11.

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SOUVENT j'imagine Théa allongée sur mon lit, à côté de moi. Ce genre de pensées que je garde vraiment secrètes, scellées dans mon cœur et planquées derrière mes lèvres.

Rien de mal qui se passe — selon mes parents surtout parce que moi j'trouve ça beau, eux aussi sûrement mais pas à c't'âge-là, fin bref  —, juste ses doigts qui glissent le long de mon torse et les miens qui se plongent dans ses cheveux.

   Juste mes larmes intérieures qui s'évaporent, parce qu'elle fait tant bouillir mes pensées que mes larmes sont vapeurs.

   Juste ses dents qui brillent à en illuminer la terre et l'univers et ses yeux ardents qui insufflent tout le courage dont je peux manquer.

Juste des gestes et la beauté profonde du silence, de nos regards baladeurs et brûlants, de nos moues contemplatrices et de nos doigts curieux, de nos pommettes qui s'embrasent et de nos mains qui s'aventurent, légères comme du coton pour elle, lentes comme un homme souhaitant apprivoiser un renard et s'apprivoiser soi-même pour moi.

Voir jusqu'où je suis capable d'aller pour n'avoir jamais été aussi loin. Et chaque jour un nouveau détail se superpose aux autres dans mon imagination, chaque jour cette vision devient un peu plus développée, chaleureuse, chaque jour qui passe me rapproche d'elle.

J'attend le jour où ceci ne sera plus le fruit de mon imagination mais le fruit de mes efforts.

ThéaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant