Chapitre n°17 - La haine

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Vue de Ayden

Nous revoilà maintenant à la case départ. La où nous nous sentons le mieux Alexandre et moi. Dans le rôle du chat et de la souris. Cela va faire presque une semaine que nous sommes redevenu ennemi et que nous avons toujours pas trouvé la personne qui a publié les photos. Les regards des autres dans le lycée sur Alexandre ou moi étaient pas menaçant, voir même méchant. Mais leur regards étaient gênant et très déstabilisant. On avaient l'impression d'être nu face à eux durant une semaine. Bien entendu, nous sommes au lycée, les rumeurs divaguent et lorsque les personnes sont lassés elles changent de sujet d'une minute à l'autre. Les choses ont l'air d'avoir repris leur cours normal.

Même si je sais que cela changera encore. Mais quand ça ? Demain, aujourd'hui ? Je ne sais pas, mais ça va bien finir par bouger à un moment donné. Je marche tranquillement dans le couloir pour allez au casier, comme un débile, j'ai mis tous mes cahiers dont je n'ai pas besoin aujourd'hui dedans, mais j'ai oublié de prendre les cahiers dont j'ai besoin juste maintenant. Je fais donc un allez retour au casier. Je fais le code de sécurité, puis j'entends des bruits de pas ce diriger vers moi. Bien sûr je n'étais pas surpris de voir Alexandre et quelques 'amis' à lui :

    - Tiens Alexandre. Tu as toujours cette tête de con. Tu me laisse    passer s'il te plaît. Dis-je moqueur.

Alors que j'avance d'un pas, je recule automatiquement lorsqu'il me pousse, heureusement pas fort, contre le casier. Je me retrouve donc dos au casier. Je lui tiens tête en ne lâchant pas son regard. Si ses yeux auraient été des balles je serais déjà à terre, ma tête en train de fumer. Il s'approche de moi, il empeste la cigarette :

    - Qu'est-ce que tu veux ? Demandais-je froidement.

- Juste    m'amuser un peu. Répond    t-il.

Il recule et je ne comprend pas la situation. Il recule et je vois un de ses 'amis' s'approcher. Et je vois où est-ce qu'il veut en venir. Je le vois former un poing, qui encore plus vite dis, qu'il s'approche comme un éclair vers ma direction. Bien sûr je ne suis pas quelqu'un de faible, je sais me défendre. Je me décale d'un grand pas, et laisse sa main s'entre-choqué sur le métal froid du casier. Il hurle de douleur et secoue sa main comme pour la guérir. Je rigole lorsque je le vois grimacer de douleur. Je range mon cahier dans mon sac et m'approche d'Alexandre, étant plus grand que moi, je lève légèrement la tête et les yeux :

- La    prochaine fois apprend à ton ami à viser. Dis-je    moqueur.

Je lui souris et part loin du casier, tout en rigolant légèrement entre deux souffles. J'arrive vers la salle et vois March et Amanda qui m'attendent :

- T'étais    passé où ? Demande    March.

- Oh    rien j'ai juste failli me faire casser la gueule c'est tout.    Répondais-je    sarcastiquement.

- Te    casser la gueule ? Tu n'a rien j'espère. Me    dit-il me en posant ses mains sur mes épaules.

- Oui    t'en fais pas. Tu devrais surtout demander ça à celui qui a voulu    me casser la gueule. Dis-je    en souriant.

March me donne une tape amical sur l'épaule et entrons dans la salle de cours. Nous avons un de mes cours préféré que j'arrive à supporter une heure, je pourrais même l'avoir deux heures d'affilé. Nous nous installons sur nos chaises hautes, face à nos feuilles de dessin posé sur un chevalet. Le cours d'art plastique est un des seuls cours où je peux enfin lâcher la pression. Nous sommes tous en demi cercle, avec le bureau de la prof en plein milieu de celui ci. Aujourd'hui, elle nous demande de dessiner quelque chose par rapport au thème que nous aurons sélectionnés sur un bout de papier. Nous nous levons tous un par un à l'appel de notre prénom. Étant un des premiers de la liste, je suis rapidement un des premiers à sélectionner un thème dans la boîte. Je me lève et hésite deux secondes avant de plonger ma main dedans et de tirer un papier.

