Chapitre un

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Aujourd'hui, c'est le fameux, ou plutôt l'innommable jour J. Pourquoi? Car nous sommes le 1er septembre et que cela signifie le jour incontournable du retour de la rentrée scolaire. C'est donc le retour des grasses matinées perdues et du sommeil paisible et profond égaré, en plus des travaux surchargés que nous procurent la vie étudiante. J'adore l'école et j'ai également un grand intérêt en ce qui concerne l'éducation et l'apprentissage. Hors, ce n'est pas ça le problème. Le problème est que je n'ai aucun ami à cette polyvalente. En fait, je n'en ai aucunement, même en dehors de cet environnement. Pire encore, je n'en ai jamais eu la moindre seconde. Je suis une cible inévitable pour ceux qui m'entourent. Depuis mon arrivée à cet établissement scolaire et même dès mon arrivée à l'école primaire, je suis victime de harcèlements et d'intimidation. Je suis la personne que que l'on se permet de juger et de pointer du doigt constamment. Depuis toujours, je porte l'étiquette de la-fille-un-peu-trop-folle-et-bizzare, donc les gens ne veulent pas engagé une seule conversation avec moi. Quels préjugés déplacés à mon égard... Évidemment, je ne dis rien de ça à mes parents et jamais je ne leur ai dit au sujet des nombreuses confrontations des autres auxquelles je fait face depuis bon nombre d'années. D'ailleurs, ils ne savent même pas que, depuis mon primaire, je suis une enfant seule dans sa solitude et ni le fait que je me déteste au plus haut point. Je fais semblant d'avoir une tonne d'amis, que pour ne pas me sentir idiote, mais surtout, pour éviter une honte effroyable. Et puisque je dois faire croire dur comme fer que je possède un tas d'amis, je leur ai mentionné que je préfère aller à leur domicile pour changer d'atmosphère que de rester à la maison. Ils m'ont cru instatanément et ont dit que c'était une bonne manière de voir les choses, mais surtout, une excellente idée. En ce qui concerne la dépression que j'ai fait il y a de ça maintenant 2 ans, j'ai supposé que l'école m'en donnait plein la tête et que cela était en train de me rendre complètement folle, ce qui a fait en sorte que je n'avais plus aucune motivation possible et que je ne voulais plus aller à l'école. Ah, s'il savait! S'il savait à quel point ceci est un véritable mensonge rempli d'impuissance. La vraie raison était les autres. Les autres, avec leurs infâmes comportements, leurs patois douloureux et leurs répliques mal placés. Vous savez, le genre de choses qui blessent une âme, une âme sensible et délicate tel un pétale d'une fleur de lys comme la mienne, qui vous brisent l'estime en deux et qui détruit votre amour de soi à petite érosion, lentement, mais sûrement? C'est exactement comme ça que je me sentais. Percutée, blessée et abîmée par la vie. Ces personnes sans compassion avaient complètement détruit ma jeunesse, mon enfance, qui est normalement sensée être des années de vies riches en couleurs et des plus joyeuses qui soient. Hors, la vie ne m'avait pas fait ce cadeau. En plus d'avoir de denses rivaux, je suis devenue ma propre rivale. Je pense même qu'il n'y a nul mot existant pouvant décrire toute la haine que je ressens envers ma propre personne et ni la tristesse qui m'aspire tout droit vers le fond d'une pluie de larmes coulantes. Ces personnes, qui gavent à la souffrance d'autrui, m'ont complètement démoli. Je ne m'aime plus, je ne ris plus et je ne me trouve plus ravissante. Je ne suis plus moi-même. En tout cas, plus qui jétais...

HarceléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant