— Oh bon sang, mais quel rêve tordu ! me dis-je à moi-même alors que je me réveille en sursaut dans mon lit.
Tordu et pourtant, tout avait l'air si réel ! J'entraperçois les images de ce cauchemar : ma mère, le réveillon des Marley, Jack, Eve et Belle Cratchit qui ne faisaient qu'un ! Des images qui me renvoient à des souvenirs que je sais avoir vécus pour certains, mais qui semblent pourtant revêtir à présent une autre interprétation, ou du moins engendrer un nouveau ressenti. Et chaque fois que je repense à chaque scène, ce que j'en ressens s'amplifie de façon exponentielle. Je sens l'amour de ma mère s'insinuer et demeurer dans tout mon être, et celui que les Marley m'ont offert ce soir de Noël résonner au plus profond de mon coeur. Mais en dehors de cette vague de sentiments, je reste noyé dans ce que j'ai entrevu concernant Belle Cratchit. Et alors que je me remémore la partie la concernant, j'entends sonner les cloches de Saint Jean Baptiste. Douze coups ! De nouveau.
— Quoi !? Non ! Je...
— Bien. Tu es éveillé. Nous devons partir, m'interrompt une voix masculine que je connais.
— Non non non et non ! Ce n'était qu'un rêve. Et je suis encore dedans. Par pitié, nooon !
Une nouvelle silhouette se tient devant mon lit. Et elle n'a rien avoir avec le fantôme du passé. Mais alors, pas le moins du monde. Ce que j'ai devant les yeux est une nouvelle fois hallucinant, déconcertant et effrayant. Georges. Oui, j'ai bien dit Georges, mon concierge. Il est là, devant moi, un sourire satisfait sur le visage. Mais le costume blanc qu'il porte et la lumière scintillante qui irradie autour de lui me font instinctivement comprendre que ce n'est pas le Georges qui gère les affaires de mon immeuble.
Je me sais pleinement éveillé. Mais après ce que je viens de vivre ou de rêver, je ne lutte même pas. J'ai déjà tenté de le faire - me battre contre toutes ces hallucinations ou ce cauchemar ambulant - mais force est de constater que cela n'a servi à rien. Alors, aussi étrange que cela puisse paraitre, je m'adresse à la silhouette comme si sa présence était des plus normales.
— Je suppose que vous êtes un nouvel esprit de Noël, lui dis-je en soufflant.
— C'est tout à fait juste, James.
— Et à qui ai-je l'honneur, cette fois ?
— Je suis le fantôme du Noël Présent.
— Evidemment... Et juste comme ça, vous n'êtes absolument pas Georges mon concierge, hein ?
La silhouette, qui garde ses mains croisées devant elle, me fait lentement non de la tête, tout en conservant ce sourire suffisant.
— Le Noël présent... Et qu'ai-je à y entrevoir ? Sérieusement, le Noël présent se résume à ce que vous avez devant les yeux, lui dis-je les bras ouverts sur ce qui m'entoure. Je suis seul, une nouvelle fois, parce que je l'ai bien cherché. Merci, j'ai déjà compris la leçon avec votre collègue, le fantôme des Noël passés.
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L'étrange Noël De Monsieur Dickens ( Sous contrat d'édition )
Roman d'amourHo-Ho-Ho ! Alors que les fêtes de Noël arrivent à grands pas, mes collaboramies @blunicorn05, @elogui76, et moi-même, avons décidé de réunir nos plumes passionnées pour vous offrir un petit cadeau 100% romance. Et quoi de mieux qu'une réécriture d...