(My) Love Is All You Need

Love Hurts...

La nuit fut comme les précédentes pour Alcor. Il recommença à se tourner et à se retourner dans son lit, guettant une insomnie de Venusia et se préparant à aller la calmer.

Pourtant, étrangement, il n'entendit rien d'alarmant...

Ce qui, ironiquement, l'empêcha encore plus de dormir.

En plus, la journée avait été pleine d'émotions. Alcor repensa au moment où il avait étreint Venusia.
Il espérait qu'elle n'avait pas remarqué  combien les battements de son cœur avaient accéléré. Il s'était senti stressé de l'avoir contre lui, mais en même temps il s'était senti bien, ce qui ne lui était pas arrivé depuis longtemps.
D'après ce qu'il avait vu sur son visage, l'état de Venusia semblait s'améliorer un peu. Était-ce grâce à cette étreinte?

Alcor rougit, ses pensées s'emmêlant dans son esprit.

Et si... s'il lui avait fait de l'effet? Avait-il accompli un pas?

Et l'expression de soulagement qu'elle avait eue lorsqu'il l'avait enlacée, qu'est-ce que ça pouvait bien signifier? Qu'elle s'était sentie plus proche de lui en voyant que lui aussi était très inquiet pour leurs amis?

...Peut-être que laisser sortir ses émotions lui réussissait plus que sa stratégie de tenter de les maîtriser? Avait-il trouvé un moyen de se rapprocher de Venusia en partageant ses émotions avec elle?

Alcor sentit un frisson lui parcourir la nuque et s'imagina, dans un futur proche, étreignant Venusia de toute sa force, de tout son amour.

Le  lendemain, au petit-déjeuner, Alcor se but deux bols de café. Il avait à peine dormi.

Mais il fut rasséréné lorsque Venusia entra dans la salle à manger. Elle semblait plus fraîche et ses yeux étaient moins cernés. Elle avait même changé de vêtements, ne portant plus ceux qu'elle gardait depuis trois mois.

- Ah, bonjour ma petite Venusia! lança Rigel. As-tu bien dormi?

- Oui, Papa, je ne me suis pas réveillée une seule fois.

Elle s'assit à table et se versa une tasse de thé.

- On n'peut pas en dire autant de toi, mon pauvre Alcor! le railla Rigel. Tu as une mine abominable.

Le jeune homme sentit une goutte de sueur perler sur son front et se força à sourire normalement.
- Oh, si, je vais bien!

- Bon, parfait, alors.

- Je m'en vais à l'école, annonça Mizar. Au revoir!

Les autres le saluèrent et il partit dehors pour rejoindre le bus scolaire.

- Oh, tiens, songea Venusia. J'irais bien chez le coiffeur aujourd'hui.

Rigel fronça les sourcils.
- Tu ne comptes tout de même pas y aller seule?

Alcor s'apprêtait à proposer de l'accompagner quand Banta déboula soudain dans la salle à manger.

- Moi! Moi je veux bien venir avec elle!

Le Mexicain se jeta sur la jeune femme. Elle se débattit pour qu'il la lâche. Alcor grinça des dents et les sépara immédiatement. 

Venusia lui adressa un regard reconnaissant.

- Sors de chez moi! ordonna Rigel à son voisin aux mains baladeuses. Non mais! En voilà, une manière de rentrer chez les gens! Et je t'interdis de t'approcher si près de ma fille! ...Ma petite Venusia, je serais plus tranquille si tu y allais avec Alcor, déclara-t-il à  l'intention de cette dernière.