Nightmare

Une journée intensive

Assise à l'intérieur du box de Nightmare, je l'observai se goinfrer d'une montagne de carottes et de friandises. Nous avions effectués une reprise de dressage parfaite et étions bien placés pour la suite du concours, demain ce sera l'épreuve de CSO, je ne la redoute pas tant que ça mais espère juste ne pas tomber sur des obstacles trop impressionnants ou trop colorés pour Nightmare. Je désire simplement qu'il ne me fasse pas de crises là-dessus. Mon tour pour l'épreuve de saut d'obstacle de demain est à 14h, j'ai donc prévu de l'entraîner le matin avec Kate pour habituer nos chevaux à l'environnement puisque celui-ci se déroulera dans un énorme, ou devrais-je dire gigantesque stade. Ce soir je ferais découvrir à mon bel étalon le domaine en balade afin de le détendre, pendant ce temps je me contente de me reposer et de profiter de cette journée si parfaite. J'ai même installé mon sac de couchage dans son box puisque j'ai préféré choisir de dormir avec lui afin de le rassurer et aussi de me rassurer par la même occasion. Kat' a été réticente au départ puis a finalement acceptée, légèrement résignée.
Je reçu soudainement un coup de fil qui me fit sursauter et m'arrêta dans ma contemplation.

- Allô ? Dis-je attendant une réponse
- Zaïna ! T'es passée où ? S'exclama April d'un ton beaucoup trop anxieux à mon goût
- Bah dans le box de Nightmare pourquoi ? Demandais-je inquiète
- Tu n'étais pas censé nous rejoindre au van ?
- Bah à midi, oui, mais que se passe-t-il ? La questionnais-je cherchant la raison de sa question
- Ce qu'il se passe c'est qu'il est midi banane ! S'écria-t-elle mi amusée mi énervée
- Merde ! Jurais-je me levant subitement et sortant précipitamment du box de Nightmare
- À tout à l'heure mon gros lui lançais-je en lui faisant un bisous de loin alors que je m'éloignais en courant
- Je te rejoins où du coup ? Demandais-je à April toujours au téléphone
- On a trouvé un petit restaurant sympa à côté d'une des carrières de dressage m'annonça-t-elle
- Euh.. ça m'aide pas beaucoup
- Bon va au van, je te rejoins là-bas ! Dit April sèchement
- Ok à tout de suite et désolé hein... bredouillais-je alors qu'elle avait raccroché

J'accouru ensuite jusqu'au van situé dans le parking où j'attendis patiemment April qui apparu cinq minutes plus tard en courant et légèrement essoufflée.

- Je.. vais..... t'étrangler... me menaça-t-elle en prenant appui sur le van pour se reposer de sa course effrénée
- Ce n'est pas le bon moment pour me tuer d'accord ? Tu attends que je gagne le concours pour si possible m'étrangler, mais vu que je serais connue ce sera plus galère et dangereux pour tes fesses lançais-je ironiquement
- Je.. te.... tuerais... quand.. j'aurais.... récupéré une.... respiration.. normale... répondit-elle à bout de souffle
- C'est mal partit rétorquais-je, un sourire malicieux en coin

April me lança un regard noir et nous partîmes en direction du restaurant. Le repas se passa calmement et nous avons même pu regarder quelques reprises de dressage. April avait récupéré son souffle mais ne m'avait toujours pas tuée.

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Épuisée de cette éprouvante journée, je m'affala dans mon sac de couchage situé dans le box de Nightmare. Celui-ci me reluqua étrangement et me renifla avant de continuer à mastiquer son foin. La balade de ce soir n'a pas été comme je l'espérais, au lieu de se détendre et de profiter, monsieur a préféré faire le beau et de se pavaner devant chaque cheval qu'il voyait et m'a même embarqué durant tout le chemin du retour. Le résultat de cette balade est que j'ai mes deux bras en moins et des courbatures de partout. Mais le pire reste que Nightmare ne s'est toujours pas détendu et est maintenant encore plus excité qu'il ne l'était au départ.
Je régla rapidement le réveil de mon téléphone pour demain matin et pris mon livre du moment, je commença ma lecture et trop captivée par mon bouquin, je ne remarquais pas que Nightmare s'était couché à mes côtés et m'écoutait attentivement. C'est lorsque je posa enfin mon livre que je vis mon bel étalon endormi juste en face de moi, je souriais de toutes mes dents, fière de cette complicité et me laissa progressivement aller dans les bras de Morphée.

