CHAPITRE 3

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Les cinq dernières heures m'ont semblé irréelles

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Les cinq dernières heures m'ont semblé irréelles. Cinq heures que j'ai passé à lire non-stop, j'ai dévoré mon roman d'une traite dans l'espoir de me changer les idées, j'y suis parvenu à grand peine malgré le nuage qui venait obscurcir mes pensées par moments. Depuis le décès de maman, la lecture, qui été autrefois un plaisir, s'est transformé en une addiction. Dès que je peux, je me retire dans mon coin et je lis, c'est le seul moyen que j'ai réussi à trouver pour m'évader de cette réalité qui m'étouffe, cette réalité si terne et triste dans la quel je suis prise au piège.

Lorsque l'avion atterrit, pour une raison qui m'échappe, je ressens un pincement au cœur. Une boule se forme au creux de mon ventre à mesure que descend de l'engin. Lorsque je récupère mes bagages, je suis sur le point de suffoquer, j'ai l'impression que ma gorge sèche empêche l'air de parvenir à mes poumons, alors par instinct je cours vers le premier distributeur que je vois. Je récupère une bouteille d'eau et la porte directement à mes lèvres. Je sens le liquide froid pénétrer mon organisme avec une lenteur apaisante, je ferme les yeux pour savourer ce moment. Ma respiration devient plus profonde, et mes pensées plus ordonnées, à présent je sais où aller. Mon sac à dos sur les épaules, je pousse mes deux valises vers deux grandes portes derrières les quelles une foule de gens attends.

Je m'arrête non loin de la double porte et analyse la foule. Attentivement, j'essaie de repérer une aura familière. Quelques instants plus tard mon regard s'illumine, je distingue un homme que je ne connais que trop bien me faire signe. Frôlant les 1m90, une silhouette à la fois fine et musclé, il porte un costume beige et une chemise bleue qui fait ressortir ses yeux, ses cheveux blonds onduler par endroits donnent une touche décontractée à son allure. Avec son habituel regard tendre, il s'avance vers moi à grand pas et arrivé à ma hauteur je saute dans ses bras.

Dans l'étreinte tendre et protectrice de mon papa, je sens tout mon mal s'atténuer. La boule au fond de mon ventre devient moins lourde, mes nerfs se détendent alors que quelques larmes profondément enfuit refont surface.

- « bon retour à la maison ma puce ! » me chuchote-il en me serrant encore plus fort.

Je ne trouve pas la force de répondre quoi que ce soit, je sais pertinemment que mes sanglots deviendront incontrôlables à partir du moment où j'essayerai d'articuler le moindre mot, alors je me contente de le serrer encore plus fort dans mes bras.

Je lâche mon père dès que je ravale mes larmes. Il s'empare de mes bagages, et je le suis à travers la foule jusqu'au parking. Durant le trajet pour rentrer papa essaie de me faire la conversation, et moi j'essai tant bien que mal de la tenir. Je lui manque constamment, c'est évident, pourtant je n'arrive pas à ressentir, ou ne serait-ce que manifester, une nuance de son bonheur à mon égard. Quant à lui, il se contente de ce faux sourire que j'affiche depuis mon arrivée.

Arrivée à destination, je retrouve cette grande maison que je connais depuis toujours. Cette maison au blanc immaculer qui a bercé une partie de mon enfance. Somptueusement dressé au centre du jardin, tel un roi à son trône, elle semble sereine et accueillante, et voilà qu'elle se retrouve avec une nouvelle personne à abriter et à protéger sous son toit. A peine avons-nous pénétrer dans le garage, que la porte qui donne accès au reste de la maison s'ouvre. La paire de jumeaux qui me servent de grands frère et sœur fait irruption avec leur enthousiasme habituelle, un état d'esprit qui me manque. Dés que je pose un pied hors de la voiture Elena me prend dans ses bras et Gabriel ne tarde pas à la rejoindre. Notre étreinte est des plus passionnelle, ils m'avaient énormément manqué ces deux-là. Malgré la distance, je suis très proche de mes ainés, en plus de prendre régulièrement des nouvelles les uns des autres, on essaie de se voir le plus possible.

 The opposite twinsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant