Chapitre 1 :

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Je me souviens encore de ce jour ou je pleurais, je me sentais mal, seul, j'avais peur qu'il me frappe de nouveau. Elle était là, me regardant sous les coups qu'il me portait, je pleurais, je souffrais mais elle, qu'est ce qu'elle faisait, elle l'aidait...

Par moment j'avais l'impression de mourir, que c'était les derniers instants de ma vie, que jamais je ne pourrais devenir quelqu'un, il me traitait de tout les noms, "moins que rien", "bâtard", "idiot" et bien d'autre encore, il me disait que je serais un voyou plus tard, que j'échouerais dans chaque étapes de ma vie, que je finirais dans la rue...

Et encore une fois, elle ne disait rien, je ne ressentais pas de l'amour, mais de la haine, du rejet, du mépris. Dans leurs regards je ne voyais même pas un peu de compassion, mais du dégoût. Parfois je voulais partir loin, très loin de cette maison, de cette vie que l'on m'avait infligé, de ce sort qui m'étais destiné. 

Je me rappelle encore de ce jour, c'était un mardi, j'étais à l'école et je ne me sentais pas bien, j'avais probablement eu le virus de celui qui avait bu dans ma bouteille d'eau il y avait quelques jours, je n'arrivais pas à manger et j'avais très mal à la tête. Ma maîtresse les avaient appelés, mais seule elle pouvait venir parce que lui avait répondu, que je jouais la comédie. J'étais allongé sur la table quand j'avais sentis une main s'emparer de mon bras et le tirer d'une force incroyable, ses premiers mots n'étaient rien d'autre que cela :

"Combien de fois t'ais-je dit de ne pas partager ton eau avec eux ? Tu ne vois pas que tu me dérange en pleine séance de massage !?"

Suite à ses paroles, elle me gifla si fort que mon corps se laissa tomber au sol, je n'arrivais pas à me relever, je n'avais plus de force, c'était insoutenable. Seul mon professeur vint me relever et lui demanda de me conduire chez un médecin à cause de ma température élevé, mais elle, elle s'en fichait, elle se contenta simplement de dire " il n'en a pas besoin, de plus je serais en retard pour mon cours de gym". 

Mon professeur ne pouvait ressentir que de la peine pour moi en voyant la négligence de celle qui me servait de mère, celle qui m'avais mis au monde, la personne qui devrait aimé son enfant plus que tout au monde, celle qui devrait le voir comme la prunelle de ses yeux...

Malgré tout, j'en ressort plus fort, j'enfouis mes blessures à l'intérieur de mon âme, et j'avance. Pour moi elle n'est rien d'autre que celle qui m'a mis au monde.

Je suis seul et je le resterais comme les fois où je pleurais, seul, enfermé dans ma chambre et brisé par tant de violence, d'incrédulité envers moi et si peu d'amour.

Jamais plus je ne serais le même...

De Toi à MoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant