(8) Hailey

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Hailey Simon

Une sonnerie m'arrache des bras de Morphée, je grogne et me saisis de cet objet monstrueux qui me réveille. Je regarde l'heure à ma montre qui affiche 3h08 putain ! Je décroche mon téléphone et bougonne.
-Allo ?
-Bonsoir mademoiselle Simon, c'est l'officier Sander, désolé de vous déranger à cette....
-Abrégez Sanders ! Je lui coupe la parole.
-Votrepèreestàl'hôpitaldansunétatcritique.
Il me lance ses mots dans un débit rapide et je ne comprends rien.
- Moins vite Sanders.
J'entends un rire étouffé. Il se fout de ma gueule en plus.
-Votre père est à l'hôpital Sainte Mary, il est dans un état critique.

Mon cœur rate un battement, je lâche mon téléphone sans répondre à Sanders et sort rapidement de mon lit. J'enfile un jean et un pull puis me précipite à l'hôpital.
J'arrive à l'accueil et demande où se trouve mon père. L'hôtesse me répond qu'il est actuellement avec le médecin qu''aucune visite n'est autorisé. Mon sang bouillonne, je lui balance les flyers d'information au visage et lui ordonne de me donner ce putain numéro de chambre. En retour, elle me menace d'appeler la sécurité. Pff pauvre conne. Je l'attrape par le col de sa blouse et lui aboie :

-Ecoute ma grosse, donne moi ce numéro avant que je t'enfonce l'ordinateur dans ton big fessier.

L'hôtesse devient blême. J'avoue, je me suis un peu emportée, je ne suis pas du genre à agresser quelqu'un mais là on parle de mon père, je ne sais pas ce qui lui arrive et cette idiote refuse de me donner les infos.
Je la lâche en la repoussant contre son siège. Un jeune homme, blond aux yeux bleus, s'approche de nous, je m'apprête à le rembarrer mais celui-ci se présente comme étant l'agent Sanders.
Il me demande de le suivre dans la salle d'attente et me propose gentiment un café que je refuse avec un adorable grognement, ce qui le fait sourire.

- Pourquoi souriez-vous ?
-Pardonnez moi mais vous ressemblez tellement à votre père, enfin pas physiquement hein, parce que sinon vous ne seriez pas si jolie, enfin euh pardon c'est votre père.

Il passe sa main dans ses cheveux, le visage rouge d'embarras.

-C'est bon Sanders. (Je souris). Je ne voudrais pas être désobligeante mais comment ça se fait que vous bossez avec mon père ? Je veux dire vous avez l'air si jeune.

Il ricane
-Exact, je suis jeune et je suis aussi la punition de votre père, il a tellement merdé que le chef lui a fourré dans les pattes un officier sortant de l'école.

-Je vois. Je réponds amusé
- Nous allons bientôt pouvoir le voir.
-Que s'est-il passé ?

Sanders baisse les yeux et triture le bas de sa veste.
-Il s'est fait agressé en pleine rue par des gangsters.

Je m'assois sur une chaise, lasse et inquiète, le regard dans le vide. Sanders s'est installé plus loin et joue sur son téléphone. Le temps me parait extrêmement long, au bout d'interminable minutes, un médecin s'approche de nous. Je bondis de ma chaise et va à sa rencontre.

-Mademoiselle Simon ?
-Oui !
Mon ton trahit mon impatience et mon irritation.
-Votre père a plusieurs hématomes au visage et le nez fracturé mais il va bien.
Je souffle, un long soupir de soulagement. Je demande à le voir et le médecin m'accompagne à sa chambre. J'entre, mon père est allongé sur son lit d'hôpital, le visage bleu et boursouflé, la lèvre fendue ainsi que l'arcade sourcilière. Il relève la tête difficilement, les yeux plissés

-Hailey ? Que fais-tu ici ?
-Bonjour papa, Sanders m'a prévenu pour ton agression donc je suis venue voir si tu allais bien.
-Quel emmerdeur celui là ! Je vais bien, tu peux partir.

Son ton est sec et froid mais bizarrement ça ne me surprend pas, après tout c'est de mon père dont on parle, le mec qui n'a jamais su me montrer que j'étais un tant soit peu importante pour lui. Je l'embrasse malgré tout sur le front, il râle puis je quitte la pièce agacée.
Sanders est derrière la porte, je lui donne un coup de poing sur l'épaule
- La prochaine fois réveillez-moi seulement s'il est mort, compris ?
Sanders se masse l'épaule et acquiesce en souriant.
Non mais il sourit tout le temps ou quoi ?
Un homme nous regarde de loin, il est assez effrayant, son regard est noir, les lèvres pincés, il me veut me tuer ou quoi ? Je frissonne de peur et tourne les talons.
Je hèle un taxi et monte rapidement dans le véhicule. Je suis extenuée et agacée, mon cher père est un con !
Dix minutes plus tard le chauffeur me dépose devant mon immeuble, je lui tends un billet et m'engouffre dans le bâtiment.
Je me déshabille à la hâte et m'enfonce dans mon lit douillet et chaud.

         ****

BIP BIP BIP
Rrr! Je me suis endormie à peine deux heures et je dois aller bosser pour cet enfoiré d'Ethan.
J'arrive au bureau avec quelques minutes de retard, mon chef n'omet pas de me réprimander, je suis tellement fatiguée que je n'écoute pas son blabla. Je le regarde, lui souris hypocritement et lui présente mes excuses. Il me toise du regard puis me dit
-Pour la peine, allez chercher mes vêtements au pressing. Il me tend le ticket du pressing, je lève les yeux au ciel.
J'enfile mon manteau et descend au pressing qui se trouve à quelques mètres du building. Je m'arrête prendre un café et prends le temps de le boire tranquillement. Mon téléphone vibre
De : June
Hey Hailey, on sort ce soir.

Je grimace, je suis trop fatiguée pour sortir.
De : moi
Hey June, sans moi je suis épuisée, désolée

De : June
Ce n'était pas une question, RDV à 22h au « The Night »

De : moi
Tu es chiante June !

De : June
Stp Stp Stp

De : Moi
Je te hais !

Je soupire en rangeant mon téléphone, je n'ai aucune envie de sortir mais connaissant June, elle va me traîner là bas quoique je dise, quitte à m'assommer. Je remonte au bureau, ma journée se déroule lentement, trop lentement, tout m'ennuie, même les blagues du coursier.

Je porte un slim blanc avec un bustier rouge assorti à mes escarpins. Je laisse mes cheveux naturellement ondulés lâchés et me maquille légèrement les yeux. Je rejoins mon amie sui est vêtue d'une robe bustier blanche ceinturé à la taille par un nœud noir et des boots noir. Ses cheveux roux sont ramenés en un chignon lâche. Elle est magnifique.
Nous entrons rapidement dans la discothèque malgré la file d'attente puisque June connaît personnellement un des videurs, entendez par là un ancien sex friend.
Une fois à l'intérieur, la musique agresse mes tympans, l'odeur de tabac, d'alcool et de sueur me picotent les narines. June m'indique une table sur la droite où deux sofas nous attendent. Je me pose et prévois de passer la soirée confortablement assise sur ce sofa. Un charmant serveur arrive et nous dévisage l'une et l'autre sans aucune gêne. Mon amie glousse à chaque phrase pourrit du serveur.
Super !
Nous commandons des cocktails alcoolisés et en avant pour la fête !

Hateful Love ( Game the Dark Side) Where stories live. Discover now