Wonderland

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Alcor ignorait presque tout d'Euphor.

Pendant la guerre contre Vega, son ami n'avait que rarement décrit la planète en elle-même; il en avait seulement évoqué les fleurs. Il ne parlait que de ses habitants qu'il jurait de venger. Puis il était retourné sur Euphor peu après la mort du Grand Stratéguerre, et ils n'avaient pas vraiment eu le temps de parler de quoi que ce soit d'autre que la guerre.

'La vie là-bas ne devait pas être très différente de celle sur la Terre', songea Alcor en se rappelant ce qu'avait dit le Prince d'Euphor sur les étudiants. 'Ils font des études... Enfin, leur vie doit quand même être plus pratique avec la technologie qu'ils ont développée.'

Euphor grandissait au fur et à mesure qu'ils approchaient.

Selon la carte d'Actarus, elle était un peu plus petite que la Terre et tournait autour d'un astre  semblable au Soleil.

Cosmorak atteignit finalement l'atmosphère.

Elle était similaire à celle de la Terre, si bien qu'il fallut à peu près autant de temps pour y entrer et la traverser. Du moins c'est ce que pensa Alcor, vu qu'il n'y avait toujours pas de repères spatio-temporels.

La première chose qui les frappa — au sens propre comme au figuré — fut l'aveuglante lumière du jour.

- Aaaah! s'exclama Mizar.

Ils furent si éblouis qu'ils se protégèrent les yeux. Alcor réduisit la vitesse du vaisseau et battit des paupières pour s'habituer plus vite.

Cela faisait plus d'une semaine qu'il n'y avait que du noir autour d'eux, aussi le jeune ingénieur réalisa-t-il qu'il avait presque oublié comment était le jour.

À l'instant où il parvint à ouvrir complètement les yeux, la lumière lui donna l'impression que le voyage n'avait duré qu'une très, très longue nuit.


- Eh ben, pas fâché d'arriver! s'exclama Rigel. Mes pauvres os...

Il essaya de s'étirer. Un craquement sonore se produisit et il poussa un cri de douleur.

- Fais doucement, Papa, soupira Venusia.

Alcor esquissa un sourire amusé et augmenta de nouveau la vitesse de Cosmorak. Il avait hâte de retrouver Actarus.

- Professeur? commença-t-il en se tournant vers Procyon.

Le scientifique sursauta, plongé dans la contemplation du ciel d'Euphor, et de ce qu'ils voyaient de la planète qui grandissait de plus en plus.

Il se racla la gorge.
- Oh, pardonnez-moi, je me demandais comment Euphor avait bien pu se reformer d'elle-même.

Alcor eut un blanc, puis il baissa le regard.

Il put alors pleinement constater qu'Euphor ressemblait vraiment à la Terre.


Elle possédait de grandes étendues d'eau de la taille d'océans et de la terre ferme. Sur cette terre apparaissait également beaucoup de vert.

La planète avait l'air presque aussi développée que la Terre, alors qu'elle avait été entièrement mise à feu treize ans auparavant.

- C'est vraiment incroyable, souffla le jeune ingénieur en fronçant les sourcils. Je ne vois aucune trace de la crémation par Vega! Regardez, la couleur de ces terres est parfaitement normale!

- Leur état est même meilleur que celui des nôtres, commenta Procyon. Non seulement Euphor a la capacité de se régénérer, mais le temps qu'elle a mis pour y arriver est inconcevable... quand on pense qu'il a fallu à la Terre quatre millions d'années et demi pour devenir telle que nous la connaissons!


(My) Love Is All You NeedOù les histoires vivent. Découvrez maintenant