Sophia.
Charli m'a embrassé à la patinoire.
J'ai eu l'impression de vivre à nouveau. D'être bien.
L'absence de Louis a comme été comblée en l'espace de quelques secondes.
Après ce baiser Charli m'a proposé d'aller chez lui. Je n'y étais jamais allé.
Ses parents sont sympas, je les aime bien.
Nous sommes maintenant dans son lit, l'un contre l'autre. Nous n'arrêtons pas de nous embrasser. Nous sommes dans une quête constante de réconfort.
Ce jeu, The Blind Game, c'est comme s'il rapprochait les gens.
Louis et Harry sont tombés amoureux.
J'espère que Charli et moi n'aurons pas un destin si tragique.
Je suis allongée contre le torse de Charli, je feuillette quelques pages du carnet de Harry.
Nous lisons souvent des extraits. Il écrivait tellement bien, la puissance dans ses mots est accablante.
J'ai écrit trois lettres d'adieu à Louis. Trois lettres de merde.
La dernière est celle que j'ai décidé de garder, elle me semble la plus appropriée.
Je vais la laisser dans la poche de mon manteau.
J'ai peur de sa réaction quand il verra ma vrai nature.
Quand il verra ce papier froissé que je suis.
Avec d'horribles cicatrices. Pas seulement sur les poignets.
Il ne m'aimera plus.
Il va me haïr de ne pas lui avoir dit qui j'étais.
Un psychopathe.
Une plaie ouverte.
Il dit qu'il m'aime, non il ne m'aime pas.
J'ai caché les deux autres lettres dans ma chambre.
Je ne veux pas qu'il les lise.
Il me haïrait encore plus.
Je ferme le carnet. Plus je le lis, plus je m'attache à ce Harry. Il a l'air si mal. J'ai énormément de peine pour lui.
- Ces lettres... Tu les as trouvées chez lui?
- Je ne suis jamais allé dans sa chambre après sa mort. Je ne voulais pas déranger. Mais on pourrait y aller si tu veux.
- Ses parents n'ont peut-être pas envie de nous voir débarquer comme ça, après le décès de leur second enfant.
Il hausse les épaules.
- Ils sont adorables. Et ils m'adorent, ne t'inquiète pas. Tout ira bien.
