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Interne, présent

Cela fait plus de trois jours que l'évènement s'est produit et je n'ai toujours pas fait contact avec le monde extérieur : j'ai peur de ce que les gens peuvent faire, je n'aurai jamais pu imaginer ça. On m'a violé! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça? Hein! J'ai fait quoi?

Après l'incident, j'ai directement fui la fête, j'ai été lâche, je n'ai pas assumé. Tout est mélangé dans ma tête, je devient parano, j'ai l'impression de toujours sentir sa présence, des fois même je crois que cette personne est dans ma chambre. Je n'en peux plus, mon cerveau veut éclater, mes tempes ne cessent de faire de petits battements encore et toujours, mes joues chauffent encore, je ressens encore ses claques. J'entends encore ses paroles : 《C'est bien!》, 《T'aimes ça?》, elles résonnent dans ma tête, je ne suis qu'un objet, je suis inutile.

Les larmes coulent avec abondance : je suis triste, en colère! Je veux tout casser mais aussi me reconstruire, tuer mais vivre, respirer l'air de l'extérieur mais arrêter mon souffle de vie... je mérite tout ce qu'il m'arrive à votre avis? Mais à qui je parle? Personne. Je perds la tête, la folie à pris tout ce qu'il y avait en moi : appelez-moi De La Folie, c'est drôle n'est-ce pas?

Non! C'est pas drôle pour quelle raison vous rigolez? C'est amusant un viol? C'est intéressant? Je ne vous comprends pas, de toutes façons je vous détestent, vous n'avez rien fait pour moi! Égoïste! Égocentrique! Je vous hais tous, tous les habitants de la Terre j'ai un message à vous faire passer :

Allez vous faire foutre! Je vous hais,
Cordialement,
De La Folie. xo

J'entends des pas résonner de plus en plus fort dans le couloir, je me précipite vers la porte et la ferme du mieux que je peux.

- On se fait du soucis ton père et moi... Tu sais que tu peux tous nous dire.

Mensonge! Si je vous dit que je fut agressé sexuellement la semaine dernière vous ne croirez pas, vous vous moquerez de moi et je ne veux pas de moqueries : je ne suppoterais pas, c'est au-dessus de mes forces. Maintenant dégage menteuse.

- Je passe pour te dire que je m'en vais au travail.

Qui dit travail de ma mère, dit 7:30, j'ai perdu toute notion du temps, en même temps il fait si sombre dans ma chambre, j'étouffe... Il faut que j'en parle à quelqu'un, quelqu'un qui m'écoutera et me croira, quelqu'un qui me défendra. C'est décidé aujourd'hui je vais voir quelqu'un, quelqu'un de confiance.

Je décide de le précipiter dans la douche. Depuis l'événement vous voyez je me sens comme sale, désagréable au regard, difforme et abominable, je me dis que peut être en me lavant cela partira. Imaginez je sors sans me laver peut-être que ça se vera que j'ai été violé. Je ne veux pas de ça.

Après une longue douche je me dirige vers mon miroir : j'ai des larges cernes noirâtres avec quelques griffures sur le visage et une bosse qui s'est affaissée, ma langue a toujours un arrière goût amer même après toutes les fois où je me suis brossé les dents, mes lèvres, elles, sont sèches et déchirées à quelques endroits, ne parlons pas de mes cheveux, mon corps est parsemés et d'hématomes,et de suçons, et de griffures; il est rouge et me fait le plus souffrir, pour ce qui est de ma partie intime je préfère éviter. Devant le miroir je perds mes moyens, je me fait honte. Je souffle puis commence à donner des coup de poings dans le miroir, je ne veux plus de mon reflet écœurant, je le déteste. Je tape encore et encore, du sang coule mais j'en ai que faire. Soudain ma tête tourne. Je m'éloigne du miroir jusqu'à que mon dos touche un mur. Ma vue se brouille et devient floue : je secoue la tête. Je ne veux pas, je ne veux plus m'évanouir. Je commence à pleurer, je suis sous l'emprise de la fatigue. Mes muscles se détendent et se relâchent, mes yeux se ferment lentement, mon corps ne ressent plus rien...

Le ViolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant