Descendants of the Sun - Tome 1

Chapitre 13 - Yoo Si Jin

L'hélicoptère survolait de nouveau le campement militaire, un imposant algeco suspendu en contrebas à une corde. Au sol, les soldats guidaient le pilote pour que la construction touche terre au bon endroit et en un seul morceau.

Cela faisait plusieurs jours à présent que l'armée aidait à la construction d'un logement de fortune pour l'équipe médicale qui arriverait sous peu de Séoul. Du bénévolat, selon leurs dires. Cependant, les militaires doutaient un peu du bien fondé de leur venue.

Ils en avaient vu, des médecins et autres charlatans venir dans des pays à risque, clamant haut et fort venir pour aider la population en détresse, victime des exactions dans son pays, sans peur. Au final, ces derniers s'occupaient de quelques personnes, loin des dangers réels et des populations les plus touchées.

Il ne fallait surtout pas qu'eux aussi soient contaminés, sinon qui soignerait les infectés ? C'était une des excuses les plus courantes. Au final, ils ne servaient pas à grand-chose, si ce n'est donner du travail supplémentaire aux militaires, déjà fort occupés dans ces zones à risque, et rentraient chez eux pour revendiquer leur courage et leurs exploits sur le terrain.

Adossé à la caserne, Si Jin observait les opérations de loin, pensif. S'il vit Dae Yeong approcher, il ne le montra nullement.

— Tu as vu la liste de l'équipe médicale ? lui demanda ce dernier, le nez plongé dans un document.

Le capitaine mit un moment avant de répondre, une expression mi-figue mi-raisin sur le visage.

— Oui, je l'ai vue.

Il fixait l'horizon, son esprit égaré bien au-delà des frontières d'Uruk et du continent européen.

Le sergent-chef jeta un nouveau coup d'œil à la liste que venait de leur transmettre le quartier général et demanda afin de s'en assurer :

— La chef d'équipe, n'est-ce pas ce médecin ?

— C'est elle.

— Sait-elle que tu es là ?

— Sûrement pas, soupira-t-il.

Comment pouvait-elle être au courant ? Elle avait décidé de rompre, s'il pouvait seulement appeler leur séparation ainsi, le soir où il avait prévu de lui parler de sa mission sans plus de détails que nécessaire.

— Je suppose que votre rencontre n'était pas le fruit d'une coïncidence, finalement.

Depuis quand le sergent-chef Seo Dae Yeong croyait-il au destin et à ce genre de chose ? On le lui aurait dit, Si Jin n'y aurait jamais cru. Pourtant, la remarque de son ami le fit brièvement sourire.

Et si on lui offrait là une seconde chance ? Arriverait-il à la saisir ? En avait-il seulement envie ? Il en doutait. Pourtant, s'il y avait bien une chose à savoir sur cet homme, c'est qu'il détestait autant perdre qu'abandonner.

En somme, il était le pire adversaire que l'on puisse avoir en face de soi lors d'un jeu... ou comme ennemi.

— On dirait que le destin a fait qu'on se revoie.