Hannah Purple

Chapitre Premier, Partie 1.

Hannah Purple n'a jamais vraiment été un modèle de sociabilité. Ni un modèle tout court. Après on ne peut pas la blâmer pour cela. Son intégration au lycée de Death Port n'a pas été réellement un succès.
Hannah s'en souvient comme si c'était hier. Elle été vêtue de sa plus belle robe noire, elle lui arrivait au dessus du genoux et la dentelle ornait ses épaules, cachée par une longue chevelure blonde rosée, lui arrivant aux reins. La racine de ses cheveux étaient dissimulés par un chapeau noir également. Du point de vue de la génétique, elle avait pris tout les trais caucasiens de sa mère, Elena Purple, disparue après un accident d'avion un an plus tôt en 2016. Elle avait hérité de sa richesse, certes, mais des mêmes yeux gris perçant. En contraste, son père, David Purple, avait les traits caractéristiques d'un amérindien: la peau dorée, les yeux ainsi que les cheveux sombres. Celui-ci, elle se souvient, l'avait déposé devant ce qui allait être son enfer quotidien: le lycée.
Le fait est qu'Hannah est arrivée en cours d'année au lycée. Un bâtiment minime, à l'imagine du développement de la ville. Death Port semble ne pas avoir bougé depuis 1760, la ville est complètement isolée du monde, et un brouillard constant recouvre la ville d'un manteau gris. Un climat froid, et une chute économique lié au peu de succès qu'à le commerce de la pêche.
L'Histoire de Death Port, Hannah la connaît. Tout le monde la apprise à l'école primaire. Le fait d'être une Purple, ne lui a apporté que des problèmes.
L'harcèlement des gros durs de la cour de recrée, n'est rien face aux insultes et coups récoltés au lycée.
Elle s'en été plutôt bien sorti pour une Purple pourtant pendant quelques mois. Elle eu même réussi à sortir avec un des plus populaires de l'équipe de football américain du lycée: Jack Combey. Un adolescent à la carrure imposante, dont la taille du cerveau est observable qu'uniquement à la loupe.
Justement, elle sortait justement en ville pour aller le rejoindre.

Elle marchait seule, les visages de quelques passants s'étaient retournés sur ses cheveux. "Il y a même plus moyen de se teindre les cheveux dans la couleur souhaité de nos jours", pensa t-elle. Les bruits des talons de ses bottines claquaient le sol humide à un rythme funeste dans un orchestre sombre. Le seul bâtiment qui semblait être habité était le bar de Chuck. Un bar construit d'après les légendes sur les ruines d'une partie de la forêt de Wold, ce qui attire plus les clients fans d'histoires de l'ordre du paranormal. Hannah roula des yeux et avança en la direction du bar. Jack lui avait donné rendez-vous. Elle ajusta sa sombre robe et entra dans le bar.
À peine entrée, l'odeur de la bière lui pris en otage ses narines. Cette odeur est insupportable, mêlée à l'odeur de la transpiration d'alcooliques pêcheurs se lamentant sur leur sort.
-Purple, t'veux quoi ?, lança la prostitué en guise de serveuse au bout de la salle.
À ce nom, tout les clients se retournèrent sur la jeune fille qui, intimidée, secoua la tête en guise de réponse à la serveuse. L'atmosphère ici devenait pesante, Hannah ne trouva pas Jack dans le bar et tout ces regards méprisants étaient durs à supporter. Elle consulta sa montre et en constata que Jack avait une bonne vingtaine de minutes de retard.
Dix minutes plus tard, Hannah prit ses affaires et alla au toilette. Après deux coca, une envie pressante s'était manifestée, le genre d'envie qu'il vaut mieux assouvir dans la seconde. Alors, elle poussa les portes des toilettes féminines et y entra. Elle soulageait ses besoins lorsqu'elle entendit, venant d'une cabine voisine, un couple en train de copuler. Elle se serait passée de ce genre de moment gênant. En sortant de la cabine, le couple copulait toujours, et le son de la voix de l'homme lui était familier. Elle tendit, malgré elle, l'oreille et essaya de déterminer si cela venait d'un de ses camarades lycéens.
-T'es vraiment un bon coup toi, dommage que je ne puisse pas avoir plus de temps à te consacrer petit coquin, constata la voix essoufflée émanent visiblement de la bouche de Stacy, la meilleure amie d'Hannah.
Stacy est si on peut présenter les choses comme ça, le stéréotype de la fille populaire au lycée: elle est belle, blonde, grande et pour ajouter une touche elle est très douée concernant les relations sociales. Hannah et elle s'étaient connues avant l'arrivée au lycée, traîner avec une Purple lui valu d'être remarquée.
Hannah souffla, Stacy allait encore lui parler de ce formidable garçon au physique parfait, et lui faire un sketch sur comment sa vie est palpitante comparée à la sienne. Elle est impatiente à l'idée de découvrir le visage des tourtereaux quand ils découvriront qu'Hannah était là depuis le début de leur partie de jambes en l'air. Une minutes après, ils sortirent.
Jack, et Stacy. Collés l'un à l'autre, transpirant et souriant. Ils regardèrent Hannah, sans un mot.
Elle ne réagissait pas. Stacy pouffa de rire, et prit la parole.
-Bon, je suppose que c'est pas comme cela qu'on aurait voulu te le dire mais comme tu le sais maintenant, ta relation avec Jack était un gage.
Stacy le dit d'une façon tout à fait normal. Hannah ne sût comment réagir, à vrai dire elle n'avait pas assimilé. Elle resta, les bras tremblant, devant les deux adolescents, sans un mot. Soudain, Hannah pris conscience et la seule chose qu'elle fit: elle couru.
Elle sortit du bar, elle ne savait pas où aller et elle s'en fichait elle continua tout droit devant elle.
Une fois essoufflée et à bout de souffle, elle hurla. Si fort, si loin, que des oiseaux au loin s'envolèrent.
Death Port trembla de rage cette nuit-là.

Hannah était perdue, révoltée, mortifiée, détruite, anéantie, à bout et trahie. Par dessus tout, la voilà seule. Son portable sonna, elle consulta. Elle avait reçu un message de son père, elle fit glisser l'écran et lu. "Hannah, il commence à se faire tard. Rentre à la maison j'ai fait du riz et des sushis. Bon, c'est pas les meilleurs, mais c'est mieux que rien. Je t'aime." Contre toute attente, Hannah esquiva un sourire. Son père, David Purple, avait toujours su la faire sourire après chaque bobo, elle était curieuse de savoir comment il allait s'y prendre avec celui-là. Elle verrouilla son téléphone et essaya tant bien que mal à rentrer chez elle, l'âme en peine, l'âme en rage.