3 • cocon

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La douleur est apparue depuis quelques semaines. Je sais qu'elle ne partira pas. Qu'Elle ne partira jamais.

Les murs blancs de l'hôpital me ramènent trois ans plus tôt. Sauf qu'à ce moment là, ce n'était pas moi. C'était lui.

Tout le monde vient me voir. Prendre de mes nouvelles. Mais je vois bien qu'ils savent tous comme moi que je ne m'en sortirai pas.

À chaque fois que mes enfants apparaissent, ma vision devient floue et mes joues se mouillent.

«Oh, mes chers enfants, je leur souffle, vous savez combien je vous aime ? Vous êtes si beaux. Si grands. Vous resplendissez. Je vous aime oui, je vous aime.»

Je ne veux plus rien leur cacher. J'ai trop longtemps refoulé mes émotions.

«Oh, la Mort. T'es cruelle. Et sans pitié. Mais si je devais te remercier pour une chose, ça serait ça : voilà, tu m'as fait prendre conscience que toute ma vie, je ne me suis pas accrochée aux personnes parce que j'avais peur de la douleur et de la souffrance que je ressentirai quand elles ne seraient plus là. Et maintenant je me rends compte à quel point cette idée est stupide. Il faut que je les vive, les derniers instants de ma vie. Il faut que je les vive vraiment.»

papillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant