A travers les bois

Chapitre 1

A milles lieues au Nord de Night Howl, se trouve Spidewick un petit village, sans histoire, où tous les gens se connaissent et se parlent quotidiennement. Pourtant une personne n'était pas comme les autres : c'est moi Belle.

Je vis avec ma belle-mère Lilianne, dans une maison en bois brun, un peu retirée de notre village.. Elle est entourée de peupliers et de châtaigniers. En automne, leur feuillage se teintait de rouge et d'orange. J'aime les contempler le soir à travers ma fenêtre. C'était loin d'être la plus belle et la plus travaillée des autres habitations certes... Pourtant, je me sentais sereine.

Papa me disait souvent que j'étais aussi ravissante que maman, que ma bonté envers les autres était sans égal.

Cela ne laissait pas les hommes indifférents et je suis souvent jalousée par les femmes du village. Il faut croire également que mes yeux de couleurs bleus et mes cheveux dorés les intriguent énormément.

Je suis devenue quelqu'un de solitaire et de renfermée depuis le décès de mon père. Il est mort de la peste, une maladie qui a ravagé la moitié de notre pays. Je me suis alors réfugiée dans les livres pour fuir mon chagrin, essayer de penser à autre chose, m'échapper de cette triste réalité.

Quant à ma belle-mère, elle ne vivait que pour le luxe: du mobilier jusqu'aux habits, s'en était devenu une véritable obsession !

Elle ne m'aimait pas et me le faisait savoir en me répétant constamment que cela était de ma faute si mon père était mort, que je m'étais montrée irresponsable face à la maladie qui l'avait emporté. Depuis, elle ne me laisse aucun répit et me donne sans cesse des corvées, en me disant que cela me permettrait d'oublier cette douleur qui me ronge.

Lilianne aime se rendre au village raconter quelques ragots et avoir des informations sur les nouvelles modes à venir. Pour ce qui est du reste, peu lui importait.

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PDV Belle

Je sentis sur ma peau un rayon de soleil qui me réveilla. Je m'étirais, sorti de mon lit et attrapais mon corset bleuâtre et mes chaussures en fin de vie...

Je descendis du grenier qui me sert de chambre et je croisais ma belle-mère.

- Et bien le repas ne va pas se faire tout seul ! J'ai faim !

- Oui me voilà... Excusez-moi je.....

- Il y a aussi le linge à nettoyer et le sol à récurer , il doit briller ! Mets toi au travail ! Quand tu auras fini tout ça tu iras faire les provisions.

- Bien madame dis-je ........

- Tout doit être terminé d'ici deux heures. Alors ne traîne pas Belle ! Tu sais que je déteste quand rien n'est fait dans les temps !

J'acquiesçai d'un hochement de tête.

Voilà à quoi se résume la matinée, "mes matinées" depuis ton départ papa. pensai-je tristement. 

- Qu'est ce que tu attends ? Arrête de rêvasser ! dit-elle en claquant la porte.

- Toujours aussi aimable murmurai-je.

Une fois toutes mes tâches terminées, mon regard se tourna vers l'horloge.

- Quoi, il est déjà 10 h ?! m'écriai-je.

Il était temps de me rendre au village, pour acheter de quoi tenir pour la semaine . Je pris ma vieille cape en velours ainsi que mon panier en osier et sortie de la maison en toute hâte. Le sourire aux lèvres, je marche vers le chemin parsemé de fleur.