Interne, présent
Après avoir papoté avec l'hôtesse d'accueil, je me dirige vers l'ascenseur pour rejoindre sa chambre d'hôtel : l'hôtesse avait appelé sa chambre et elle avait répondu avec une voix agressivement mielleuse que même moi j'ai pu entendre. Une autre personne entre en même temps que moi : pendant toute la montée, je me sens comme clostrophobe, inconfortable, et légèrement sonné. Je me déplace dans le couloir qui me semble être à rallonge et me donnais le tourni. Les murs rouges accompagnés d'une moquette Bordeaux parsemée de ronds gris aggravent la situation.
312...
314...
316...
Ah! 318.
Je toque puis entre dans sa chambre : elle vient à peine de se réveiller. Sa nuit a du être rude vu les poches cernées qu'elle possède. Son visage est très ternes, on dirai qu'elle est malade, elle a d'ailleurs pris un peu de poids qui lui va à ravir.
- T'as ramené combien?
- Euh... bah rien. Je ne suis pas venu pour ce genre de chose mais plutôt pour me confier à toi.
Un silence de mort s'installe.
- Tu sais... ça fait longtemps qu'on a pas parlé et... j'ai besoin de tes conseils sur certaine choses, continué-je.
- Viens, assieds-toi, répond-elle en tapotant son lit.
Je me suis assis.
- Je... Je sais... p-p-pas comment dire ça m-mais...
- Allez!
J'inspire puis expire.
- Je...
Je n'arrive pas à prononcer cette phrase pourtant dans ma tête tout est clair mais les mots ne veulent pas sortir. J'ai honte, vous ne pouvez pas savoir à quel point : je me sens tellement sale et coupable. J'ai l'impression qu'elle va se moquer de moi alors que je la connais bien et je sais qu'elle n'est capable de telles bêtises. Je suis figé. On se regarde dans le blanc des yeux. Sans un mot. Seul nos souffles font du bruit. J'ai l'impression que nous nous communiquons par télépathie : même si je sais qu'elle attend que je parle. Elle attend du concret, des lettres à la suite des unes des autres qui ont un sens ; même cela je suis incapable de le faire. La tension, la pression, l'anxiété , et les larmes montent et m'accablent. Je suis plus qu'étouffé. Je relâche tout : mes larmes, mes sentiments... Je... ah... Je n'en peux plus. Elle s'approche de moi et m'embrasse. Ça fait un bien fou de ressentir une présence douce et sans idées derrière la tête, ça fait du bien d'avoir quelqu'un sur qui pleurer, ça fait du bien d'être dans les bras d'une personne.
- Chut... Calme-toi, me susurre-t-elle en me caressant les cheveux.
Je pleure de plus belle : pourtant je ne fait que ça et j'ai encore des larmes. Ce n'est même pas des larmes de tristesse mais de colère, de haine. De haine envers moi car que je n'arrive pas à m'exprimer, alors que je me suis déplacé juste pour cela, car je suis lâche, car je suis sale et faible, car je mérite de quitter la Terre mais je suis toujours là. De la haine envers la personne qui m'a fait cela, je ne pourrais jamais la pardonner.
- C'est encore la dépression?
Je secoue négativement la tête.
- Alors c'est quoi? Hein? Qu'est-ce qu'il y a?
J'ai envie d'exploser, de tout dire mais j'en suis incapable. J'essuie mes larmes et renifle. Je la regarde dans les yeux puis la sert de plus en plus fort.
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Le Viol
Short StoryVenez voir par vous-même : je ne veux pas vous gâcher l'histoire... Cette histoire contiendra des scènes à caractère sexuel et des mots grossiers donc préparez vous... Je suis responsable de ce que j'écris et non de ce que vous lisez.