Je redoutais toujours la nuit. Me retrouver seule dans ce lit et devoir faire face à cette obscurité totale. Me retrouver seule et devoir faire face à mes pensés. Et toute les nuits étaient un combat. Quand je mettais cette couverture sur moi et que je fermais les yeux, c'est là que tout commençait. Mes pensées s'entrochoquaient violement, comme si ils se lançaient des défis irréalisable pour prouver qu'ils avaient raisons. Mais moi je m'en fichais, putain je m'en fichais. Je fermais très fort les yeux et je me disais "pense à rien, vas-y pense à rien". Et, comme une avalanche, des souvenirs, des idées, des phrases et meme des mots sans aucun sens dévalaient la pente pour occuper mes pensés. Et cela duraient des heures. Et des heures. Sur cette avalanche il y avait un jeune homme. J'ai longtemps cru qu'il n'etait que de passage, qu'il n'allait pas rester là longtemps. Mais j'ai eu tort. Trois ans. Trois ans d'insomnie à ne penser qu'à lui. C'est au bout d'un an que j'ai compris qu'il n'occupait pas que mes pensés, non, il occupait aussi mon cœur, mais on ne m'avait pas prévenu qu'il etait là. On ne m'avais jamais parlé des dangers de l'amour, que du jour au lendemain quelqu'un pouvait s'approprier mon cœur. J'ai essayé de le virer par tout les moyens, jusqu'à le haïr, mais bordel il partait pas. Et puis un jour je lui ai dis qu'il pouvait rester. Un jour je lui ai envoyé un message pour lui dire que je l'aimais. Je ne savais pas que je venais de me mettre à nu, de me devoiler, je ne savais pas qu'à partir de ce moment là il avait la capacité de faire de moi ce qu'il voulait. J'ai été traumatisée, j'en ai longtemps souffert. A partir de ce moment là j'ai completement changée. On m'appelait la fille mysterieuse, je parlais rarement par peur de penser trop fort et de me remettre à nu. Je restais enfermée dans ma chambre toute la journée à lire des livres pour m'évader de cette vie que je menais. Pas interessante, trop monotone et très triste par moment. Et mes journées étaient aussi sombre que mes nuits. Je me voyais chuter mais personne ne le remarquait. Et un été j'ai paniquée, un été je me suis mise à chialer comme un bébé devant mon père. Il était tellement inquiet qu'il a voulu me faire hospitaliser. Quelques semaines plus tards je suis allée chez mon oncle dans le nord de la France pour prendre l'air et guerir en quelque sorte. Je devais garder mes petits cousins, et ils m'ont carrément redonné le sourire, qu'est-ce que c'est magique les gosses. La nuit parfois, quand je pensais trop et que je me mettais à pleurer, je m'asseyais sur le rebord de la fenetre et j'écoutais du Fauve, Cock Music Smart Music est et sera toujours ma préféré. Je balançais mes pieds au rythme de la musique, ma tête se laissait emporter, mes pensés divaguaient, et je sentais ce doux vent d'été caresser ma peau qui en frémissait. Les yeux levés sur le ciel j'observais les etoiles, elles brillaient si fort, j'avais l'impression qu'elle me disait que ca allait etre mon tour, que moi aussi j'allais un jour me demarquer de cette vie triste que je mène.
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Rose Noire
RomanceOn m'a dit qu'écrire libérait. Je ne pensais pas qu'un jour j'aurais besoin de le faire. Mais quand on est prisonniere de sois-meme. Quand on est incapable de prononcer un seul mot. Ne serait-il pas le seul moyen? Comme dit Georgio dans son titre...