Mewtwo (suite)

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Mais de tous ces évènements tragiques, tu t'es remis. Tu as pris du temps, il t'a fallu méditer, te retrouver seul, mais finalement, ton coeur s'est apaisé. La douleur était toujours là, ancrée en toi, mais tu avais appris à vivre avec. Tu avais appris à regarder ces paysages familiers en acceptant l'idée que ton ami n'était plus, et que tu étais de nouveau, tout seul. Et parce que tu ne voulais pas connaitre cette souffrance insupportable une troisième fois, bien que tu ne te souvenais pas encore de la première avec Aitwo, tu as choisis de ne plus te lier. De te fermer, de sourire poliment et de ne plus montrer ce que tu pouvais réellement ressentir.
Au début, c'était douloureux, c'était dur. Tu avais l'impression de mentir constamment, de trahir tout ceux qui daignaient t'adresser la parole, que ce soit pour te réconforter ou pour apprendre à te connaitre, ou même pour t'insulter quand ils ne te supportaient pas. Mais tu as tenu bon, tu t'es endurcis, tu as créé une carapace. Tu t'appelais encore Mirage à ce moment là. D'ailleurs, pourquoi avais-tu choisis ce nom ? T'en souviens-tu ? Moi, je peux te le rappeler si tu le souhaites. C'est parce que tu étais persuadé que tout n'était qu'éphémère, que tout pouvait disparaitre à tout instant, comme une illusion. Et a en croire ton histoire, tu avais vu juste.

Mais malgré tout, tout est fait de telle sorte, que tu ne peux pas vivre seul. Un jour, malgré toutes les règles que tu t'étais imposé, malgré toutes les précautions que tu avais pu prendre, tu chassais alors sur les territoires libres, dans un endroit où tu n'avais pas encore posé les pieds, assez loin des terres appartenant aux clans, tu es tombé sur un pokémon que tu n'avais jamais vu. Un Darkrai qui répondait au nom de Aile Éphémère. Il ne fut pas question d'une quelconque amitié, bien au contraire. Comme si le fait que vos types soient opposés étaient un motif de "racisme" vous vous êtes détestés au plus haut point et ce, dès le début. Vos yeux sont entrés en contact, un frisson de dégoût avait envahit ton corps, elle avait eu une réaction tout à fait similaire.

Vous vous êtes affrontés, sauvagement, sans aucun pitié. Il était évident qu'elle cherchait à te tuer, et tu avais le même objectif. Pourquoi ? Ça personne n'a jamais su l'expliquer, peut-être était-ce physiologique ? Ou peut-être qu'elle aussi, avait en son âme, un lourd fardeau qui pesait et elle avait besoin d'extérioriser. De ce combat, personne ne s'en est sortit indemne, tout deux épuisés et blessés, vous vous êtes retirés, non sans vous fusiller d'un regard assassin. Vous n'aviez pas eu besoin de mot pour comprendre mutuellement qu'à votre prochaine rencontre, vous vous entre-tueriez jusqu'à ce qu'il y en ait un qui succombe, pour de bon cette fois.

Et comme si le destin voulait assister à vos affrontements, vous vous êtes revus plusieurs fois par la suite. Jamais au même endroit, mais toujours dans le même contexte. Et ça se passait toujours de la même façon. A croire que ni elle ni toi, n'arriviez à vous lasser de ces pulsion et de ce jeu puéril. Puis un jour, comme si vous aviez enfin compris que tout ceci était bien futile, vous avez cessé de vous faire violence physiquement. Car même si vous étiez butés, vous n'en demeuriez pas pour autant stupides. C'est alors que commença une autre forme de combat, un combat verbal d'une cruauté sans précédent. Vous étiez fourbes, sournois, avides de vous blesser mutuellement. Quoique tu puisses en dire, je sais que ces mots te poignardaient droit au cœur. C'est comme si elle lisait en toi, qu'elle percevait ta part d'ombre et de lumière et qu'elle retournait les faiblesses que tu avais enfouies contre toi. Personne ne t'avais aussi bien compris, aussi bien analysé. De la même manière, tu n'avais jamais été capable de faire autant de mal à une personne juste avec des mots, bien que tu sois doué avec le maniement des phrases. C'est comme si, malgré votre furie et votre rage commune, vous étiez connectés. Était-ce un signe du destin, ou une simple coïncidence ?

Une chose était sûre, plus vous passiez du temps ensembles, plus ton cœur semblait reprendre vie. Tes sentiments s'emmêlaient d'une façon étrange, et tu ne savais pas comment l'expliquer. Et puis un jour, tu t'es posé la question "Qu'est-ce que je pense d'elle ?". La réponse t'a alors paru évidente. Elle était belle, forte, courageuse, déterminée, franche, passionnée... Tu ne lui a trouvé aucun défaut, parce que tu l'aimais. D'un amour complètement fou. Mais ce sentiment s'est transformé en souffrance, car tu ne savais pas comment lui avouer, tu ne savais pas ce qu'elle ressentait... Pourtant, vu que l'on a qu'une vie, tu as pensé que tu devais te confier. Alors un jour, où le soleil brillait de mille feu, te faisant suinter de bonheur, tu as cueilli quelques fleurs, en pokémon sensible que tu étais. Et tu as essayé de la trouver. Mais tu n'eut pas droit de lui offrir ton cœur. La mort vous avait séparé. Un cresselia l'avait envoyée dans un monde où même toi, le pokémon cloné, tu ne pouvais pas te rendre. Les fleurs se sont noyées dans le sang du cadavre que tu avais découvert, et une fois encore, tu fus totalement anéantit.Elle qui était si forte. Ta rivale gisait là, inerte, alors que tu n'étais jamais parvenu à la mettre à terre.

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