Chapitre 7

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Le lendemain, lorsque je me réveillai, un poids était toujours présent à l'intérieur de moi. J'avais tardé à me lever et j'avais attendu que mes parents partent au travail pour ne pas devoir les affronter. Je ne voulais pas me chicaner avec eux du tout. Je me rendis donc lentement vers la cuisine, ou je me versai du lait et des céréales dans un bol. J'avais mal dormi, donc j'avais de la difficulté à garder mes yeux ouverts. Je m'assis ensuite à la table, et je mangeai mon déjeuner. Je devais décider de ce que j'allais dire à mes parents lorsqu'ils rentreraient, j'allais être prête. Je passai la journée à y penser, et j'allai marcher dehors durant plusieurs heures, ayant bien sûr averti mon frère en premier lieu. Il faisait assez froid, donc j'avais mis mon manteau d'hiver. Je m'étais aussi arrêtée durant une heure chez Alex pour lui expliquer ce qui s'était passé. Il me rassura en me disant que tout se passerait bien. Il me rappela aussi qu'il avait un thérapeute, et qu'il l'aidait vraiment. Mais je n'étais pas Alexandre. Je n'étais pas prête à en parler, surtout pas à une étrangère. Je devais d'abord faire le ménage dans ma propre tête.

Quand ma mère vint cogner à ma porte vers l'heure du souper, elle me dit que nous devions parler. Au moins, nous étions en accord sur un point. Elle s'assit près de moi, et elle me posa plusieurs questions.

— Quand est-ce que ça a commencé ?

— Je ne sais pas trop, lui répondis-je.

J'effectue des répétitions depuis quelques années, mais, dernièrement, ça a beaucoup augmenté.

— Mais depuis quand sais-tu ce que tu as ?

— Depuis plus qu'un mois. Alex a ce trouble aussi, et il a tout de suite remarqué que je l'avais aussi. Il m'en a parlé lorsque je suis allée travailler sur un projet de français chez lui.

Elle hocha la tête, réfléchissant. Puis, après maintes questions, elle m'embrassa sur le front et me dit que si j'avais besoin de quelque chose, je n'avais qu'à lui demander. Je savais bien que c'était ma mère et qu'elle voulait m'aider, mais je ne voulais pas. Durant le souper, ce fut très silencieux. Personne n'osait dire quelque chose, et je le comprenais. Ils me voyaient d'une autre façon, j'en étais sûre. C'était tellement pénible que je décidai de finir mon plat en vitesse et de monter à ma chambre, ne supportant plus la tension. J'avais, pour une fois, hâte à lundi. J'allais pouvoir m'échapper de la maison durant quelques heures, et j'allais pouvoir passer du temps avec Alex.

Durant les jours qui suivirent, je ne me sentis pas plus confortable chez moi. Avant, mes parents ne m'observaient pas trop, donc je pouvais facilement effectuer des répétitions à leur insu, mais maintenant ce n'était plus le cas. Ils me regardaient tout le temps, et je m'étais souvent chicanée avec eux pour cette raison. C'était grandement désagréable. J'étais maintenant en train de souper avec ma famille en ce mercredi soir, et mon père commença à parler.

— Chloé, dit-il, j'ai parlé avec la psychologue de ton école, et elle sera prête à te rencontrer vendredi. Je sais bien que tu ne veux pas, mais tu n'as pas le choix, tu as un rendez-vous avec elle.

— Je n'irai pas, je vous l'ai déjà dit.

— Tu n'as pas l'air de comprendre chérie, nous voulons seulement t'aider, renchérit ma mère, nous faisons ça pour toi.

Je me levai de ma chaise et j'élevai la voix en répétant ce que je venais de leur dire. Je n'irai pas voir une psychologue. Je n'ai pas besoin d'elle.

— Arrêtez d'essayer de m'aider ! Criai-je. Je ne veux pas que vous vous en mêliez, je suis capable de m'arranger avec.

Puis, je me dirigeai vers ma chambre. Neuf marches. Pas encore. Je descendis jusqu'au bas. Dix. J'allai en haut. Onze. Ce manège dura pendant plusieurs minutes. Quand je comptais le bon nombre de marches, j'avais l'impression de pas bien monter. Finalement, j'entrai dans ma chambre, et je fermai ma porte trois fois. J'étais déprimée. Tout allait mal depuis quelques jours, et tout ce que je voulais était de pouvoir finalement relaxer.

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