Malgré Tout Je L'aime

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                                                                                           PARTIE 01

C'est après 30 minutes de route que nous arrivons chez moi. À Mermoz! Ma pauvre maison, comme elle m'a manqué! Je vois que ça a beaucoup changé, il y a un étage de plus, maintenant c'est un R+2. Je regarde le quartier comme une folle, à vrai dire tout a changé ici sauf le calme. On dirait presque que personne n'habite ici. Mais bon, à ce qu'il paraît, c'est ça qui fait son charme.

Je descends de la voiture avec un énorme sourire aux lèvres. Je suis heureuse, les gars! Wallah. Aidée de Mansour et Nafi, je descends toutes mes valises. Il était à peu près 20h comme ça.

Je cours comme une petite fille vers la porte et je sonne sans m'arrêter, sûrement l'excitation.

"Ioe, fais attention à la porte toi," me dit Nafi en rigolant.

Je ne réponds même pas, je ne fais que sourire. C'est au bout de quelques secondes que j'entends des pas s'approcher et quelqu'un râler.

1, 2, 3 et bam, la porte s'ouvre sur la grosse tête de Colé, ma petite sœur, elle est la benjamine, 17 ans, teint clair, très jolie.

-Rohh! Mais faites doucement avec la sonnerie, mademoiselle ish  dit-elle sans prendre le temps de bien me regarder, trop occupée à râler. Elle est très indisciplinée, je vous préviens.

-I take note, sis- dis-je avec un sourire en coin. Et là, elle me regarde enfin. Après quelques secondes de bug, elle ouvre grand les yeux avant de sauter sur moi comme une folle. Mon Dieu, elle m'a cassé mes côtes, cette fille.

-Mame Bousso ioe, Welelele. J'y crois pas, tu m'as tellement manqué- crie-t-elle, alertant tout le quartier.

-Yes, it's me! dis-je en la prenant dans mes bras. "Maman, Papa, venez voir, venez!" Elle crie encore plus fort, non mais elle est folle cette fille, incroyable!

-Colé, pourquoi tu cries toi? c'était la voix de ma mère, la femme de ma vie. Je me détache vite de cette petite chipie et me jette sur ma mère. Oh, qu'elle m'avait manqué!

-Allahou Akbar! Mame Bousso, c'est toi? Aye waye sama dom bi namonala di (tu as manqué à ta pauvre mère)_ me dit-elle, la voix émue.

C'est au tour de mon père, lui c'est mon ride or die, ma vie, mon tout. Mon pauvre papa. J'ai toujours été proche de lui, c'est mon meilleur ami.

Il me prend longtemps dans ses bras, tellement longtemps que j'avais l'impression que le temps s'était arrêté. Je suis heureuse les gars, je répète.

Après, c'est au tour de Maréme, ma grande sœur. Elle a 25 ans, elle est comme une deuxième mère pour moi, ma confidente.

Maréme : "Oh mon Dieu! C'est toi, Mame Diarra!" dit-elle avant de sauter dans mes bras.

On se fait un câlin et on pénètre tous dans la maison.

-Nafi, kone ioe legui dal nila?-dit Maman, faisant allusion au fait qu'on ne l'a pas prévenue.

-Maman, c'est Mame Bousso, je lui ai dit de vous prévenir mais elle m'a demandé de ne rien vous dire.

Cette balance! je lui jette un regard meurtrier. "Bah quoi? C'est vrai non," ajoute-elle en se moquant de moi.

"Ni noko meuné, dieki rek teuleu, nane surprise seu yeufou toubab yi na yem fofou d. (Pourquoi tu ne nous as pas prévenus?) J'aurais pu te préparer un dîner digne de ce nom."

Je vous présente ma mère, avec elle on est toujours des bébés, personne n'ose parler, mais on l'aime tellement.

-"Ma chérie, tu nous as manqué, comment tu vas? Naka Canada?" lance mon père.