ADDICT

CYBERSEXE

Décembre 2008...

Deux ans.

Deux ans que je ne suis pas revenu chez Max depuis l'incident de la salle de bain, deux ans que j'épuise les excuses pour éviter Anna, deux ans que je m'enfonce dans mes secrets et ma perversion.

Depuis je me suis inscrit sur un chat internet où je retrouve tous les jours une femme appelée Paola avec qui je pratique le sexe en ligne, elle ne pose pas de question, elle est disponible à chaque heure du jour ou de la nuit et se plie à mes envies, peu importe ce que je lui demande. J'ai conscience que mon malaise grandit et que mes obsessions deviennent de plus en plus inavouables mais mon corps en veut toujours plus, laissant dans l'ombre les tourments de mon esprit qui m'envahissent sans je puisse les contrôler. Je n'ai presque plus de maitrise sur mes envies, tout ça devient une habitude pendant que mon plaisir s'évanouit.

Ce soir je n'ai pas trouvé d'excuses, et même si j'avais essayé Max ne m'aurait pas lâché, c'est le nouvel an et hors de question de passer à côté de la soirée des Montgomery, les parents de mon pote organisent cette fête depuis des années, et même si j'ai réussi à y échapper ces deux dernières années en prétextant une grippe foudroyante, je ne pouvais pas refuser ça à Max encore une fois.

J'ai encore une bonne heure devant moi, je sais que je vais devoir faire appel à Paola avant de partir, c'est même devenu un rituel quotidien, histoire de faire reculer toute tentation pendant quelques heures, sauf que ça ne fonctionne jamais bien longtemps. C'est devenu un putain d'exutoire, une drogue dure qui s'accroche à moi progressivement alors que mes besoins ne cessent d'accroître.

J'ai fêté mon vingtième anniversaire le mois dernier, je n'ai même pas organisé de fête ni de sortie, j'ai préféré passer ma soirée avec ma nymphe d'internet, elle seule pouvait assouvir mon appétence du moment, et Paola a répondu à toutes mes exigences sans ciller, sans afficher la moindre répulsion devant mes désirs impulsifs.

Je m'installe sur mon lit, complètement nu, mes parents m'ont offert de m'aider à payer le loyer de ce modeste appartement le temps que mon stage soit terminé et que ma promesse d'embauche soit validée. Je suis stagiaire dans un cabinet d'avocats depuis un an et continue mes études en parallèle pour obtenir mon diplôme avant d'intégrer l'équipe. Il ne doit pas faire plus de cinquante mètres carré mais la surface est plus que suffisante pour un étudiant comme moi. La décoration est sobre, les meubles sont simples et pratiques, le seul luxe que je me permets parce qu'il est nécessaire, est ma connexion internet.

Je lance le chat en ligne pendant que je m'installe confortablement sur mes oreillers, j'ai déjà navigué sur d'autres profils pour voir si je trouvais d'autres filles mais Paola semble être la seule à ne pas avoir de critères sélectifs, elle s'adapte, propose ses services si nos envies ne sont pas définies et s'exécute si nos exigences sont claires. La caméra se met en marche presqu'aussitôt et son corps à demi-nu s'affiche sur mon écran.

-Salut trésor !

-Bonsoir Paola

Cette femme est une d'une grande beauté, elle doit avoir la trentaine passée mais elle n'a rien à envier aux jeunettes à peine majeur qui concurrencent sur ce site, ses formes sont voluptueuses et naturelles, n'importe quel homme devrait prendre du plaisir à la regarder et la désirer mais ce n'est pas mon cas, le plaisir et le désir ne font plus partie de mon vocabulaire et ont été remplacés par abandon et nécessité.

-Qu'est-ce que je peux faire pour toi ce soir mon ange ?

Je sais que je n'ai qu'une heure alors il faut que j'aille à l'essentiel, d'habitude je peux rester avec elle pendant deux à trois heures, ma capacité à bander et jouir à répétition n'arrange en rien mon problème, il me détruit même plus qu'il ne me sert. Certains mecs prendraient ça comme une bénédiction, pour moi c'est une putain de condamnation.

-On va faire court si tu veux bien, je n'ai qu'une heure

-Sans problème

Son sourire cache sûrement tout un tas de choses mais elle ne laisse jamais rien paraître, elle se contente d'être là quand j'en ai besoin.

-Caresse-toi !

Elle s'approche de son écran pour le tourner dans une autre direction, je ne prête pas attention au décor qui l'entoure, ça ne m'intéresse pas, mon cerveau est déconnecté le temps de cette séance, je ne pense plus, je ne raisonne plus, mon corps s'exprime seul. Paola s'installe dans un grand fauteuil face à moi, les jambes écartées et posées sur les larges accoudoirs.

-Tu préfères que je garde mes sous-vêtements ?

-Non ! Retire-les s'il te plaît, et rapproche un peu plus ton écran, je veux te voir

Elle s'exécute avant de reprendre sa position initiale, ses mains fines et délicates glissant dans ses cheveux bouclés avant de descendre lentement dans son cou

-Combien aujourd'hui ?

-Deux

Paola ne répond pas et continue sa descente, elle ne me juge pas, elle a l'habitude de mes jouissances multiples et me demande régulièrement à quelle fréquence je souhaite arrêter, cette malédiction m'ayant déjà amené à jouir jusqu'à six fois de suite, je donne toujours mon compte avant de commencer.

Ses mains frôlent ses seins généreux alors que les miennes s'activent déjà sur moi, ses doigts tirent légèrement sur ses pointes tendues, son bassin ondule en rythme avec la musique en fond sonore pendant qu'elle renverse sa tête en arrière en poussant de petits gémissements.

Je n'ai plus besoin de lui demander de me cacher son visage, Paola a connaissance de mes attentes, je ne lui ai pas expliqué pourquoi ni quelle perversité se cache derrière cette exigence, seul moi la connaît, je suis le seul à savoir que de cette manière je peux remplacer son visage par celui d'une autre.

Elle.

Ses mains descendent le long de son ventre jusqu'à atteindre son sexe alors que mes doigts se resserrent sur mon membre et accélèrent leur va-et-vient, je sens que je suis déjà proche alors que la séance n'a débuté que depuis quelques minutes, mais savoir que je vais la voir « elle » ce soir a grandement aidé à faire monter ma pression.

Je sens les effets de mon premier orgasme couler le long de ma main alors que mon érection ne mollit pas, le léger frisson que j'ai ressenti est déjà oublié alors que Paola commence à introduire deux doigts en elle en gémissant de plus en plus fort.

J'ai l'impression que ma tête se comprime à mesure que les minutes passent, ma queue est bouillante et ruisselante, tous mes muscles sont contractés alors que je continue à me masturber en restant scotché sur l'écran de mon ordinateur.

Paola gémit en rythme avec le mouvement frénétique de ses doigts, je vois son sexe mouillé et fouillé alors que son buste se soulève irrégulièrement. Nos mouvements sont coordonnés et durent pendant de longues minutes jusqu'à ce que son cri perce enfin dans mes enceintes, déclenchant aussitôt mon second orgasme, le visage de celle que j'ai choisie imprimé dans ma tête alors que ma semence se répand sur mon ventre.