PETITE ÉTRANGÈRE

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DAY ONE7:15AM heure de Washington State, Amérique

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DAY ONE


7:15AM heure de Washington State, Amérique.


Après une longue période d'hésitation, après maintes et maintes tentatives pour convaincre sa famille, Jude parvient enfin à quitter ce grand appartement où elle a grandi.
Il faut le savoir, quand même, qu'en le quittant, elle dit aussi au revoir à sa vie remplie de luxe.
Ravis d'avoir enfin atterri, elle enchaine pas après pas vers la sortie, mais, la nouvelle vue quelle avait sur le « monde » la fit se stopper net. Son sac a main plaqué contre ses côtes et un petit sourire discret formé par les coins de ses lèvres, elle inspire profondément ce nouvel oxygène américain qui flotte sous ses narines. Ses yeux sont rivés sur l'immensité de l'aéroport Sea-Tac situé entre Seattle et Tacoma ; la jeune femme le contemple pendant de longues minutes sans bouger, comme s'il était différent des autres, comme s'il était fascinant.

- Point de vue de Jude Beline

Co-Pilote : - "Mademoiselle Beline?" Il se racle bruyamment la gorge et augmente le son de sa voix tout près de mon oreille "Pardonnez-moi, Mademoiselle Beline." Je n'eus pas besoin de tourner la tête pour voir l'homme qui s'adressait à moi, il était assez grand et musclé, vêtu d'un uniforme blanc cassé qui mettait en valeur son teint mat et quelques touches de rouge bordeaux et de dorer par ci par là décoraient son habit. Mais il attend surement une réponse de ma part vue son silence et ses yeux rivés sur mes lèvres... Mais, je n'ai pas écouté ce qu'il m'a dit... Mince.
Jude : - "hm..?" Je pense que cette réponse va le satisfaire. Je suis a peine consciente de ce qu'il se passe, sans vouloir paraitre impolie. Mais l'ambiance qu'il y a dans cet aéroport m'hypnotise. C'est si chaleureux, si différent de la France, de Paris. Si l'aéroport a réussi à me voler mon attention, je n'imagine pas ce que le reste de la ville va me faire. Mais alors, ne parlons pas du pays. J'ai hâte.
Co-Pilote : - "Je ne voudrais pas vous déranger ni vous froisser, mais il se trouve que vous bloquez la sortie de l'avion et certains passagers perdent patience, " il se mit à chuchoter en approchant son visage du mien. "Je dois vous avouer qu'ils perdent surtout leurs manières ce qui perturbe et effraie les autres." Je n'étais pas très attentive, à vrai dire, j'entendais sans écouter. J'étais là, sans vraiment l'être. Mais son regard persistant me faisait comprendre qu'il était sérieux, et quelque peu gêné. Je m'efforçais de me rappeler de ses paroles et j'essayais de reconstituer les phrases avec les quelques mots qui ne m'avaient pas échappé. Vous bloquez, sortie, passagers, effraient les autres. "Mademoiselle Beline?" Après quelques longues secondes de réflexion : Ohlala, je dois être en train de faire une bêtise, mes paupières s'écartent d'un coup comme ci mes boules oculaires allaient en sortir et je me retourne vers l'homme en uniforme. Puis vers la foule derrière moi, sans vraiment savoir pourquoi. C'était comme ci je doutais de ses paroles et qu'il fallait absolument que je vérifie ce qu'il disait, en voyant tout ce monde m'attendre mes joues se sont violemment enflammées. Je me suis alors efforcée de sourire comme ci de rien était et j'ai vite repris ma route. Quelle dindon je suis.

- Point de vue Extérieur

12:15PM - Université de Seattle.


En contemplant le paysage qui défilait par la vitre de la voiture, Mademoiselle Beline comme dirait l'autre, tripotait plusieurs boutons de son précieux appareil photo pendu autour de son cou. Ses yeux se fixaient non plus sur l'extérieur, mais sur l'excès de saletés collées a la vitre. Il y en avait de toutes les tailles et de plusieurs tons de gris différents. Son cerveau se mit à s'inventer des tonnes de questions inutiles : « Les hommes ne sont ils pas amoureux de leurs véhicules ? Ne sont ils pas censés en prendre soin ? Et ces saletés, comment ce sont elles retrouvées là ? Vont-elles se dégrader ? Quand ? Pourquoi la pluie ne les a-t-elle pas balayé ? »

- Point de vue de Jude Beline

Peut-être bien que la pluie ne les aime pas... Pourtant, je pensais que la pluie était adorable. Oh mais il y en a de grosses, tiens celle-ci on dirait presque la taille d'un gros doi... *TOC TOC TOC* "AAH" Surprise, je lâche un cri pendant que tout mon corps sursaute et que ma tête se cogne contre le « plafond » creux de la voiture. Je plisse les yeux pour voir ce qu'il se passe. La grosse main velue du chauffeur venait tout juste de frapper à la fenêtre. Ne va-t-il pas m'ouvrir la porte ? Peut-être qu'ils ne font pas ça ici. C'est bien dans ces moments-là que Paris me manquera. Ah, Paris. J'ai regardé la portière et cherché le poignet de la porte.

UNE PARMI TANT D'AUTREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant