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Aujourd'hui, c'était bizarre. Peut-être qu'un miracle arrive, qui sait ? Je n'ai fait que tomber sur des nombres similaires en regardant l'heure : "12h12. 18h18..." J'ai l'impression que ça arrive si rarement, et pourtant, aujourd'hui...Attends, je deviens superstitieuse, là ? Et ma rationalité, mince ! Ça doit être la faute à ma journée. Vieille journée nulle. J'ai raté mes calculs. Raté mon vernis. J'ai raté ma journée.

En allant au lycée, mes écouteurs dans les oreilles, j'ai décidé de me brancher sur la fréquence radio des actualités. Ils parlaient de faits divers de la région, du pays. Aujourd'hui, rien de très grave. Enfin, à ce qu'ils disent. Ça parle d'études scientifiques, de sondages, de choses comme ci, comme ça. Oh, si, ils parlent d'un malfaiteur, qui sévit, en ce moment, s'étant enfuit de...je n'écoute même pas. Avec tout ce qu'il se passe en ce moment, en France, comprenez que...ça me terrifie. Alors je coupe. Et je reviens à ma musique. J'opte pour un classique, une valse. Cette du ballet Coppelia. J'ai toujours rêvé d'être une danseuse classique, mais, c'est idiot. Je ne suis pas assez...enfin, trop...Ce n'est pas pour moi. J'écoute juste en marchant silencieusement vers le campus. Un beau soleil brille dans le ciel.

Enfin, en arrivant, je peux déjà sentir ce qui va gâcher le reste de ma misérable petite journée : mon voisin de table. Je marche dans le couloir de l'université, et je pense. Mon voisin de table. Je rentre dans ma salle de cours, déjà quelques élèves, et je le vois : Mon voisin de table.

"Attention mesdames et messieurs, voilà la terrifiante Harleen !"
Et il applaudit, comme un idiot, ce qui fait réagir la classe. Ils le suivent. Le professeur n'est pas encore là, ils s'en donnent à cœur joie. Je m'assieds. Mon bourreau appuie son coude contre la table, son menton contre la paume de main, et il rit. Imbécile.
"Tu fais la tronche, encore, planche à pain ? Punaise, tu pourrais essayer d'être plus conciliante ! Les mecs ne veulent pas des filles moches ET mornes."
Je pince les lèvres. Moche et morne, moche et mornes...Je me tais. Laisse faire, Harleen. Ces abrutis finiront bien par être punit, par le karma. On récolte ce que l'on sème !

L'heure se passe. Railleries, imbécilités. Je m'en contre fiche. À quoi bon perdre son temps à les écouter ? Tout allait bien, au lycée, au collège, en primaire. L'université rend définitivement con.
Enfin, la cloche retentit, et je m'empressais déjà de ranger les affaires que mon regard s'attarda sur mon voisin. Imbécile de voisin. Abruti de voisin. William. Pourtant, rien ne le destinait à prendre le rôle du connard de première dans ma classe, mais...il l'a. Et il l'exécute avec brio. Avec ses yeux bruns, il m'observe. Aucune expression sur son visage. De ses mains, sur le côté, il fait également son sac. Mais il me regarde. Pourquoi ? Aucune idée. Alors moi, aussi, moi regard le soutien quelque secondes...je fronce les sourcils. Il a l'air de vouloir me...complimenter ? Mes lèvres s'entrouvrent pour dire un mot, mais il me coupe. Et j'entends :
"Putain, y'a rien à faire : t'es pas agréable à regarder."

Fantastique journée.

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⏰ Last updated: Jan 29, 2017 ⏰

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