Corruption

Elle

Gandhi a écrit « La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre », pourtant, la sienne en était remplie.

- C'est la soirée de l'année, tu peux pas louper ça mec !
- Tu as dis exactement la même chose la semaine dernière.
- Mais c'est différent, allez tu verras !
- Ok ça va je viens, mais si c'est encore un truc pété où on finit ivre entre mec, je te tue !

Je regardais l'énorme sourire s'afficher sur le visage de mon meilleur ami avant de lui donner un coup sur l'épaule et de continuer mon repas. Je n'arrive pas à me souvenir depuis quand Harry et moi sommes proches ... Ca fait tellement longtemps qu'on se supporte mutuellement, même si ils nous arrivent de nous disputer, je ne peux pas imaginer ma vie sans ce crétin et ses plans pourris. Oui, parce que c'est comme ça chaque vendredi soir. C'est toujours la soirée du siècle qu'il ne faut pas louper, et je me fais avoir. Depuis toujours c'est Zayn-Harry, Harry-Zayn, jamais l'un sans l'autre. Maintenant on a 18 ans, on est au lycée, et putain ce qu'on se marre. Je ne me vois pas personnellement comme un garçon dit "populaire", même si, il faut l'avouer, que j'ai fais tomber plus de la moitiée des filles dans mon lit et que je fais partie de l'équipe de basket avec Harry, Liam, Niall et Louis. Notre bande. Nos habitudes. Nos emmerdes.

On reste un long moment à la cafet avant de réaliser qui ne nous restait plus que dix minutes pour arriver en cours d'histoire. Cours d'histoire qui se trouve à l'autre bout de l'école. M*rde. On se regarde et pense directement à la même idée : se mettre a courir en poussant tout le monde sur notre passage. Il a toujours été un bon coureur, et avec mon asthme c'est pas gagné. Il cours de plus en plus vite et rigole en même temps car il sait qu'en arrivant on va avoir de gros problèmes parce qu'on est toujours en retard. Je le suis, un peu à la traine, mais je cours aussi vite que je peux pour ne pas le perdre de vue. Mais pourtant il s'éloigne encore, et sans m'en rendre compte je fonce dans une personne, et on tombe tout les deux au sol.

- Putain fais chier c'est pas le moment ! Tu pourrais regarder où tu marche !
- Tu m'as foncé dedans, abrutit.

Une fille. Elle était étalée sur le sol et frottait vivement son crâne en me mitraillant du regard. On ne m'avait jamais regardé aussi mal, jamais je n'ai vu autant de dégout dans le regard d'une fille, elles m'ont toujours admiré et aimé... Pour qui elle se prend de prendre un air aussi hautain celle-là ? Pourtant je suis perplexe, je la fixe comme si elle venait de dire quelque chose d'incroyable alors qu'elle a entièrement raison. Elle se redresse et je fais de même.

- Excuse moi, hum..  Je n'ai pas fais attention...
- Ouais bah la prochaine fois tu feras gaffe.

Elle repars en me donnant un coup d'épaule. Waou. J'en reviens pas. Une fille qui ne m'aime pas ? Pas possible. J'entends retentir la sonnerie et là je réalise que je suis bien foutu. Harry est partis depuis un moment et je me remets à courir.

Je pense que le prof a compris que jamais je n'arrivera à l'heure à son cours, il s'est même fait une raison. Il m'a laissé entrer sans rien dire, mais j'ai bien vu dans son regard l'envie qu'il avait de m'étrangler, et ça m'a fait rire encore plus. L'heure était passée encore plus lentement qu'un cours de maths et, évidemment, je ressors la tête encore plus inculte qu'elle ne l'était avant. Faudrait qu'un jour j'écoute ce qu'il raconte. Je retrouve les gars devant le gymnase et on se fait engueuler par le coach, comme tout le temps, parce qu'on est trop mauvais joueur. Pas notre faute, on aime pas perdre, c'est tout, c'est humiliant et c'est chiant. J'aime pas perdre, j'aime pas qu'on me regarde haut. Pourtant elle, elle le fait, elle m'a regardé de haut. Elle m'a regardé si mal, comme si en la heurtant j'avais heurté ses sentiments. Pourquoi je repense à elle ? C'était une de ces filles bizarres, je peux avoir qui je veux, pas besoin d'elle en plus.