Chapitre 2 - Un réveillon parfait

83 10 8
                                    

Cela faisait plus de dix jours que j'avais enfin trouvé le courage d'inviter Val à sortir avec moi. Treize jours pour être exact.

OK, j'avais eu l'aide involontaire de la nouvelle prof de littérature mais le principal était le résultat.

J'avais enfin osé l'inviter et elle avait dit « oui » !

Nous avions même échangé un baiser.

Depuis j'étais sur mon petit nuage.

Même les railleries graveleuses de mon frère et les conseils inappropriés de ma sœur aînée ne me gênaient pas. Rien n'aurait pu faire éclater la petite bulle dans laquelle je me trouvais.

Seule ombre à mon bonheur, je n'avais pas pu voir Val depuis le dernier jour de lycée. Comme tous les ans, j'avais du suivre le reste de ma famille pour aller passer Noël chez mes grands-parents dans la banlieue de New-York. Nous avions donc passé 10 jours à communiquer par textos. Tout le temps pour parler de tout et de n'importe quoi, faire réellement connaissance. Heureusement que nous avions, l'un et l'autre, des forfaits illimités sinon nos parents n'auraient très certainement pas apprécié la facture.

Nous étions enfin le 31 décembre et je savais qu'aujourd'hui, nous allions enfin nous revoir.

J'étais nerveux en me garant devant la maison des Stern.

J'allais « rencontrer » le père de Val et sans être réellement impressionné, j'appréhendai quand même un peu. Si je ne lui faisais pas bonne impression, il pourrait s'opposer à ce que je sorte avec sa fille.

Je sortis de la voiture et remontai rapidement le porche pour frapper à la lourde porte. Je n'eus pas à attendre bien longtemps avant que le shérif ne vienne m'ouvrir.

— C'est pourquoi ?

— Euh... je... Je viens chercher Val. Pour le concert.

— Ah oui, c'est vrai, marmonna-t-il d'un ton bourru avant d'ouvrir davantage la porte et de se décaler d'un pas pour me laisser passer. Elle est presque prête.

Sans rien ajouter, il me laissa planté là dans l'entrée et, après avoir appelé Val depuis le bas de l'escalier, retourna regarder le match de baseball dans le salon.

Jouant nerveusement avec mon nouveau bonnet, j'attendis une dizaine de minutes que Val descende me rejoindre. Pour patienter j'observai les diverses photos accrochées au mur ou posées sur le meuble de l'entrée ; Monsieur Stern en train de pêcher, un énorme poisson dans les mains, Val âgée d'une dizaine d'années vêtue d'un tutu rose pâle, Val en compagnie de son père et d'une femme qui devait être sa mère se tenant dans les bras devant un sapin Noël.

— Salut...

Val me sortit de mes pensées en arrivant dans l'entrée.

— Salut, répondis-je bêtement.

Je grognai intérieurement. C'était tellement plus facile de lui parler par téléphone ou SMS. Nous restâmes quelques minutes à nous regarder sans rien dire avant que je me décide à rompre le silence.

— Tu es prête ?

— Je dis au revoir à mon père et c'est bon, répondit Val avec un petit sourire timide.

Elle attrapa son manteau et se dirigea vers le salon.

— On y va papa, fais un bisous à maman pour moi. À demain !

— Vous partez déjà ?

— Papa... soupira Val. Le concert est à Chicago et les places ne sont pas numérotées. Plus tôt on arrivera, mieux on sera placé.

L'étoile de NoëlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant