Chapitre 2

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PDV Serayah

Ce jour-là, il m'était impossible de sortir du lit. Je m'enroulais dans mes draps violets et poussais des gémissements plaintifs, en pensant à la journée de cours chargée qui m'attendait. D'une main, je saisis mon portable et arrêtai l'alarme insupportable qui retentissait à plein volume dans toute la pièce.

Ainsi, le silence subsista dans la maison. Mais à peine eus-je le temps de me réjouir du calme qui régnait, qu'une voix que je connaissais parfaitement s'écria derrière la porte.

« — Serayah, dépêche-toi, tu vas être en retard ! »

Il mettait en évidence son empressement matinal et surtout quotidien, par son timbre de voix autoritaire.

Je roulai les yeux vers le plafond, tout en me levant doucement. Je détestais les lundis matins, et encore plus quand il s'agissait des lundis de rentrée. Les vacances me manquaient déjà.

Dès mon arrivée dans la cuisine, mon père me nargua en soulevant sa tasse de café.

« — Oh ! Elle daigne enfin à se lever. »

Je grimaçai en répétant sardoniquement sa phrase. Il sourit avant de me rappeler que je ressemblais de plus en plus à ma mère.

Mon réflexe fut de jeter un bref coup d'œil au portait accroché contre le mur qui la représentait. Je haussai les épaules et répondis froidement:

« — Ouais, peut-être. »

Je m'assis au bout de la table déjà prête pour le petit déjeuner. J'empoignai le paquet de mes céréales préférées avant de les verser dans mon bol, démoralisée.

« — Ne tire pas cette tête, tu vas enfin pouvoir retrouver tes amis après deux semaines ! » dit mon géniteur en s'emparant du journal.

Pour une fois, il savait ce que j'avais besoin d'entendre pour me remonter le moral. J'arrosai mes corn flakes de lait. Quelques goûtes tombèrent à côté du plat.

« — Merde, » ébruitai-je.

Mes yeux se relevèrent aussitôt sur la silhouette de mon père. J'attendais une réaction de sa part face à mon juron, mais il était visiblement absorbé par les nouvelles du jour. Mon attention se détourna alors sur le four qui indiquait l'heure. Il était sept heures et demie.

Visiblement en manque de timing, je m'empressai d'engloutir mon déjeuner et courus en direction de ma chambre, pour commencer à me préparer.

« — La vaisselle ! » s'écria l'homme de la maison, avant que je n'eusse le temps de sortir de la cuisine.

«— Pas le temps désolé ! » rétorquai-je sans couper mon élan.

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Le bruit de moteur du bus retentit. Désespérée, j'entamai un sprint de dernière ligne droite, en faisant des gestes brusques au chauffeur pour qu'il m'attende.

Il s'exécuta lorsqu'il me vît. Je le remerciai une fois à l'intérieur du véhicule et il me fit un signe de tête l'air amusé, devant mon désarroi et mon essoufflement. Et puis, il s'engagea sur la route.

« Serayah ! »

Le cri qu'avait provoqué mon interlocutrice fît bondir mon cœur, ainsi que celui de tous les passagers. Elle s'approcha et se jeta sur moi surexcitée. Les gens nous dévisageaient. Je la pris dans mes bras et déploya un sourire gêné, embarrassée par l'attention que nous portait les autres occupants du bus.

TreacherousOù les histoires vivent. Découvrez maintenant