Souvenirs.

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Je me souviens...

Que petite, je pensais que mes parents s'étaient séparés à cause des frites. Oui, des frites. Ma mère avait failli mettre le feu à l'appartement en faisant brûlé des frites. Je crois que c'est la première fois que j'ai vu mes parents se disputer devant nous. Ce jour-là, mon père a frappé ma mère sous la colère.

Je me souviens que je passais beaucoup de temps chez mes grands-parents. Que j'aimais jouer seule, m'inventer des mondes imaginaires, ou tout simplement feuilleter un livre.

Je me souviens que ma mère avait essayé de m'apprendre à jouer du piano. Ça n'avait pas fonctionné, je ne l'écoutais pas préférant rêvasser. Elle d'ailleurs réessayé plus tard.

Je me souviens que mon père et mon oncle habitaient dans le même appartement. Mon père avait une copine, Rose. Je l'aimais beaucoup.

Je me souviens que je voyais encore souvent mon grand frère chez mon père. Après sa mère a déménagé, et je l'ai vu bien moins souvent.

Je me souviens quand ma mère nous a annoncé à mon petit frère et moi qu'elle était enceinte. J'allais avoir un autre petit frère. Le fils de mon beau-père.

Je me souviens que je voulais faire de la danse pour faire comme l'une de mes amies. Mais je détestais les collants, les tutus, la prof, et d'ailleurs je n'écoutais pas ce qu'elle racontait, étant trop dans la lune. Il n'aura fallut que quelques semaines pour que j'arrête la danse.

Je me souviens de quand on a emménagé dans notre nouvel appartement. Il était plus grand, et des fenêtres, je pouvais voir le ciel et le toit des autres immeubles.

Je me souviens de mon arrivée dans cette nouvelle ville. Je parlais peu, je ne me sentais proche de personne. Mais j'ai réussi à me faire des "amis".

Je me souviens qu'en entrant en CP, je me suis de nouveau retrouvée seule. Mais j'ai réussi, une nouvelle fois, à me faire des amis.

J'appréciais mon instituteur. Il était gentil avec tous les élèves.

J'étais une petite fille rêveuse. Je parlais à des papillons imaginaires. A des gens qui n'existaient pas, mais de qui j'étais plus proches que toutes ces personnes que je côtoyais quotidiennement.

J'ai tout de même réussi à entraîner une ou deux personnes dans mes délires. On partait à l'aventure dans la cour de récréation, se battant contre les monstres les plus puissants, s'envolant à travers les galaxies, et retrouvant des trésors oubliés.

Mon imagination me dépassait complètement.

Je me souviens que je me fichais de ce que pensaient les autres de moi. Si bien que je pouvais parler à n'importe qui sans m'apercevoir de l'hypocrisie du monde. 

Je me souviens qu'un garçon me volait mon goûter. Ma mère, légèrement en colère, avait fini par préparer une brioche dans laquelle elle avait mis de la moutarde, diverses épices, et d'autres ingrédients dont je ne me souviens plus. Elle l'avait mis dans mon sac en m'ordonnant de ne pas y toucher. Elle avait aussi caché un autre goûter, pour moi cette fois.

Cette technique avait plutôt bien fonctionné : on ne me vola plus jamais mon goûter.

Je me souviens que mon père s'était disputé avez ses parents alors qu'on était en vacances chez eux. Il avait fait nos valises et on était parti. Je n'ai revu mes grands-parents, mes tantes et mes oncles que six ans plus tard.

C'est aussi à ce moment là que mon grand frère a déménagé avec sa mère. Je ne pouvais le voir plus que pendant les vacances.

Mon père aussi avait déménagé. Il avait eu plusieurs copines, mais aucune ne restait bien longtemps. L'appartement qu'il habitait était minuscule mais possédait un jardin. Avec mon petit frère, on installait une couverture dehors et on jouait dessus.

Je me souviens que, dès qu'il faisait beau, mon père nous emmenait dans les jardins du château de Versailles. On s'installait au bord du canal pour voir les canards et les cygnes.

Je me souviens que je faisais du judo, comme mes frères. J'en ai fait cinq ans en tout. J'aimais bien les cours, j'y avais des amis, et le professeur était très sympathique. Mais je n'appréciais pas les compétitions.

Je me souviens que ma mère faisais bénévolement la chorale dans mon école. Et je me faisais toujours disputer.

Je me souviens de pleins de choses. Quelques fois, j'aimerai effacer ces souvenirs pour faire de la place dans mon esprit. Puis je me rend compte que c'est le présent qui encombre ma tête, et non le reste.

Boîte à PenséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant