Le chat noir de Paolo

Partie II

Un vieil homme fumait la pipe sur une chaise en verre, son chat noir couché sur ses genoux.
-Que puis-je faire pour vous jeune homme?
Sol sursauta, non pas par peur, mais par surprise devant la voix rêche et rocailleuse du vendeur. Sans lui répondre, il fit le tour du magasin, comme s'il cherchait quelque chose, sans savoir quoi. Sur une table basse étaient éparpillés des multitudes d'objets, tels que deux boussoles ne pointant pas vers le nord, un pistolet sans gachette, une rose aux pétales noirs et fanés... Ce qui attira pourtant l'attention de Sol fût une petite poupée en chiffon avec des boutons à la place des yeux, semblant l'appeler, comme si elle pouvait lui parler. Détournant les yeux de sa poupée, Sol se tourna vers le vendeur.
-Comment vous appelez vous, Monsieur? demanda Sol.
-Je me nomme Paolo. répondit le vieillard.
Sol ne répliqua pas et continua à faire le tour du magasin. Il regardait avec minutie chacun des objets, mais revenait toujours vers sa poupée, qui le troublait de plus en plus.
-Qu'est ce que c'est? demanda-t-il à Paolo.
-Sol, Sol, Sol, Sol... mon pauvre Sol! Il n'est pas question d'un quoi, mais d'un qui.
Paulo tourna le dos à Sol et se retira. Sol attendit que la pluie cesse, et quand ce fut le cas, il s'empressa de partir, regardant longuement sa poupée, avant de l'emporter avec lui, se demandant s'il avait fait le bon choix.
-Peu importe le prix! Je l'achèterai au coût de ma vie! décida Sol à voix haute avant de sortir de la boutique.

​Sol se réveilla en sueur. Était-ce un rêve? Il se redressa sur les coudes et vit, au pied de son lit, le chat noir de Paolo. Il cligna des yeux. Le chat avait disparu. Sol se tourna pour se rendormir et vit sa poupée à ses côtés. Celle-ci lui chuchota: Tu m'appartiens, oublie les autres. Mon prix est ta vie. Il la serra contre lui avant de plonger dans un sommeil profond sans tenir compte de l'ombre du chat noir sur ses draps.