La prof nous dis d'aller le lire, une fois assis à notre place. Je me dépêche d'y allez, et déplie le papier d'un geste vif et vois avec surprise et un peu d'anxiété le thème que j'ai pioché : la haine. Je souffle un instant et réfléchis qu'est-ce que je pourrais dessiner pour exprimer le thème de la haine. Je souris du coin de la lèvre lorsque je sais exactement ce que je vais dessiner, et ça je vais adorer le dessiner. Je prend mon critérium d'une main experte et commence à tracer les lignes nécessaires à mon dessin. Je commence par faire le tour d'un visage et de m'assurer que la mâchoire est exactement la même. Je continue encore et encore, un portrait c'est relativement très long à dessiner, donc je fais tout ce que je peux pour que je puisse le finir avant la fin de l'heure, sans autant le bâcler. Le visage fini, je m'attaque au détail des yeux, de la bouche et du nez.

J'y vais de main morte lorsque je détaille les yeux, c'est dans cette zone du dessin qui le rend plus réaliste, si je loupe les yeux, je loupe tout le dessin, clairement. Je me concentre à deux-cents pour cent, lorsque je fini les yeux, j'ai limite le sourire de l'ange dessiner sur mon visage. Je suis fière de moi, si comme ça on ne peux pas le reconnaître, c'est que leur vue n'est pas correct. Je me permet d'être plus libre lorsque je m'attaque au nez et au lèvre, sans autant grimer le visage. Quelques minutes plus tard, je fini enfin tout le visage, et m'attaque pour finir au cheveux. Les cheveux c'est la chose la plus chiante à dessiner. Il y a tellement de trait et de sens. Étant un portrait sans modèle, je suis libre pour faire les cheveux comme bon me semble. Je les fais droit mais bien coiffé en arrière, tout en faisant en sorte que ça reste fidèle à la personne que j'ai en tête.

Ma main est en feu lorsque je fini le dessin, mais maintenant il me reste qu'une seule chose à faire. Je saisis de l'aquarelle rouge, et en applique au niveau des yeux, comme une sorte de bandeau transparent. C'est à ce moment précis que je suis vraiment fière de moi, fière de mon dessin et surtout, la façon dont j'ai bien respecté le thème qu'on m'avais donné : la haine. J'ai fini le dessin bien plus vite que je ne le pensais. A ce moment la, ma prof passe derrière moi et regarde attentivement mon dessin, et fronce les yeux :

- J'ai    l'impression d'avoir déjà vu ce garçon auparavant. Possible ou    pas ? Demande t-elle    curieuse.

- Très    fort possible même. Répondais-je.

- C'est    quoi le thème que tu as eu ? Demande    t-elle.

- La    haine. Dis-je doucement.

- Ton    dessin est parfait. Mais je ne vois pas toujours où est le thème    dedans. Peut être en nous l'expliquant. Me    dit-elle encourageante.

Je hoche la tête, et prend ma feuille en main. C'est à ce moment la que je signe mon arrêt de mort lorsque je pose mon dessin sur le pupitre face à tous les gens de ma classe. A peine le dessin posé que ça grouille dans toute la salle, des chuchotements, des regards etc... Amanda et March eux me regardent avec incompréhension. Je leur fais comprendre que c'est justifié lorsque je leur hoche la tête avec un clin d'oeil. La prof demande à tout le monde d'arrêter de dessiner et de m'écouter :

- Heu...    Et bien j'ai eu pour thème la haine... Commençais-je.

- Ah    ce pédé est en kiff sur Alexandre ! Cris    un vautour.

- Et    bien entendu j'en éprouve beaucoup face à la personne très mal    élevé avec une case en moins dans le crâne qui viens de me couper    la parole. Dis-je en    regardant froidement le vautour. Enfin bref.    Reprenais-je calmement.    Pour moi il n'y avais pas de meilleur moyen que de    dessiner quelque chose ou même quelqu'un, comme je viens de le    faire, pour exprimer le sentiment qu'est la haine. J'ai voulu    dessiner la personne qui me faisais sourire auparavant, mais qui    maintenant arrive à me faire pleurer et à m'énerver. Je l'ai    dessiné parfaitement sous toutes ces lignes pour que je puisse    montrer que malgré le temps passé avec lui, je réussi quand même    à éprouver de la haine envers lui.

- C'est    pour ça que tu lui a peint cette bande rouge... Interviens    doucement ma prof.

- C'est    exact madame. La bande rouge montre l'aveuglement que j'ai eu envers    lui, j'étais trop naïf de me faire manipuler comme ça durant des    années. Et aujourd'hui j'annonce solennellement la haine que j'ai    envers cette personne, envers Alexandre Navy ! Finissais-je.

Hais moi / Torture moi / Aime moi Où les histoires vivent. Découvrez maintenant