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Le lendemain matin, le réveil fût assez douloureux, de un, dormir dans un sac de couchage n'était pas la meilleure idée niveau confort, de deux, lorsque le réveil a sonné Nightmare s'est levé brusquement et m'a ainsi recouverte de paille, et de trois, étant trop fatiguée je me suis rendormie et moi et Nightmare sommes à présent en retard pour notre entraînement.
Je prépara donc mon étalon à la vitesse de l'éclair et partit à pied, et non à cheval puisque ceci serait suicidaire, vers le van afin de rejoindre Kate pour aller s'entraîner avant l'épreuve de CSO de cette après-midi.
Étonnamment, lorsque j'arriva celle-ci me reluqua méchamment et sans un mot partie vers la carrière que l'on avait réservés. April nous rejoignit un peu plus tard et prit même des photos, pendant ce temps je me bataillai avec mon étalon pour le calmer et afin qu'il saute correctement sans ressembler à un cabri. Contrairement à moi, Nightmare avait apparemment passé une merveilleuse nuit puisqu'il débordait à présent d'énergie et m'épuisait au plus au point. J'avais donc décidé après trente minutes de bataille acharnée pour essayer de le détendre et de le calmer, de le travailler à pied pour voir si il sera plus concentré. Je vis juste puisqu'une fois avoir fait un peu de travail en liberté et quelques tours de cirque, Nightmare était maintenant plus détendu et surtout à l'écoute. Je remonta ensuite à cheval et pu vraiment m'entraîner à sauter. La fin de la séance se passa convenablement et j'enchaîna sur une petite hauteur mais en effectuant un parcours compliqué en cherchant des tracés précis et des sauts parfaits. Mon bel étalon me donna en cadeau une séance absolument parfaite et nous n'attendons maintenant qu'une chose, l'épreuve de saut d'obstacle.

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Je n'entendais que les battements de mon coeur qui s'enchaînaient à une vitesse folle, mon ventre était noué et je ne bougeais plus, envahie par le stress.
Nightmare fulminait sous moi. Il était plus resplendissant et puissant que jamais. Alors qu'il trottinait sur place, je sentais chacun de ses infimes muscles en action. La cloche sonna enfin et sans que je ne fasse le moindre mouvement il partit au petit galop et se dirigeait vers le premier obstacle comme-ci il connaissait déjà le parcours, je le laissa faire son boulot tout en le contrôlant.
Chaque obstacles étaient une étape de plus vers la victoire. Nous volons par-dessus des verticaux, des oxer, une rivière, un mur, et nous étions en parfaite harmonie. Nightmare survolait chaque obstacles d'une manière spectaculaire, les projecteurs et les flash des photographes ne nous faisaient plus peur tant que nous étions ensembles, dans notre bulle.
Une seule et unique foulée nous séparait du dernier obstacle, de la fin du parcours. L'obstacle était très imposant de part sa largeur, de part sa hauteur, et de part sa couleur d'un rouge presque fluorescent. Nous avions jusqu'ici fait un sans fautes et j'espérais que nous finirons sur le même résultat. Le temps passait au ralenti et je sentis soudainement Nightmare se tendre sous moi, je ne comprenais pas sa réaction, ses foulées se raccourcissaient, il semblait hésitant. Je le voyais ralentir et l'incitais de suite à accélérer, l'obstacle se rapprochait mais nous ne pourrons pas le passer à cette vitesse-là. Je le talonnais fortement, lui montrant toute mon énergie et toute ma positivité alors qu'il prenait sa foulée d'appel trop tôt. Je restais ainsi, immobile, suivant juste le mouvement de son corps, ne voulant pas le gêner. Nightmare tendait son dos et s'étirait de tout son long pour couvrir la largeur de l'imposant obstacle, mais nous étions trop loin, nous allons faire une faute, c'est obligé. Pourtant alors qu'il frôlait la barre, beaucoup trop proche de son ventre, il fit un énième effort et monta ses postérieurs d'une étrange manière, les écartant de celle-ci afin de ne pas la toucher. J'entendis le bruit sourd d'un sabot heurtant l'obstacle avant qu'on atterrisse difficilement sur le sol sableux.
Le public s'exclamait en criant et applaudissait à tout rompre mais je ne comprenais pas. La barre avait chutée, enfin, jusqu'à ce que je me retourne.
Par un quelconque miracle, celle-ci avait tenue et était restée en place, sans chuter, tomber, ou tout autre verbe qui a un rapport avec.
Nous l'avions fait.
Je félicita mon bel étalon en claquant gentiment mes mains contre son encolure alors qu'il profitait de la fin du parcours pour faire un tour de piste au galop, fier de lui. Rien ne pouvait être aussi parfait qu'à ce moment précis. Rien ne pourrait gâcher la fin de la compétition. Enfin, c'est ce que je croyais.