Chapitre 3

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     Fixée devant l'horloge, mon téléphone à la main, j'attends. J'ai patienté toute la journée. Il est enfin seize heure ! Mes mains commencent à trembler. Puis mes jambes. Je tremble maintenant de tout mon corps. Je compose le numéro, tremblante comme une feuille, hésitante mais décidée à appeler. Je compose les derniers chiffres, respire un grand coup avant de me lancer. La première sonnerie retentit. Je commence à me demander si toute cette histoire est réelle, mais avant que je ne puisse faire quoi que ce soit, on décroche.

- Allô ? Me dit une voix féminine en chuchotant.
-...
- Allô ? Il y a quelqun ? Répète la même personne.

  Je suis incapable de prononcer le moindre mot ou la moindre syllabe.

- Écoutez, il n'y a rien de drôle à ça ! Reprend la voix. Ce qui me fit redescendre de mon nuage.
Je prend mon courage à deux mains, j'ai été lâche toute ma vie en ne cherchant pas ce qu'il y a pu arriver à mes parents, alors maintenant hors de questions de laisser ma chance passer.
- Papa, maman, c'est Ashley, j'ai reçu vos lettres et je suis votre fille.
J'ai enfin craché le morceau. Puis des grosses gouttes d'eau chaudes se mirent à couler sur mes joues. Ces larmes symbolisait beaucoup de choses pour moi car elles prouvaient que je n'avais pas oublié mes parents et que je les aimais, qu'ils avaient toujours leurs places dans mon cœur.
- A...Ash...Ashley ? C'est bien toi ma chérie ? C'est... c'est maman, que..quoi...euh...excuse-moi, c'est beaucoup trop d'émotions pour moi.
Je restais figée. Comme paralysée pas de joie, non, paralysée à la fois car j'étais surprise de découvrir la réconfortante voix maternelle qui m'avait été enlevée dès mon plus jeune âge, à la fois dégoûtée de moi-même. Cela faisait maintenant dix-sept longues années que je vivais sans famille, sans parents, sans personne. Evidemment j'avais mes parents adoptifs, je les aimais beaucoup mais durant mon enfance ils n'avaient pas étés tendres comme le devraient être des parents, ils me battaient sans raisons mais peu à peu avec le temps ils prirent conscience de leurs actes.

- Ashley ça va ? Réponds-nous voyons ?! 

Cette voix était dure et ferme. C'était une voix masculine qui malgré son air dure était un petit peu attendrie. J'ouvris la bouche pour répondre mais aucun mot ne voulu en sortir.

- Ma chérie, nous t'aimons fort, reprit ma mère.

Elle avait raccroché. Ça y est, c'était tout. Le moment tant attendu était passé sans que je ne puisse dire quoi que ce soit. J'avais tout gâché. Je recomposait le numéro décidé à leur dire tout ce que je ressentais, ce que j'avais subis durant ma vie, mes souffrances, mes hauts, mes bas, je voulais tout leur dire. La première sonnerie retentit, puis la deuxième, la troisième, je m'apprêtais à raccrocher lorsque quelqu'un décrocha. C'était une voix masculine différente de celle que je supposait être celle de mon père. 

- Allô ? Qui est à l'appareil ?

- Pa...hum hum....Papa c'est Ashley je viens d'appeler ça a dût couper, j'ai tellement de choses à te dire, je...

- Pardon, vous avez dû vous tromper de numéro. Au revoir.

- Attendez ! Je viens d'appeler est-ce vous pouvez donner le téléphone à ma mère s'il vous plaît ?

- Vous dîtes bien vous appeler Ashley ?

- Oui pourquoi ?

- Très intéressant, eh bien vos parents ne sont pas là ils vous rappelleront plus tard.

Et il raccrocha. Qui pouvait-il bien être ? Je ne sais pour quelle raison mais j'étais persuadée d'avoir fait quelque chose de mal. Je ne me trompais pas. Je levais les yeux sur l'horloge et m'aperçus qu'il était déjà 17h35. Dans vingt-cinq minutes je devais être devant la tour Eiffel. Je mis rapidement mes baskets, pris mon téléphone et fonça dans ma voiture. Je démarrai à fond et roula à 120km/h sur une route limitée à 90km/h ! J'étais à 10 minutes de Paris et il était 17h49 je me félicitai quand je freinai d'un coup sec. Je faillis rentrer dans une voiture devant moi, puis, je ressentis une secousse, je me retournai : un accident. Il ne manquait plus que ça. Maintenant j'étais sûre de ne plus avoir de chance de voir Véronica. J'étais terriblement déçue. J'attrapa mon téléphone et envoya à Véronica un message :

J'aurais du retard désolée.

Elle me répondit presque immédiatement :

Je le sais, accident de voiture peut être ?

Je répondis :

Oui, comment le sais-tu ?

Elle ne répondit pas.

Malgré les petits inconvénients j'arrivais à 19h12 devant la tour Eiffel mais je n'avais plus de voiture pour le retour.


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⏰ Dernière mise à jour : Oct 14, 2017 ⏰

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