Je triturais sans cesse mon billet d'avion bouffée par l'appréhension de mon retour. A l'idée de revenir à l'endroit que j'avais fuie 5 ans plus tôt me rendait malade. Pourtant il y a quelques semaines où j'avais décidé de revenir, j'étais plutôt heureuse de retrouver la maison de mon enfance. Il m'avait quand même fallut au moins 3 ans pour me préparer à revenir. Dans mon internat à Londres, on étudiait bien sur, mais on apprenait aussi à contrôler ses émotions et à réagir à plusieurs situations qui nous mettaient en mauvaise position. Malgré mes nombreux entrainements pour face à cette situation, j'étais à ce moment là complètement flippée. J'allais revoir mon père qui me prenait pour une petite chose fragile. Une belle-mère qui m'obligeait à me comporter en fille parfaite. A mes trois petits frères dont j'avais peur qu'on ne s'entende plus et à....A RUBEN. RUBEN. Oh mon dieu! Une boule au fond de mon estomac s'installa. Il fallait vraiment que j'arrête de cogiter.
Je me pinçai et revins à la réalité. J'étais toujours debout avec ma grande valise en cuir dans le hall de sortie. Je soupirai et m'assis sur un banc en vérifiant l'heure. 18h30. Il avit 20 minutes de retards. Oh quelle surprise!! C'est pas comme si il l'était toujours. Je pris mon mal en patience et détaillait jusqu'à ce qu'il arrive l'aéroport. Le hall était tapissé de baies-vitrées qui donnait sur le parking ensoleillé. De nombreuses horloges étaient accrochées ainsi que des écrans qui affichaient les départs et les retours. Une centaine de banc étaient mis à disposition ainsi que des distributeurs de boissons et de conneries en tout genre. A leur vue, mon ventre gargouilla. Il y avait 6 heures de décalage entre Londres et Mexico. En Angleterre ce serait l'heure de manger. Je ne résistai pas longtemps à l'envie de manger un paquet de chips et me dirigeai d'un pas décidé vers le distributeur lorsqu'un petit corps se jeta sur moi me bloquant les jambes. Les écouteurs encore sur les oreilles, je sursautai en voyant une petite tête châtain contre ma cuisse. Il m'enleva la musique des oreilles et s'écria : _ Meredith ! C'est moi !! Julio!!
Il me prit les mains sans me laisser le temps de réagir et m'emmena devant un grand homme chauve qui regardait un écran agacé. A ma vue celui- ci me prit dans ses bras et l'odeur de pin et du thé m'emplirent les narines. Il me serra de toutes ces forces et me relâcha la main toujours sur mon visage le visage pensif.
_Oh Meredith, tu...tu ressembles tellement à ta mère! annonça-t-il en me détaillant de la tête au pied.
Mon petit frère qui nous regardait tout amusé se moqua : _ C'est normal ! Tu dis ça parce que t'es chauve et qu'elle est rousse.
Mon père rit à gorge déployée puis se reconcentra sur moi : _ Tu vas bien ? Tu as fait un bon voyage ? Je n'ai pas été trop en retard ? Tu as faim ?
Le stress qui s'était emparé de moi tout à l'heure disparut en voyant les deux visages souriants qui m'entouraient. J
Je lui répondis que j'allais bien d'une voix rassurante que je ne me connaissais pas en affichant un sourire aussi faux que les seins de Kim Kardashian. Je pris mon petit frère de 8 ans dans les bras en lui disant qu'il m'avait manqué. Et mon père prit mes bagages en direction de la voiture.
En traversant la porte de sortie il s'exclama tout joyeux : _ Bon retour à Mexico chère Mery !
Il avait l'air heureux mais même inconsciemment cette phrase me fit froid dans le dos. J'allai souffrir et je le savais.....
En sortant la chaleur du moi d'août au Mexique me perturba car il faisait au moins 20 degrés de moins qu'à Londres et m'obligea à enlever ma légère veste en jean. Je m'éventai avec mes mains en sentant mes joues rosirent et mis mes lunettes de soleil que j'avais gardée auprès de moi exprès.
_ Waouh c'est la première fois que je vois une hippie de ma vie. D'habitude on en voit qu'à la télé. Dit-il en désignant mes lunettes rondes, mes cheveux attachés avec pleins de fausses mèches de toutes les couleurs, mon jean boy-friend ( grand, troué et usé ), mon haut vert délavé avec des fleurs dessinées dessus, mes innombrables bracelets, bagues et colliers, mon vernis orange ainsi que mes Docs Martens noirs défoncées.
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INTERDIT : Souvenirs d'enfance
Romance"Il avait l'air heureux mais sa phrase me fit froid dans le dos. Ce retour allait me faire souffrir et je le savais ..." Meredith, une rousse au tempérament de feu revient chez elle après cinq années sans sa famille à l'internat de Londres. Elle va...