Chapitre 2- Les deux inconnus

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        ''Tous les élèves sont priés de se rendre dans le grand hall principal. Je répète, tous les élèves sont... ''

        Dans les couloirs tout le monde se regardaient surpris. Le grand hall principal, depuis que je suis à l'orphelinat, c'est à dire depuis que j'ai dix ans donc il y a huit ans, j'y suis allée au moins quatre fois. Souvent il sert quand il y a des fêtes et quand tous les élèves des orphelinats de la région viennent. Sachant qu'il y en a pas beaucoup et que tout le monde ne viens pas forcément, la place ne manque pas. J'aime bien danser mais pas quand il y a autant de monde. Surtout quand il s'agit des amies de cette peste d'Astrid qui passe leur temps à se moquer de Luna et de moi. Heureusement, je suis patiente... ou presque. 

        Du coup, les élèves crurent tous que c'était une soirée surprise. Luna arriva vers moi en courant, nous avions été séparées après notre dispute avec Astrid. Elle était restée dans la cafétéria afin de finir de manger quand à moi, j'avais mangé mon pain au chocolat en errant dans les couloirs. Je venais de finir de le manger quand l'annonce avait été donnée.

        -Tu sais ce qu'il se passe ? Me demanda-t-elle.

        -Nan, je sais pas, mais ça m'étonnerai que ce soit une fête.

        -Viens, on va voir.

        Elle me prit la main en souriant et courus en direction du grand hall tout en zigzaguant entre les élèves les plus lents. Plus on s'approchait du hall et plus le nombre d'élève augmentais. Plus que quelques mètres et quelque coup de coude et enfin... le grand Hall. Il portait bien son nom, il s'étendait sur environ dans les 80 mètres de longueurs et environ 60 mètres de largeur. Il y avait des gradins en hauteur afin que tout les élèves puissent rentrer et voir la scène dans le fond de la salle, qui était légèrement en hauteur ce qui était pratique pour voir les personnes dessus. Les chaises et les tables étaient empilées contre les murs de la salle, ce qui la rendais encore plus grande (cf média). La directrice de l'orphelinat monta sur la scène et elle attendit que tout les élèves soient entrés dans la pièce. Le dernier élève arriva et les portes se refermèrent derrière lui en claquant, manquant de lui coincer les cheveux (car il s'agissait d'une fille) et faisant sursauter tout le monde qui se retournèrent vers les portes. Les lumières s'éteignirent et les volets ce fermèrent, ce qui causa une panique générale parmi les élèves. Les plus proches de la porte essayèrent de l'ouvrir mais en vain. Il fallait se rendre à l'évidence, ont étaient enfermés ! J'aperçu trois ombres passer sur la scène et les lumières se rallumèrent. Les élèves, pris par la panique, ne virent pas tous de suite les trois hommes sur la scène. L'un d'eux était le concierge. Il parlait avec la principale.

        «C'est pour ça qu'ils étaient ensemble dans le couloir quand je l'ai nettoyé après mettre battu contre Astrid... Mais ça explique toujours pas le pourquoi du comment...».

        Les deux autres, inconnus à mes yeux, cherchaient quelque chose, ou quelqu'un, parmi les élèves. Ils étaient tout deux bruns et grand avec une peau légèrement hâlé. Je ne voyais pas en détail leur visage mais ils avaient l'air jeunes et assez beaux. Ils se ressemblaient énormément également. Un des hommes regarda de notre côté. Il donna un coup de coude à son compagnon et il nous désigna avec un léger coup de menton. Luna du s'en apercevoir aussi car elle s'agita, ce qui ne tarda pas à m'énerver.

        -Pourquoi tu bouges comme ça ? Lui demandais-je. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? 

        Elle cessa de bouger sans toute fois continuer à regarder les deux individus avec inquiétude.

        -Je ne sais pas, me répondit-elle avec inquiétude, j'ai un mauvais pressentiment. 

        Pendant notre courte conversation, l'homme qui avait reçu le coup de coude s'était penché vers le concierge. Je n'étais pas assez proche pour entendre la conversation mais par un heureux hasard, je pue en tirer quelque mots :

        -...trouvés... filles... parlé... sont-elles ?

