Chapitre #1 [Comme un saucisson]

4 1 0
                                    


- Monte ! Aboya le pilote alors que nous arrivions. Dépêche !

Visiblement, cet homme ne m'appréciait pas beaucoup, encore que je ne l'aimais pas non plus. Il avait le front dégarni et une mâchoire très carré, caractéristique des ogres que la société prenait plaisir à engager pour escorter leurs prisonniers. C'est vrai ? Qui serait assez fou pour s'attaquer à un ogre, pas moi. Ces monstres sont tellement robustes que même un bulldozer ne leur ferait pas une égratignure, ces choses sont aussi solides que l'acier et ne ressentent pas la douleur. Une chance qu'ils ne soient plus qu'une poignée.

- Aïeuh ! Vous me faites mal ! Pestais-je en faisant semblant d'me débattre.

Ça faisait cinq minutes que l'avion avait décollées et déjà je sentais que le voyage allait être long. Les trois soldats qui étaient monté avec moi en plus de leur ogre de pilote étaient confortablement assis alors qu'ils m'avaient balancé au sol comme la dernière des merdes. Je vous jure si j'étais pas attachés façon rôti je leurs aurais déjà tous fait la peau à ces salops!

-Bordel ! Criais-je alors qu'un des gardes se permettait d'utiliser mon dos comme repose pieds. Dites à votre pote de dégager ses pieds de là !

Je me tortillais dans tous les sens sans succès, les pieds puants de ce type étaient aussi lourds que des enclumes et ne bougeaient pas d'un pouce.

-Frank...j'arte tes pompes qu'elle la ferme, souffla un autre garde fatiguer.

-Ouais, ouais... répondit le concerner l'air contrarier. Fait chier, moi qui pensais m'amuser un peu aujourd'hui.

- Retiens-toi mec, fit le troisième garde un sourire aux lèvres. Cette nana a quand même baisé la main de cet emmerdeur de Willy ! Ce con pissait le sang et hurlait comme un dingue, c'était gore.

-Sérieux ? Demanda surprit le dénommer Frank en se tournant vers moi.

-Bah quoi ? Dis-je alors qu'il me fixait les yeux ronds. T'as jamais vu une femme en colère.

Les deux autres partirent à rire alors que leur copain détournait rapidement le regard, le visage et les joues écarlates. Bizarre, j'avais pourtant rien dit d'exceptionnel.

Les trois hommes changèrent finalement de sujet et mon tortionnaire finit par retourner s'asseoir avec les autres jusqu'à la fin du voyage, me laissant seule dans mon coin.

Après des plombes à parler entre eux de trucs complètements cons et inutiles, ils finirent par ce souvenir de ma présence quand sans faire attention j'ai dit « A tes souhaites » à l'un des gardes quand il a éternué... C'est vraiment débile je sais, mais c'est sorti tout seul. Enfin, bref ! Ils ont arrêtés de discuter et mon finalement montrer l'arsenal qui était entreposer dans l'hélico. Il y en avait de toutes les sortes hormis des armes à feux et je n'avais pas mis longtemps à trouver la mienne, un magnifique sabre japonais à lame noir.

-Alors, tu veux laquelle ? Demanda le soldat.

- L'épée avec le manche rouge et le fourreau en bois laqué noir est classe. Répondis-je simplement alors que le mec me regardait bizarre.

- Ça c'est bien une femme... choisir une arme parce qu'elle est belle. J'aurais tout vu ! Dit-il alors que son camarade se saisissait de l'arme et me l'apportait.

- Serre les cuisses chéries ! Fit le soldat en coinçant le fourreau du katana entre mes jambes. On sait jamais ça pourrais te sauver la peau.

Je les maudissais en les dévisageant froidement tout en essayant vainement de desserrer mes liens. Ces bâtards avaient commencés par me ficelée les pieds pour ensuite m'attacher les bras et les mains dans le dos. Pour faire simple j'étais toujours incapable de bouger après presque deux heures d'hélicoptère et la situation ne risquait pas de s'améliorer.


Le pilote qui d'ailleurs ne m'aimait pas beaucoup, venait de prévenir mon ami le soldat, noter l'ironie, que nous allions survoler l'île d'une minute à l'autre. D'où j'étais elle paraissait immense et la piste d'atterrissage inexistante. C'est à cet instant que j'entendis un bout de conversation entre un des soldats et le pilote. Ces deux-là étaient en train de parier sur mon temps de survie sur l'île pendant qu'un autre proposait de me larguer de cette hauteur pour pimenter le jeu.

- Dis-moi tigresse. Si j'te jette d'ici pour le grand plongeon, ça te va ?

- Je croyais que le but c'était que j'crève dans l'arène ? Soufflais-je lasse.

- L'île entière fait office d'arène, y compris l'océan qui l'entoure. Me répondit-il le sourire aux lèvres.

Sans attendre le soldat me saisit par le bras et me releva d'une traite, m'entraînant vers l'une des portes latérales de l'appareil. Je peinais un peu à le suivre avec mes entraves alors un deuxième soldat me saisit l'autre bras, me traînant joyeusement vers le vide. Pendant ce temps, le katana que je m'efforçais de maintenir en place avec mes jambes, menaçait dangereusement de c'faire la malle.

- Dites les mecs, avant de gentiment me jeter dans le vide à presque 500m du sol vous pourriez peut être me détacher ? Les questionnais-je sérieuse en leur faisant les yeux doux.

- On pourrait, répondit celui de droite.

- Mais on ne le fera pas ! Répliqua à son tour celui de gauche en me poussant dans le vide ficelée comme un saucisson.

Je ne les entendis pas rires, trop occupée à aboyer des injures en essayant d'atteindre une des dagues cachées dans mes bottes. La fouille corporelle n'était visiblement pas leur fort, un bon point pour moi cela dit. Je me contorsionnais encore un peu et saisie mon couteau en commençant rapidement à couper les cordes de mes poignets et de mes bras avant de m'écraser contre l'eau. Quelques secondes avant l'impact je retiens mon souffle, lâchais le katana et plongeait en piqué dans l'immense étendue d'eau salée.

Les pieds toujours solidement attachés je me laissais couler le temps de retirer le reste des entraves avec ma dague et entreprit de remonter inspirer une ou deux bouffés d'oxygène avant de replonger chercher mon épée au fond de l'eau.

A suivre...

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Mar 11, 2023 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

The ArenaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant