Comme tout les lundi matin, depuis plusieurs mois, j'entendais mon réveil sonner à 6h30 précisément. Après quelques envie de meurtres matinales suite à la sonnerie insupportable de ce réveil, je me préparais, prenais un bref petit-déjeuner et en allant prendre mon bus, je marchais avec de la musique aux oreilles. J'aimais bien prendre le bus, ces 15 petites minutes à être assise avant de faire mes 8 heures de cours journalières était assez plaisantes, beaucoup plus que d'attendre longuement la sonnerie du lycée qui annonçait la fin de 55 minutes de tortures, et le début de 55 autres minutes exactement identiques, ou presque.
En arrivant le matin devant ce grand bâtiment bordeaux où j'allais passer la journée, je me postais près de l'entrée aux cotés de ma petite bande d'amis, tous aussi gentils les uns que les autres. Il y avait Baptiste, mon meilleur ami, à qui je confiais la plupart de ma vie (bien qu'elle ne soit pas aussi remplie que l'on pourrait se l'imaginer). Ensuite, il y avait Enora, qui elle était dans ma classe; puis Pierre, un garçon plutôt gentil, et sa copine, Léa, que j'appréciais tout autant. Je passais la plupart de mon temps avec ce petit groupe, autant en cours que le week-end, où nous nous retrouvions pour passer du temps ensembles.
Ce matin ci, j'allumais ma cigarette comme à mon habitude, après avoir salué l'intégralité des personnes présentes. Je discutais avec mes amis, parlant de tout et de rien, riant à certaines remarques des uns et des autres, avant d'entendre retentir la sonnerie : la journée m'insupportais déjà, bien qu'elle vienne de commencer, si bien que je cherchais déjà une excuse valable pour pouvoir louper une ou deux heures de la journée. Dans les couloirs, suivant les élèves de ma classe de première, j'observais les différentes personnes que je croisais, me demandant ce que chacun était en train de penser; est-ce que certains, eux aussi réfléchissais à la façon dont les autres pensent? Ou serait-ils simplement concentrés sur leur journée? Beaucoup de questions de ce genre (inutiles me direz-vous?) se posaient dans ma tête à longueur de temps, sans aucune explication précise. J'entrais en classe et me postais au fond de la salle, sortais mes affaires et simulais un semblant de travail, griffonnant sur la plupart de mes copies diverses choses : allant du petit dessin aux paroles de chansons, ou aux choses que j'avais juste envie de raconter parmi les lignes de mes cours. M'ennuyant comme à mon habitude, j'observais par la fenêtre la cour de l'immense bâtiment où je me tenais; je regardais simplement les groupes de personnes qui s'y trouvais, mais, analysant le décor devant lequel j'étais, quelque chose m'attira du regard, ou plutôt quelqu'un : une fille que je n'avais jamais vue auparavant, assise simplement sur un banc, en tailleur, avec des écouteurs dans les oreilles m'intriguait. En effet, elle était belle, belle comme quelqu'un qu'on croise mais dont on se souvient. Elle écrivait dans une sorte de journal, ou cahier, aucune idée, j'étais plutôt loin d'elle. Je me détournait de la jeune fille, suivant un minimum le cours auquel j'assistais : je prenais quelques notes, notais les remarques sur lesquelles le professeur insistait, voulant conserver de bons résultats ce trimestre, pour satisfaire à peu près mes parents, car, même si je n'en avais pas grand chose à faire de ce que j'apprenais à l'école, mis à part les deux ou trois matières qui m'intéressaient, je ne voulais pas arrêter mes efforts, sous peine de privation de téléphone ou encore de sortie par mes parents.
La sonnerie retentit, je me levais, et rangeais mes affaires, notant les exercices à faire pour le lendemain, et, en jetant un coup d'œil par la fenêtre, je remarquais sur le banc sur lequel la fille de tout à l'heure était assise son petit carnet, fermé, posé : elle l'avait oublié.
Je descendais les escaliers qui menaient dehors, me dirigeais vers le banc, pris le carnet et le glissais dans mon sac à dos. J'espérais simplement avoir l'occasion de lui rendre, si je la recroisais, cette demoiselle. Mais, curiosité oblige, après des heures à hésiter à ouvrir ce journal, je décidais de simplement jeter un coup d'œil le jour suivant ma trouvaille, et, lisant page par page la vie d'une inconnue, sans même pouvoir m'en empêcher, je découvrais son quotidien, ses pensées les plus intimes, les différents problèmes qu'elle avait pu traverser et beaucoup plus que ça. Je me perdais dans ce petit livre, écrit à la main.
Elle m'intriguais. J'avais envie de la voir, de lui parler. Que penserait-elle de moi si elle était au courant du fait que j'avais lu ses écrits? Je n'en ai vraiment aucune idée, mais je dois lui rendre, quoi qu'il arrive, me sentant tout de même coupable de mes actes.
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It's time // Camren
Fanfiction"Qu'est-ce que je fais ici? C'était bien la question que Camila se posait tout les soirs, et toutes les nuits où elle ne fermait pas l'oeil. Et si c'était cette personne, la raison de sa présence?"