        Tout ceci me paraissait confus mais une chose était sûre, il s'agissait de plusieurs filles. Le concierge jeta un coup d'œil de notre côté et opina du chef. L'homme se redressa et fis un signe de tête à son compagnon. Ils descendirent tous les deux les marches de la scène pour se rendre dans la foule d'élève. Je les cherchais des yeux en me mettant sur la pointe des pieds, ce qui me rendait encore plus grande que d'habitude mais sans grand succès. Luna fit de même mais avec plus d'anxiété. Cependant, elle ne voyait pas grand-chose avec sa taille. Je me rappelai alors ce qu'elle m'avait dit quelques minutes plus tôt : 

        ''j'ai un mauvais pressentiment''.

        Je me sentis mal à l'aise et je pouvait entendre mon cœur battre la chamade. Je me remis à plat en essayant de me faire aussi haute que Luna, ce qui n'était pas facile. Un tas de question jaillirent soudainement dans ma tête :

        «Qui sont ses hommes ? Pourquoi sont-ils là ? Le concierge et la directrice sont-ils de mèches ? Sont-ils là pour Luna et moi ? Ou juste pour moi ? Non, non, je ne dois pas être parano. Nous ne sommes pas les seules filles dans le coin...»

        Cependant, ma dernière question m'inquiéta plus que les autres et une idées encore plus angoissante me figea sur place. J'avais beau me dire que tout cela était dans ma tête, je ne pouvais m'empêcher de penser cela.

        «S'ils viennent pour moi alors... Qui suis-je ?»

        C'est vrai, quand on regarde je suis une fille qui a perdu ses parents dans un accident. Une fille qui a passée son enfance de famille d'accueil à famille d'accueil et a fini par tomber dans un orphelinat. Un crie près de moi me sortit de mes pensées. Je ne connaissait que trop bien cette voix, c'était celle de Luna. Je me retournai vers elle et vis l'un des deux hommes qui étaient descendu de la scène lui cacher la bouche. J'allais l'aider quand des bras m'empoignèrent également. Je me débattais mais l'homme me tenait fermement. Il me poussa en avant pour que j'avance, Luna nous suivait. Nous nous frayâmes un chemin parmi les élèves qui s'écartaient sur notre passage en nous jetant des regards abasourdis que nous leur rendîmes. Les hommes nous forcèrent à monter sur la scène. Une voix sorti de la foule d'élève :

        -Je savais qu'elle n'était pas normal cette fille ! Je vous l'avez dit, vous me croyais maintenant ? 

        C'était Astrid. Pour une fois, elle avait raison. La directrice la fit taire. Je n'essayais plus de me débattre. Le propos d'Astrid m'avait ôté toute force. Mes bras me lançaient tellement l'homme me tenait fermement. J'étais désespérée et j'avais mal. Luna s'en rendit compte et elle perdit le contrôle. Elle commença à se débattre en criant. Je me retournai au moment où l'homme l'assomma et qu'elle s'effondra dans ses bras. J'oubliai ce qu'Astrid avait dit et je commençai à voir rouge. Ce fut comme le matin même lorsque je m'étais battu avec Astrid, je n'avais plus de contrôle sur ma colère et c'est également ce qui m'avait valu le fait d'aller de famille d'accueil en famille d'accueil. Bizarrement, à chaque fois que je me mettais dans cette état, c'était comme ci quelque chose prenait possession de mon corps. Cette fois ne manqua pas non plus. Des larmes commencèrent à couler sur mes joues et je me débattais à mon tour. L'homme essaya de m'assommer. Je fus plus rapide que lui en évitant son coup et en lui mordant le bras. Il cria et me lâcha. Je courus vers Luna en pleurant. Je ne vis pas l'ombre passer derrière moi. La seul chose que je senti à ce moment, ce fut un douleur violente au niveau de ma nuque. Le sentiment de colère et de possession disparu aussi tôt. Mes jambes me lâchèrent et j'entrevis la personne qui m'avait frappé. Je sentis ma tête heurter le sol et la seule chose que je vis avant de m'évanouir fut le regard satisfait d'Astrid. Je fini par perdre connaissance plongeait dans un monde noir dénoué de rêves et de cauchemars.

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