Chapitre 12

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"Lauren... Lauren debout."

Je sens quelqu'un me secouer doucement, me sortant peu à peu de mon sommeil. J'ouvre doucement les yeux, ne voulant pas être aveuglé par la lumière. Mon regard tombe alors sur Sinuhe qui affiche un sourire et un regard attendrit. Je met du temps à comprendre la situation actuelle. J'essaye de bouger avant de me rendre compte que c'est peine perdu. La jeune cubaine est complètement affalé sur moi, sa tête sur ma poitrine, pendant que Will dors par terre encore sur ses coussins. Apercevant mon embarras, Sinuhe s'approche de sa fille afin de la réveiller en caressant sa joue. Sa méthode est plutôt efficace puisque Camila ne met pas longtemps avant de gémir et de bouger. Ses yeux fatigués finissent par s'ouvrir et croise le regard de sa mère. Alors que personne ne s'y attendais, elle se relève et s'éloigne le plus possible de sa mère. Son corps est tendu à l'extrême et sa respiration est lourde. Visiblement, elle ne laisse toujours pas sa mère l'approcher puis sans prévenir Camila part en courant à l'étage. Pensant à Sinuhe, je retourne mon attention vers elle. Ses yeux sont noir de frustration et des larmes commencent à couler le long de ses joues. Je peux voir ses points se serrer si fort qu'ils deviennent blanc.

"Sinu-" je tente d'intervenir.

"Tais-toi Lauren. Prend ton fils et va dans ta chambre, je veux être seule." Me coupe Sinuhe, froide.

Je ne cherche pas à comprendre et me lève en vitesse. Je prend délicatement mon fils qui, heureusement, dors toujours profondément. Je sors du salon, rejoignant l'étage et dépose Will dans son lit. J'embrasse son front et borde son lit. Je me sens mal. Une boule d'angoisse me prend au ventre. Je ne sais pas pourquoi sa réaction m'affecte autant. D'habitude, elle est une femme si douce, si gentille. Je commence à culpabiliser. Je suis assez proche de Camila contrairement à sa mère. Elle doit sûrement le ressentir. Je souffle, essayant de sortir mes angoisses de mon corps. Je m'apprête à me coucher quand j'entends un gémissement venir du couloir. Je m'approche à pas de loup près de la porte afin de voir l'origine de ses bruits.

J'ouvre délicatement la porte de la chambre, ne voulant pas effrayé la personne se trouvant dans le couloir. J'aperçois alors la jeune cubaine, replié sur elle même et secoué par des sanglots.

"Camila ? Qu'est-ce que tu fais là ?"

Elle relève vivement à la tête, sûrement surprise par ma présence. Son regard reste plongé dans le mien l'espace de quelques secondes. Je peux y voir toute sa douleur et sa tristesse. Mon cœur se serre à cette vue. Sans hésiter, elle se redresse et s'approche de moi. Avant que je ne puisse esquisser un mouvement, elle vient se loger dans mes bras. Je ne répond pas à son éteinte sur le moment, trop surprise par sa réaction. Elle ressert son emprise sur moi et niche sa tête dans mon cou.

"Merci Lauren." Murmure t-elle, avant de se défaire de mes bras aussi vite qu'elle est arrivée.

Elle s'éloigne et rejoins sa chambre pendant que je reste figée au milieu du couloir, encore perturbée par cet échange. Je me retourne et m'apprête à rentrer dans ma chambre quand je vois, du coin de l'œil, Sinuhe au bout du couloir.

"Sinu-"

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'elle rentre dans sa chambre en claquant la porte. La culpabilité déjà présente dans mon corps ne cesse d'augmenter. J'ai l'impression qu'un poids s'installe dans ma poitrine et qu'il ne cesse d'augmenter. Tremblante, je rejoins mon lit et prend mon fils endormi dans mes bras. J'essaye de me calmer. Je prie pour que demain soit un nouveau jour, qu'il efface tous les événements de cet fin de soirée abominable.

Je me réveille quelques heures plus tard, ayant très mal dormi cette nuit là. Je me dépêche de prendre ma douche et de me préparer pour aller au travail. Will n'a pas cours aujourd'hui, je le laisse donc dormir. Il est dort beaucoup, il se réveillera sûrement une heure avant que je rentre à la maison. En descendant, je m'aperçois que Sinuhe ne m'as pas laissé de mot. D'habitude elle me laisse toujours un petit mot mais aujourd'hui rien. Je commence vraiment à appréhender cette journée. C'est avec la même boule au ventre que la veille que je sors de la maison. L'air de dehors est frais mais agréable.

Could be smiling every dayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant