T'es revenue aujourd'hui.
T'avais des cernes.
Un visage terne.
Des lèvres abîmées.
Et des yeux éteints.
T'étais immobile aujourd'hui.
Tes mains tremblaient.
Elles ne tapaient pas la table.
Ton pied non plus ne bougeait pas.
Le rythme semblait mort.
Alors, j'ai décidé de faire ce que je souhaitais depuis le début.
Te dire la vérité.
Je me suis décidé lorsque je t'ai vue pleurer.
Recroquevillée sur le sol.
Murmurant que tu devrais t'en aller.
Que le monde n'avait pas besoin de toi.
J'ai décidé d'agir.
Parce que t'es la seule qui me touche.
Parce que je t'aime.
Toi et tes problèmes.
Toi et tes dilemmes.
Toi et tes cicatrices.
Et que je voudrais que tu te libères.
Je voudrais que tu les chantes tes soucis.
Je voudrais que tu danses avec tes fantômes.
Je voudrais que tu joues pour ces idiots.
Pour leur faire comprendre qu'ils se trompent.
Je voudrais que tu les touches.
Toi et ta voix.
Qui donne des frissons.
Qui fait pleurer les cœurs.
Qui ébranle les âmes.
Alors je suis venu.
J'avais peur.
J'ai tapé sur ton épaule.
Tu t'es retournée et tu m'as regardé.
Et je t'ai trouvé belle.
Toi.
Ton visage bouffi.
Tes yeux rougis.
Ton cœur meurtri.
Et tes mains tremblantes.
Que j'ai embrassées.
Sans un mot.
Sans rien dire.
Comme on faisait avant.
Et t'as hoqueté.
Puis t'as rougi.
Et t'as encore pleuré.
T'as voulu cacher ton visage.
Mais je t'en ai empêchée.
J't'ai tendu une feuille jaune.
Avec une clé USB.
J'crois que t'as fait le rapprochement.
Avec l'autre texte.
T'as pleuré de plus belle.
Et je suis parti.
En espérant que, avant de faire un quelconque choix, tu regarderais cette clé.
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Lili
Short StoryPourquoi tu marques un tempo invisible ? Pourquoi tu t'obliges à garder le silence ? Tu peux chanter. Tu peux crier. Tu peux jouer. Chante pour moi, Lili.