Décadence - y.kook

Chapitre XXVII

Ne pense pas avoir gagné, je suis encore maître de moi-même.

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Le tintement de couverts contre les plats blancs remplis d'aliments sûrement plus joliment présenté que bon en bouche, résonna dans la grande salle seulement occupée par deux personnes.

Aucune paroles n'étaient débitées, les attablés se contentaient seulement de manger leurs plats, dans le calme.

Ils ne savaient pas quoi se dire de toute manière.

Le mentholé avait instinctivement forcé le plus jeune à rester, sans avoir une moindre idée de quoi faire ensemble la journée. Ce qui l'embarrassait terriblement.

Il ne voulait plus que le jeunot se situe loin de sa vue, loin de sa surveillance bienveillante.

Il voulait s'assurer que le noiraud n'allait pas faire quoi que ce soit qui allait l'irriter intérieurement.

Il voulait se rassurer.

Le vert se trouvait pathétique, comment avait-il pu tomber si bas, en devenant si dépendant de quelqu'un au point d'être irraisonnable ? De ne vivre que par instinct, sans pouvoir se contrôler ?

La mine du vert était dure, il mangeait machinalement ce qu'il y avait dans son assiette, ne se préoccupant pas du reste, seulement de son combat intérieur.

Le noiraud quand à lui, voyant l'air réfléchit de son aîné, ne voulut pas le perturber et mangea simplement ce qu'il se trouva dans son assiette.

Le déjeuner se fit donc en silence. Dès les couverts furent enfin déposés à côtés des assiettes de porcelaine, le noiraud baissa les yeux, ne voulant pas affronter ceux de son aîné.

Pourtant, il pouvait sentir son regard sur lui, ses iris scrutant chaque parties de son corps, le moindre morceau de peau apparant.

"- Lève les yeux vers-moi Lapinou."

Le dit "Lapinou", obéissa sans broncher, exécutant de suite l'ordre reçu.

Le mentholé fixa alors le visage du jeunot, puis se mordit la lèvre inférieure, prit de remords profond.

Le noiraud n'avait rien à faire ici. À cause de lui, il subissait la vie que le vert lui imposait, le plus jeune était impuissant face à l'autorité de l'aîné et il le savait, c'est pourquoi il en abusait. Yoongi était égoïste, mais l'ayant toujours été pourquoi cela ne l'affecte que maintenant ? Evidemment qu'il agissait comme ça avant tout pour lui, mais il n'était pas satisfait. Il ne voulait pas que le noiraud soit mal à l'aise, qu'il se sente impuissant, qu'il obéisse sans broncher.

Il ne voulait pas que le noiraud le subisse.

Tout ce que désirait le mentholé était que le plus jeune agisse normalement avec lui, qu'il sourisse sans raison. Qu'il soit heureux d'être en sa compagnie, tout simplement.

Comment le vert pouvait savoir ce que la personne de son addiction ressentait à son égard ? Comment Jungkook définissait Yoongi ?

Le mentholé avait son poing fermement serré sous la table, se haïssant d'avoir changé. Son objet de chasse avait fait changer les règles : Yoongi ne voulait plus détruire moralement Jungkook, il voulait le garder, le chérir, l'aimer un peu plus chaque jour.

Il n'aimait pas ce changement de sentiments envers le jeunot.

Mais il désirait pourtant que son ancienne proie ait les mêmes envies que lui.

Le vert arriva vite à la conclusion que malheureusement pour lui, ses désirs nouveaux avaient pris le dessus sur sa raison, son caractère, son être. Sur ce qu'il se pensait être.