Chapitre 1

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Ève se leva difficilement de son lit, ne voulant pas se traîner jusqu'au lycée de si bon matin pour se faire tabasser à coup de bâtons.

Elle frotta ses yeux en baillant bruyamment avant de prendre une bonne douche qui l'avait aidé à se sentir un peu - oui un peu pas beaucoup- mieux. Elle enfila à la va vite un jean taille basse avec un haut noir à fine brettelles, simple et discret, parfait. Elle sourit au miroir, de toutes ses dents blanches et fit une queue de cheval très haute, relevant ses longs cheveux noirs de jais, et mettant en valeur ses ondulations. Elle mis un peu de crayon noir pour faire ressortir le bleu turquoise de ses yeux - plutôt pour ne pas montrer qu'elle était à deux doigts de se rendormir sur place, mais bon, pensons comme une fille...  

Ensuite elle s'installa sur une des chaises libres de la cuisine après avoir dérobé tout ce qu'il pouvait bien y avoir à manger dans le placard. Elle avait omis de le dire, mais elle était une grande mangeuse. Bizarrement, elle pouvait engloutir un bœuf entier, elle restait aussi mince qu'elle l'avait toujours été. Elle avait des formes là où il le fallait, et se sentait plutôt bien dans son corps, même si elle faisait sa mine de réservée tous les jours...

Sa mère arriva en trombe, déjà prête à s'en aller pour son entretien d'embauche. Elle lui fit un bisou, échangea quelques mots puis le silence impénétrable reprit place dans la pièce. Quand elle avait finit d'engloutir tout ces miel pops et son grand bol de lait, elle fila prendre son sac à dos et commença à emprunter le chemin qui menait vers son éternel et perpétuel lycée merdique.  

Une fois arrivée - c'est à dire après 35 minutes de marche, oui oui, 25 minutes de plus que d'habitude puisqu'elle avait dû poursuivre un chien qui avait réussi à lui arracher une de ces chaussures- elle s'engouffra dans les couloirs du lycée à la recherche de son casier.

Les gens parlaient, chuchotaient, se disputaient, rigolaient, et tout ça formait un grand brouhaha autour d'elle... en tout cas, aux oreilles d'Ève on aurait dit une cacophonie ratée qui repassait en boucle dans sa tête. Elle boucha ses oreilles alors même que les élèves lui lançaient des regards interrogateurs et atteignit son casier avec moins de casse qu'elle ne l'aurait prédit. En effet, marcher dans le couloir du lycée c'était un peu comme  marcher  dans le couloir de la mort, si tu coules, tu crèves, et si jamais tu arrives à avancer, tu finis toujours par atteindre l'enfer, de quelques façons que ce soient.

Elle ouvrit son casier, lasse, et chercha vainement son cahier d'Anglais, ainsi que ceux d'histoire et de maths. Lorsque ses recherches furent fructueuses, elles s'apprêtait à fermer son  casier à demi-cassé pour s'en aller, mais quelqu'un retint la porte.

- Salut toi, fit Henry d'un air plus que menaçant au goût d'Ève.

Elle avait les yeux en orbite et l'estomac rentré, car elle avait retenu sa respiration, trop choquée de le voir si tôt de bon matin. C'est vrai quoi...habituellement il ne se pointait jamais, et là il fallait qu'elle lui casse sa moto pour qu'il réussisse à se lever de son lit ?

La blague.

- Henry, tu as trouvé mon petit cadeau hier soir ? J'espère que ça t'a fait plaisir , dit-elle avec une pointe d'ironie, non sans peur.

Oula ! Elle ne savait pas qu'elle était capable d'envoyer un truc comme ça en pleine face, ça lui faisait vraiment bizarre de ne pas bégayer avant de parler, ça....ça faisait du bien. Être une fille réservée est parfois si agaçant...mais après tout, peut-être qu'elle ne l'avait jamais été,  c'était sans doute une façon d'empêcher les gens de trop l'approcher.

- Quoi ?! Fit-il ahuri.  J'aurais préféré que tu casses ma moto que celle de mon chef ! Maintenant je suis viré du groupe et EN PLUS je vais me faire massacrer ! par ta faute.

Break Me, Bad Boy.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant