You Can't Hurry Love

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- Alors, Alcor? Est-ce qu'Actarus a donné des nouvelles?

- Non, toujours rien...

Alcor  se laissa aller contre le dossier de sa chaise, accablé. Il jeta un coup d'œil à Venusia juste derrière lui et vit que ses yeux tremblaient, comme à chaque fois qu'elle entendait la même réponse.
Il détourna la  tête pour ne pas montrer sa tristesse. Il essayait de dissimuler ses émotions le plus possible devant la jeune femme pour paraître fort, comme Actarus.


Cela faisait trois mois que le Prince d'Euphor et sa jeune sœur étaient  remontés à bord de Goldorak pour regagner leur planète natale, afin de lui redonner vie.

Mais depuis, ni Actarus ni Phenicia n'avaient donné de nouvelles.

Alcor passait le plus clair de ses journées au  Centre le regard rivé sur l'écran, l'écran sur lequel apparaissait  l'image d'Actarus quand il se mettait en communication, lors de la guerre contre Vega.
Le rectangle restait éteint.
Alcor avait bien essayé d'entrer lui-même en communication avec Goldorak, que ce soit par le Centre, par Alcorak, Venusiak ou les autres vaisseaux;  en vain. Les pixels défilaient en gris et les haut-parleurs grésillaient, rien d'autre.

Son meilleur ami lui manquait horriblement.

Alcor n'osait pas descendre dans le souterrain qui avait servi de cachette à Goldorak, car il savait que la salle était vide. Et puis le ciel était si calme depuis le départ du Prince d'Euphor: pas d'OVNIs en vue.

Le jeune ingénieur commençait à comprendre pourquoi Mizar et  Venusia se moquaient quand Rigel restait des journées entières le nez en l'air, à attendre un signe quelconque.

Il y avait de quoi devenir fou.


Pour tromper l'ennui et les souvenirs,  Alcor allait parfois se promener en moto. Mais à chaque fois, ça lui rappelait les courses qu'il avait disputées avec Phenicia.
Phenicia, qui le suivait partout et l'imitait, et qu'il était venu à considérer  comme une petite sœur. Il savait qu'elle avait des sentiments pour lui, et il avait gentiment tenté de lui faire comprendre qu'il n'était pas intéressé. Il espérait qu'elle avait compris et que la distance l'aiderait à accepter cette idée.

Non, Alcor n'était pas attiré par Phenicia.
Par contre, depuis qu'il était arrivé au Ranch  du Bouleau Blanc, un feu s'était mis à brûler en lui dès qu'il voyait Venusia.
Et ce qui l'attristait plus encore que l'absence d'Actarus, c'était de voir l'état de la jeune femme.
Complètement effondrée par son départ, semblant toujours regarder dans le vague, elle se réveillait souvent la nuit en croyant entendre Goldorak voler au-dessus du ranch.

Alcor rageait, car il se sentait impuissant.
Venusia aimait Actarus, et lui vivait dans son ombre. Il savait que le Prince d'Euphor n'avait pas de sentiments pour elle, mais elle n'en démordait pas pour autant.
Alcor ne savait que faire pour la consoler. Il aurait bien voulu lui montrer que lui, il était et serait toujours là pour elle, qu'elle était ce qu'il avait de plus cher, qu'il ferait n'importe quoi pour elle.
Lorsqu'il entendait Venusia se lever au beau milieu de la nuit, c'était lui qui l'accompagnait dehors pour lui montrer que non, Goldorak n'était pas là, qu'il n'y avait que les étoiles et une Lune débarrassée du Grand Stratéguerre et de son armée.

Alcor ne s'était jamais senti aussi démuni ni aussi peu sûr de lui. Il passait des nuits entières à se tourner et à se retourner dans son lit, essayant de comprendre comment Venusia pouvait être autant amoureuse d'Actarus.
Il était bien incapable de penser ne fût-ce qu'une mauvaise chose sur elle, mais il se demandait si elle n'était pas aveugle ou sourde.

N'entendait-elle jamais, quand Actarus la laissait sur place  en déclarant qu'il avait des choses plus importantes à faire que se  promener avec elle? Ne se rappelait-elle pas la gifle qu'il lui avait décochée la première fois qu'elle avait voulu combattre elle aussi les forces de Vega car elle s'inquiétait?

(My) Love Is All You NeedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant