Baisable - Min Yoongi.

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Mercredi 2 Octobre, 7H47.
Comme à mon habitude, je marchais toute seule dans la rue, en quête de rejoindre le lycée.

Chaque matin, la boule au ventre, je redoutais qu'un garçon vienne vers moi juste pour me dire ce mot que je déteste tant. Je ne supporte plus ces trois syllabes qui m'apportent tellement d'inconfort et de chagrin. Tous les garçons m'appellent comme ça. Qu'importe le niveau, Seconde, Première ou Terminale. Ils l'ont tous en bouche.

Même les petits geeks et les intellos du club d'informatique se mettent à m'appeler comme ça ! Et tout ça à cause d'une seule personne, Min YoonGi. Il oblige tous les mecs à me mater et à faire des remarques obscènes et perverses.

Je ne comprends pas comment il fait pour avoir tous les mecs du bahut à ses ordres comme je ne comprends pas la raison de ces agissements. Est-ce qu'il le fait juste parce qu'il aime faire de souffrir des personnes qui ne lui ont rien demandé ? Jusqu'à ce que ce calvaire commence, je ne croyais pas que ce genre de personnes existe. Les sadiques existent, oui. Mais je suis presque sûre qu'il ne l'est pas.

« — Salut, Poupée! »

Je soupirai. Comme à chaque fois que je le voyais. Ce petit blond à l'air arrogant.

« — Qu'est-ce que tu me veux ? »

Min YoonGi.
La brute du lycée, le vilain petit canard, le bourreau qui a converti le lycée à la perversion.

Il prit un air offusqué devant ma froideur et cria presque :

« — Hé ! Je n'ai encore rien dit! Je viens juste pour t'informer que tu sors avec moi, à partir de maintenant.

  — Oh !? Et en quel honneur ? »

Je ris et m'exclamai à mon tour, un sourire aux lèvres, feignant d'être agréablement surprise.

« — Je dois te présenter à mes parents, ce soir. »

Je perdis instantanément mon rictus tandis que ses lèvres s'étirèrent en un sourire qui se voulait doux. Qu'est-ce qu'il trafiquait ?

Il s'approcha alors et passa son bras autour de mes épaules pour entamer la marche.

« — Je veux des explications. »

Demandai-je en accrochant son bras qui m'enlaçait de mes mains. Le sourire de Yoongi s'agrandit quelque peu mais ses sourcils se froncèrent alors qu'il regardait au dessus de mon épaule.

« — Attends une seconde, Poupée. »

Je n'eus pas le temps de demander pourquoi que le blond me poussa doucement de son corps et mon dos rencontra brusquement le fer froid d'un grillage. Il attrapa mon poignet et sans que je comprenne comment il avait eu la chance de le faire, ses lèvres frôlèrent les miennes et il m'offrit un baiser tendre.

La tendresse ne dura qu'une fraction de seconde. Très vite, il me mordit la lippe inférieure et enfonça sa langue dans ma bouche. Cet échange avait pris une toute autre tournure sans que je ne puisse réagir.

J'avais les yeux tellement ouverts que j'eus cru qu'ils allaient sortir de leurs orbites à tout moment. Yoongi me fixait d'un regard que je ne savais pas définir. J'étais plus concentrée à essayer de déchiffrer cette façon qu'il avait de me regarder que je ne sentis pas directement ce bout de pétrole caoutchouteux, coloré et sucré. Il avait un chewing-gum dans sa bouche.

J'eus alors envie de régurgiter mon petit-déjeuner entre ses lèvres mais j'étais tétanisée.
Mon esprit était désormais plus centré sur ce que je venais de me recevoir en pleine face. Mon harceleur m'avait embrassé ; ma fierté, mon dos et mon innocence en avaient pris un coup.

« — Je t'aime. »

Le blond souffla contre mes lèvres. Je ne pouvais pas ouvrir les yeux plus grandement pour exprimer mon choc. La situation m'échappait totalement.

Qu'était-il en train de se passer ?

