MEWTWO

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- Je me nomme... Aitwo.

Un sourire angélique s'était dessiné sur ses lèvres d'enfant humaine. Son visage, sa voix, son prénom... Tout ces éléments furent immédiatement enregistrés par mon esprit. Moi qui ne connaissais encore rien à la vie, pas même l'utilité d'exister, je l'avais suivie. Au départ, parce que je ne savais pas vraiment quoi faire. Puis, parce que je l'ai appréciée.

J'avais appris tout ce qu'elle avait accepté de m'expliquer, sans prononcer le moindre mot, juste en écoutant, les prunelles scintillantes d'intérêt. Il n'avait pas fallu bien longtemps pour que je la porte en mon cœur, comme un bijou précieux. Était-ce de l'amour ? Non, j'en suis certain. Mais c'était un sentiment beaucoup plus unique qu'une amitié, tellement plus fort... Comme si... Nous étions de la même famille. Nous nous acceptions mutuellement sans avoir besoin d'en savoir plus amplement. C'était la simplicité des rapports entre enfants. Une enfance... Qui me fut volée.

Je suis sûr que si Aitwo était encore là, elle aurait su mettre des mots sur mes sensations. Elle aurait trouvé le terme juste pour tout expliquer. Mais pour elle, tout est finit, depuis bien longtemps. Peut-être est-ce pour ça que j'ai tout oublié, que j'ai fais comme si le début de mon existence n'était pas là, parce que pour elle, il n'y avait pas eu de commencement.
Elle a disparu, elle ainsi que tous mes camarades clonés, comme moi.
Furieux, désemparé, terrorisé d'avoir perdu les seules choses auxquelles je tenais, je m'étais emporté. Ne contrôlant ni mes réactions ni mon pouvoir. Je me suis déchaîné dans cet univers où seuls les ténèbres demeuraient. Puis, comme par magie, sans pouvoir résister, empoisonné par un produit créé par les humains, je me suis évanoui.

Je n'ai pas rouvert les yeux avant un très long moment, paralysé par leurs machines et leurs substances contre lesquelles je ne pouvais rien. J'ai passé mes premières années dans un tube, à entendre des voix dont je ne comprenais pas les paroles. Recroquevillé, j'ai silencieusement prié pour ne pas disparaitre, pour ne pas mourir, pour découvrir le monde qui me promettait tant de choses. Mais aucun dieu n'a répondu à mes appels incessants.
A force d'entendre cette langue étrange, j'ai finis par la comprendre, doucement, mais sûrement. Passant le plus clair de mon temps à analyser tout ce qui était à ma portée, j'ai appris que je n'étais pas une créature unique. J'étais un clone génétiquement modifié d'une dénommé "Mew" ancêtre de tous les pokémons.
Quelque fois, je parvenais à entrouvrir les paupières. J'apercevais alors des silhouettes étranges, ses faufilant à droite à gauche, chuchotant, tapant sur des machines, réagissant à des voyants lumineux... Des bulles flottaient tout autour de moi, dans mon bocal. Mais mes réveils ne duraient pas longtemps, au moindre signe de vie, j'étais immédiatement replongé dans le néant.

Plongé dans un sommeil artificiel, maintenu en vie par des machines, manipulé, analysé, ausculté par les paires d'Aitwo, j'ai finis par oublier totalement, tout ce qu'elle m'avait enseigné. Il ne restait plus que la colère et la peur, le désir de vivre libre, vint celui de vouloir me venger, de cette humiliation...

Quand je rouvris les paupières, ce fut pour tuer. Ce fut pour anéantir cette prison dans laquelle j'avais vu le jour. Ce fut pour faire disparaitre cette frustration. Il n'y avait pas de Dieu et je ne pouvais compter que sur ma propre force, j'en pris alors conscience. Le laboratoire est partit en fumée en un rien de temps. Tout ceux qui étaient présents furent pulvérisés. Ne contrôlant pas cette puissance qui m'était étrangère. Je suis resté là, parmi les débris calcinés, à contemplé l'horizon bleuté avec émerveillement.

J'avais perçu un bruit étrange provenant du lointain. Curieux, et sûr de ma force, j'ai attendu de voir ce dont il pouvait bien s'agir. Un homme, à bord d'une machine volante nommée hélicoptère s'est approché de moi. Il s'appelait Giovanni, chef de la Team Rocket et Maître d'une des arènes présentes dans la région de Kantô. Je l'ai écouté, parce qu'il ne s'est pas présenté à moi comme un Maître, il ne m'a pas considéré comme son esclave, ou comme son trophée. J'avais plus l'impression d'être son égal, aussi, nous fîmes un marché. Il me promit de me permettre de dévoiler mon véritable potentiel, il disait que tout ceci n'était rien en comparaison de mes véritables capacités. Il m'avait assuré qu'il m'apprendrait à exploiter mes pouvoirs, qu'il les augmenterait même. Une chance à laquelle je fis honneur.

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