J'ai toujours adorée les enfants. Leurs rires, leurs petites jambes et leurs petites mains. Ces êtres si minuscules qui savent si peu de choses peuvent être fascinants. S'est ce que je me dit, assise dans les estrades de l'aréna, à regarder un petit garçon en train d'essayer de choisir entre manger sa crotte de nez qu'il vient tout juste d'extraire avec admiration, ou bien la déposer sur la vitre de la patinoire. Drôle de dilemme. Je préfère cent fois mieux ce genre de dilemme plutôt qu'à ceux que l'on doit faire face chaque jours étant une jeune adulte. Je préférais revenir à mon enfance plutôt que de rester dans ce monde d'adulte. Les enfants sont si innocents, si ignorants. Ils sont chanceux de ne pas savoir ce qui les attend...
Le garçon, indécis, pris son trésor et fit mine de la coller en dessous de sa chaise, le regard cherchant des témoins. La troisième période pris fin, je me levai donc pour aller rejoindre mon amoureux qui devait être en route pour se doucher dans les vestiaires. Je fis un détour à une poubelle, pour y jeter ma canette de thé glacé et le petit garçon passa à côté de moi en trombe. Il ne vis pas mon pied et il trébucha, face première. Sa mère, hystérique, laissa échapper un petit cris et accourue vers son garçon, déjà en pleurs.
«- Jérémy?! Es-tu correct?! Veux-tu de la glace? Une Coffee Crisp?»
Aussitôt, le visage de l'enfant s'illumina, et il cessa de pleurer.
J'ai toujours été en total désaccord d'élever un enfant de la sorte. Lorsqu'il tombe, il pleure et il obtient ce qu'il veux. Cela fait juste des enfants qui sont gâtés et faibles. Car si l'ont dit à son enfant de se relever, que ce n'est pas grave et qu'il ne doit pas pleurer pour ça, on lui apprend à être fort. On lui apprend à se relever et à continuer malgré la chute, dans n'importe quelle situation.
«-Je suis désolée, je ne voulais pas te faire tom...» m'adressai-je au Jérémy.
«-Et bien, si t'avais enlevée tes pieds de là il ne serait pas tombé! Il aurait pus se fracturer quelque chose ou de cogner la tête beaucoup plus fort! Fait donc attention la prochaine fois!» me répondu sèchement la mère.
J'aurai eu envie de lui répondre qu'elle était une grosse vache qui couvait trop son enfant et qui empestait le parfum de ma grand-mère morte depuis 5ans. Lui répondre que si elle avait appris à son fils de ne pas courir dans les endroits publics cela ne serait jamais arrivé. Lui dire carrément qu'elle n'aurait jamais dû avoir d'enfants, avec sa face de bitch.
Mais, la nouvelle moi, lui répondu;
«-Désolée...»
Je ne me comprends pas. Avant, je lui aurait dit tout ce que je pense pour lui fermer la trappe. S'est comme si quelque chose en moi s'était éteint. Comme si j'avais abandonné toute force de me battre, que j'avais donné toute mon énergie. J'ai l'impression d'être morte à l'intérieur. Plus aucune raisons de vivre, sauf pour le garçon que j'attendais présentement à la sortie du vestiaire.
La vie n'est pas pour tout le monde. Et je préférais mourir plutôt que de surmonter une autre épreuve, aussi petite soit-elle, car je n'ai plus de forces. Déjà, à 16 ans, plus de forces pour me battre, continuer ma vie avec entrain et joie. Je me sens lâche, je me sens faible et tellement ordinaire. Juste la situation de cette mère qui m'a répondue asser sèchement m'a mise toute à l'envers. La moindre petite situation est maintenant pour moi une montagne à franchir.
Mon copain me tire de mes pensées obscures en m'aggripant une fesse. Je me retourne, le visage soudainement animé et joyeux. Après tout, je ne sais rien faire d'autre que de me cacher sous mon rôle d'actrice improvisée.
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Enfance
Ficțiune adolescențiJ'ai vécu tout pleins de choses, ça oui. Je croyais que j'avais passé à une autre étape de ma vie, mais le passé finit toujours par rattrapé n'importe qui.