Un voisin attirant [mature]

Chapitre 1 - Nolan

Quelle putain d'idée j'ai eu de faire de la putain de pâtisserie à 19h30 ?

Je soupire, fatigué de moi-même. J'avais décidé une dizaine de minutes avant de voir si mes talents en cuisine étaient toujours aussi inexistants en testant une recette de muffins aux pépites de chocolat, tout en écoutant de la musique. Toujours écouter de la musique en cuisinant, ça rend les plats meilleurs... 'fin ça met de bonne humeur sinon. C'était bien parti, j'avais enfilé un tablier et suivi la recette sans faire d'erreurs. Jusqu'à ce que je me rende compte que je n'avais pas assez de lait. DU LAIT.
Je savais que j'aurai dû tout préparer et vérifier avant. Je le savais, putain.

J'ai paniqué, après avoir jurer plus d'une dizaine de fois sur marmiton et ses recettes foireuses. J'ai pensé à tout jeter et me faire des raviolis au micro-ondes, comme prévu, puis j'ai finalement décidé que je n'abandonnerai pas si facilement. Pas cette fois. RESTER OPTIMISTE.

Me voilà donc contraint à trouver du lait, où que ce soit.

Je jette un coup d'œil à mon four pour savoir l'heure, ayant l'espoir qu'un supermarché soit encore ouvert. 4h06. Merde, j'ai oublié de le remettre à l'heure après la dernière coupure de courant. Foutue coupure de courant. Je tente quand même le micro-ondes, tel un bel idiot confirmé, et détruis mon espoir : lui aussi n'est pas à l'heure, évidemment. Je lâche un juron et cours à travers mon salon pour trouver mon portable. Sans grand étonnement, je ne le retrouve pas. Merde, merde, merde... Où est-ce que je l'ai utilisé la dernière fois ? Je tente de me remémorer les derniers instants avec mon portable jusqu'à qu'un flash illumine mes pensées : dans ma corbeille de linges sales. En ramassant le tas de vêtements datant de plusieurs jours qui traîner dans ma chambre, j'ai sûrement dû emporter mon téléphone avec. Je me précipite dans ma salle de bain et fouille dans le linge jusqu'à en ressortir mon portable. Ouf, enfin trouvé. Je m'empresse de l'allumer pour regarder l'heure : 19h51. Et merde, tout est fermé à cette heure là.

Je m'assois à terre, épuisé, et cherche une solution dans le fond d'espoir qu'il me reste. Matthieu. On s'entend plutôt bien, c'est d'ailleurs peut-être un des seuls de l'immeuble avec qui j'entretiens une bonne réputation et un début de relation. Je mets mon portable dans la poche et marche rapidement jusqu'à ma porte d'entrée, lassé de tant de temps perdu. Je n'oublie pas de fermé la porte derrière moi ; non pas que je n'ai pas confiance aux autres personnes dans l'immeuble - quoique peut-être que je devrai ? - mais j'ai toujours été légèrement parano. Ayant enfin fini par réussir à fermer ma porte alors que je galérais avec les clefs, je me retourne et fonce dans la personne juste devant moi sans avoir eu le temps de l'esquiver. 

– Shit... 'scusez-moi, je..., je commence avant de lever mon regard vers les mains de mon cher inconnu pour enfin remarquer un petit carton dans ses dernières. Oh, vous êtes le nouveau locataire ?

– C'est exact, votre nouveau voisin, me répond-t-il en me détaillant, les sourcils froncés. 

Un silence s'installe ; j'en profite pour le détailler à mon tour. Il est plus grand que moi d'une tête, carrure imposante, il a l'air mince mais musclé. Il porte un jean noir et un pull col-roulé bleu marine, de simples chaussures noires au pied. Il a de grandes mains avec de longs doigts fins. Il a un regard perçant, malgré ses simples yeux bruns, et il a des cils un peu plus longs que la moyenne. Ses cheveux sont bruns foncés, un peu éparpillés comme ils pourraient l'être en fin de journée. Sa mâchoire est carrée, il a une grande bouche avec des lèvres justes épaisses, quelques légères tâches de rousseur foncées parsèment son nez et les alentours. Il paraît aussi plus vieux que moi, je dirai vers les 30 ans.
Bref, sacrément bandant.