Je ne répondis pas, bien trop surprise. Yoongi fronça les sourcils et discrètement, il resserra sa prise sur mon poignet. Il l'a fait si discrètement que je n'ai presque pas remarqué.

Rapidement, dans le décor flou derrière le blondinet, une silhouette colorée se dessina et mes yeux s'accommodèrent alors pour que je comprenne qui me faisait face.

Je crois bien que c'était son ex. Je ne la connaissais que de vue mais j'étais pratiquement sûre de l'avoir déjà vu se nicher contre le torse du blond.
Je ne saisis pas tout de suite ce que je devais faire mais après une mûre réflexion qui me prit bien deux dizaines de secondes, je lâchai dans un souffle :

« — Moi.. aussi, je t'aime... YoonGi. »

Qu'avais-je fait ? Tandis que le garçon devant moi souriait de satisfaction, la jeune fille baissa des yeux mouillés — que je n'avais pas remarqué — vers le sol et partit, le pas boiteux.

Elle était blessée à la jambe et je venais de lui créer une nouvelle blessure ; au cœur. J'ai participé à un malheur que je partage. Cette fille ressentait le même sentiment que moi. Elle avait été blessée par YoonGi, tout comme moi. Et bêtement, j'avais empiré la chose.

Qu'est-ce qui m'a pris ?!

« — C'est méchant ! »

Je m'exclamai, reprenant lentement mes esprits, et poussai YoonGi de toutes mes forces. Mes muscles n'étaient pas aussi développés que ceux du garçon, il ne vacilla même pas après mon coup.

Le blond fronça des sourcils pendant que je les haussais. Quoi ?

« — Tais-toi ! »

Je crus devenir folle pendant quelques secondes. Il nous manquait clairement de respect, à cette fille et à moi. Je ne devais pas le laisser se gonfler. Il n'avait rien de plus que moi. Je ne devais pas le laisser m'écraser.

« — Non! Tu m'as utilisé pour la blesser ! Tu n'as donc pas de cœur ?! »

Il n'avait rien de plus que moi, à part de la force. Et YoonGi me le montra en me plaquant à nouveau contre le grillage.

« — Parle moi correctement. »

Il grogna, respirant irrégulièrement contre mes lippes. Il avait de sombres yeux, il n'avait pas l'air humain à ce moment-là. Et je me surpris alors.

YoonGi avait un bon nombre de prétendantes comme de prétendants. La moitié des filles bavaient et saignaient du nez à son passage. Je suis sûre que certaines d'entre elles mouillaient même leur culotte en le voyant passer une main dans ses cheveux dorés.

Comment faisait-il ? Je ne comprenais pas du tout. Peut-être parce que elles et moi ne connaissions pas le même Min YoonGi ?
Je connais le blond comme méchant, concupiscent et arrogant. Elles le connaissent sûrement comme un dieu, puissant et charismatique.

Tout le contraire, quoi.

Je ne pouvais pas le blairer, sa constante domination et lui. Pour qui se prenait-il franchement ? Je voulais le savoir, le comprendre.

Mais pas pour l'instant. Maintenant, j'avais juste envie de m'enfuir loin, très loin de ses bras fermes et étouffants. Je n'ai pas de force et le seul moyen que j'avais qui me garantissait la liberté est un peu petit et violent.

Mais je n'éprouve pas de pitié pour lui. Après tout, lui non plus, il n'en ressentait pas à mon égard.

Mon genou se leva lentement, je le fixais et il me fixait en retour. J'avais son entière attention sur moi. Je pouvais le faire.

BAM! Ma rotule heurta son entrejambe et le voilà étouffant un hurlement de douleur, se tenant les parties intimes à travers son jean troué.

Je pouvais enfin me sauver de son emprise et c'est ce que je ne tardai pas à faire, m'éloignant de lui le plus vite possible alors qu'il criait :

« — Reviens là, connasse! »

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J'ai totalement réécrit ce chapitre, passant de 540 mots à 1217 mots et je n'en suis pas peu fière !