07 - Hayden

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Six jours plus tard.

– Hayden, lève-toi il y a quelqu'un pour toi à la porte, me chuchote délicatement ma mère.

– Maman, laisse-moi dormir, on est samedi, dis-je en me tournant dos à elle.

– Petite brunette, tu lèves tes fesses de ton foutu lit et tu vas voir qui est là !

Je souffle, frotte mes yeux verts, puis me lève de mon lit. Je descends les escaliers d'une lenteur extrême et me pose devant la porte. Je l'ouvre pour finalement voir Carter, son téléphone dans les mains. Il relève la tête et mes yeux s'écarquillent de gêne, venant de réaliser que je suis encore en pyjama, les cheveux en pagailles. Carter pouffe de rire, alors que je le fais entrer.

– Je... hum... Bonjour, hum, non... je veux dire bon matin, dis-je totalement embarrassée.

– Ça va ? Tu as l'air mal, me demande-t-il avec une légère inquiétude dans la voix.

– Oui oui... c'est seulement que je suis surprise de te voir en ce samedi matin et en plus, disons que pour moi, cette situation est assez, embarrassante.

Carter et moi détaillons tous les deux mon allure physique ou plutôt, mes habits pour qu'après quelques minutes de silence, nous éclatons de rire au même moment. La situation était tellement gênante qu'elle en est venue à nous faire rire. Étrangement, je me sentais plus à l'aise après ce petit moment cocasse. J'ai un lien fort et inexpliqué avec lui et c'est incroyable à quel point il est puissant malgré si peu de temps.

– Bref, que souhaitais-tu mon cher Carter ? je lui demande, posant mon dos contre le mur.

– Je passais dans le coin et j'avais envie de venir te voir. On ne s'est pas beaucoup vue cette semaine, tu avais toujours quelque chose de prévu. Je suis même pratiquement certain que tu m'as fuis, s'exclame-t-il avant de me faire un clin d'œil.

– Mais oui, bien sûre, c'est évident, dis-je en ricanant, c'est d'ailleurs pourquoi je vais me changer, je t'évite.

– Pas si vite madame Clark.

Il agrippe mon bras et me retourne face à lui. Je me mords légèrement la lèvre tandis que Carter m'attire contre lui pour me murmure quelque chose à l'oreille.

– Tu as oublié quelque chose.

– Je ne crois pas, non.

– Si, dit le grand brun qui me sert d'ami.

Sans que je m'y attende, il tire sur mon bras tout doucement. Nos corps sont tout près, puis il me serre fortement dans ses bras comme il a l'habitude de le faire. Je place ma main derrière son cou, puis je caresse doucement sa nuque, les yeux fermés. Je me sens bien, tellement bien que j'oublie à cette instant que je complexe énormément et que ma mère est tout près. En parlant d'elle, c'est d'ailleurs elle qui nous interrompt dans notre moment amical en entrant dans la pièce.

– Hayden, tu es sûre que vous ne sortez pas ensemble ? demande Mélissa, ma mère.

– Maman ! Nous sommes amis lui et moi, seulement amis, dis-je les joues extrêmement rouge.

–J'ai de la difficulté à te croire chérie.

– Pourtant c'est la vérité maman.

– En tout cas, ce n'est pas ce que je remarques en vous voyant. Vous me rappelez Noah et moi. Au départ, nous aussi étions amis, mais un lien inexplicable nous unissait, il y avait une sorte de connexion entre nous, mais il est parti, dit-elle d'un minuscule sourire triste avant de quitter la pièce.

Je me retourne vers Carter et le regarde dans les yeux. Il me regarde avec une tendresse incomparable avant de prendre ma main et de la caresser doucement. Je les regarde un instant avant de remonter mon regard vers ses yeux bruns noisettes. Oui, je le ressens. Ce lien incomparable et inexplicable, cette connexion s'étant automatiquement faite entre nous, mais est-ce que je me vois, moi Hayden Clark, bâtir mon avenir avec Carter Foster ? Je ne crois pas, enfin, pas maintenant. Nous sommes amis seulement amis et pour l'instant, ça me satisfait pleinement.

– Je... je vais allée m'habiller. Je.. eum je reviens, dis-je gênée de l'avoir regarder aussi longtemps.

– Euh oui, d'accord, je t'attends ici, articule-t-il ressentant, lui aussi, le malaise naissant entre nous.

Je m'empresse de monter à l'étage quand soudain, je me rends compte de ce que je m'apprêtais à faire, quelques minutes plus tôt. Mes hormones ont pris le dessus et si je ne serais pas partie, j'ai bien peur que mes hormones auraient choisis de l'embrasser contre mon grée, mais heureusement pour moi, j'ai réussi à me défaire de leur emprise. Je soupire de soulagement et me mets à chercher une tenue convenable. Des vêtements commencent à voler dans les airs quand je trouve finalement ce que je vais porter. Je cris enfin "hallelujah". Je cours m'habiller et lorsque j'arrive, ma joie s'évapore peu à peu, remarquant le désordre que j'ai fait en cherchant des vêtements. Je m'assois au millieu des piles de vêtements, puis j'entends des pas monter l'escalier. La tête brune de Carter entre dans le cadre de porte.

– Carty, aide-moi !, je me pleins, désespérée.

– À faire quoi ? me demande-t-il très sérieusement.

– Tu rigoles j'espère ?

– Non, je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, dit Carter avec un sourire en coin.

– Idiot ! je rigole en lui tirant un t-shirt dans le visage.

Il s'accroupit et m'aide à ranger toute cette pagaille. Dix minutes plus tard, nous avons finalement terminé. Bref, peut-être que la journée était très banale, mais si j'ai un mot à mettre dessus c'est : parfait.

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