<<Pourquoi pleurez-vous ? C'est de vous rappeler tout ça qui vous fait mal ?
-Ce qui me fait du mal c'est qu'aucun homme ne pourrait jamais mettre la main sur moi, même aujourd'hui... je pleure parce que je pensais qu'il en avait envie lui, mais quelle conne, est-ce qu'un dieu coucherait avec le plus insignifiant des mortel ? Est-ce qu'un top modèle coucherait avec avec l'assistante du photographe moche et grosse ? Non, bien sûr que non. Pas dans la réalité en tout cas.
-Mademoiselle, on aime un cœur pas un corps.
-Foutaises ! Vous allez bientôt me dire que c'est la beauté intérieure qui compte ? N'importe quoi, combien de gars ce moque d'une fille laide et rêve d'une déesse ? Et là vous allez me dire << Mais ce qui ce moquent sont idiots, il ne faut pas les écouter >> Mais même moi je suis sûre que si j'étais un gars j'aurais fantasmer sur Louana Maréchall la bombe du lycée plutôt que sur moi, l'élève transparante, cachée sous ses vêtements pas larges mais pas près du corps non plus.
-Voyons mademoiselle, vous exagérez, vous n'êtes pas un laideron, un homme pourrait très bien coucher avec vous !
-Ah oui et qui ?
-Je... je n'ai pas la réponse dans l'imédiat mais je suis convaincu de ce que j'avance.
-Vous voyez, vous ne trouvez personne... parce que personne ne voudra jamais de moi, je parle de mon physique mais moralement aussi, je suis ennuyante, j'ai rien fait de fou.
-Mais bien sûr que si ! Bon vous n'êtes pas en état de parler, rentrer chez vous, à la semaine prochaine.
-Aurevoir.>>Il me rend dingue. Pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu qu'il parte ?
C'est fou, je m'accroche à lui comme si c'était la seule étoile de la voie lactée et comme si c'était l'unique poissons qui peuplait de tous les océans. Cette place si chère à mon cœur est amplement méritée, nos cours de dessin de fin d'après-midis s'étaient transformés en soirées. Il me draguait, j'en suis sûre, enfin, je pense... Ferait-il parti de ces personnes ouvertes et tactiles dont tout le monde tombe amoureux ?
Quand bien même il s'agirait de ce genre de personne, ses compliments, ses compliments eux m'étaient destinés, à moi et à moi seule. Serais-je encore une fois tomber dans le même piège ?
L'amour a t-il ainsi donc pris sa décision finale et ne frappera t-il donc jamais à ma porte ?
Malgré tout je le sais, je le vois, je l'ai vécu, je n'invente rien. Je sais que j'ai tendance à me faire des films, tellement que je pourrais me reconvertir en réalisatrice si je le souhaitais ! Mais là, quand il a prononcé ses mots-là, je les ai bel et bien entendus...
<< Cette robe te va à ravir. >>, <<J'adore ton sourire.>>, <<Tu es tellement mignonne.>>, ces phrases-ci ne sortaient vraisemblablement pas de mon imagination. Alors pourquoi, mais pourquoi donc est-il parti sans dire un mot ?
Une raison, une raison a évoqué Monsieur Semloh mais laquelle ? Étais-je vraiment qu'une simple fille qu'il côtoyait mais dont il n'accordait aucune espèce d'importance ?
A t-il rejoins là-bas l'amour de sa vie qu'il a dû rencontrer dans un certain voyage scolaire quelconque ? Est-il devenu millionaire et a décidé de tout plaquer sans rien dire à personne ? Avait-il de la famille là-bas, peut-être qu'un membre de celle-ci aurait pu quitter le ciel et que de filer en toute vitesse était le seul moyen d'assister à ses funérailles ? Qui sais ? Je ne sais plus quoi faire je continuerai toujours de penser à lui c'était mon premier amour mon premier vrai amour chaque contact avec lui mon cœur battait la chamade il était si beau si gentil si intelligent et si doux que j'aurais aimé qu'on reste tous les deux, toute la vie.N'importe quoi ce psy, il essaye de me rassurer mais je sais très bien que ce n'est pas possible, enfin je veux dire je ne suis pas dupe, j'ai un mirroir. Je me vois et je me dégoûte comment quelqu'un pourrait aimer quelqu'un comme moi... Je suis vouée à être célibataire toute ma vie. Ce qui n'ont jamais connu l'amour diront "On a pas besoin d'un homme pour vivre" oui c'est vrai, mais bordel qu'est-ce que c'est ennuyant une vie sans amour. J'aime cette éffervence de sentiments qui se bouscule au gré des battements de mon cœur, j'aime quand je me fais des films. J'aime aimer quelqu'un tout simplement, et aimer mais d'un amour fou, au point de vouloir se jeter d'un pont si ça peut le sauver. Parce que l'amour c'est le plus beau des sentiments.
Je les déteste, je l'ai haie, ces filles qui se plaignent mais qui n'ont pas de quoi, avec leurs peaux parfaites, leur visage d'ange et leur cheveux scintillant. "Il faut avoir confiance en soi" sûr que quand t'es jolie, ça aide ! Je suis en colère contre cette société pourrie où ce quoi vous ressemblez vous définit. Tout le monde se fait insulter, harceler, tabasser et tout le monde s'en fout, mais où vas le monde ? Nos vies se forment en fonction de nos sentiments et de nos émotions alors comment avancer dans ce monde quand on est pas né dans le même panier, c'est fou ça, pourquoi ça importe tant les gens, pourquoi ça m'importe tant ? Je critique une société où je suis la première concernée pourquoi j'accepte ça, pourquoi je ne m'en fiche pas tout simplement ? Je ne sais pas, ma blessure de rejet et d'abandon me définit autant que ça ? Pourquoi je ne peux pas passer au dessus ?
Peut-être que Mathieu pourra m'aider à trouver des solutions... Je ne connais pas les réponses à toutes ses interrogations... Je suis perdue.