Chapitre 1

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Mes doigts courent sur le clavier de mon téléphone. Encore quelques manipulations et j'aurai fini. Une fois cela fait, je ferme mon programme et revient au cours d'histoire-géo absolument captivant (notez l'ironie) auquel j'assiste. Pour passer le temps, j'observe les autres élèves. Étrangement, sur trente, trois écoutent... et c'est vraiment énorme vu que le prof nous laisse quartier libre durant ses cours. Les autres (comprenez les personnes normales) discutent entre eux, sont sur le téléphone ou lisent. Je soupire : franchement, on atteint un niveau jamais vu, à croire que le prof se fiche de faire son cours dans le vide... 

C'est avec un grand sourire que je regarde mon téléphone afficher 14h05, et donc la fin des cours. Pour faire simple, la cloche sonne! Mais au lieu de la traditionnelle sonnerie, le thème de Zelda ocarina of time résonne dans toute l'école! Souriant comme un dingue, je regarde attentivement mon entourage. Le prof fait comme si de rien n'était, il ne doit malheureusement pas avoir compris la référence. Bienheureusement, presque tous les élèves ont identifiés la musique et s'échangent des regards perplexe. Rien que pour leur air ébahi, je serai prêt à faire ça tous les jours.

Puis je ramasse mes affaires et me dirige vers le dernier cours de la journée qui est aussi l'un de mes préférés : anglais. Je me retrouve par contre à devoir faire la conversation à une fille dont j'ai oublié le nom. Apparemment, elle n'as pas assez confiance en ses propres oreilles et doit demander aux autres si ils ont entendus la même chose qu'elle, si c'était bien une référence à Zelda... elle part sur ses immenses connaissances en jeux vidéos. Je n'ai bizarrement ni le courage ni la patience de lui signaler que le héros dans Zelda s'appelle Link, et me résigne à l'écouter babiller.

...

Le cours est fini. Enfin! Je prends rapidement mes affaires et sors en quatrième vitesse de la salle, puis j'attends Tarma, aka mon meilleur ami, devant les escaliers.

-Tu as entendu la sonnerie? Franchement, je ne pensais pas que le directeur la changerai en cours d'année! Me dit - il en souriant.

-En tout cas, ça à mis un peu d'animation! Mais je ne crois pas que le le professeur ai compris la référence! Répondis - je en grimaçant.

-Euh... Il y avait une référence?

-Bah oui, c'était le thème de the legend of zelda, ocarina of time!

-Ah ok, j'avais pas compris.

-Pas grave! Je regarde mon téléphone. Je vais rater mon bus donc je dois me dépêcher. À plus!

Et je pars en courant. Bon, j'ai un peu menti: je vais rater mon bus, mais de toute façon, je n'allais pas le prendre. Il est à peine 15h donc je vais en profiter pour me promener un peu dans les coins un peu "chaud" de ma ville.

Je me dirige vers la grande place, d'où toutes les grandes rues partent, et prend l'avenue Apairë qui est très fréquentée. Je passe ensuite dans une ruelle sous le regard méfiants des marchands qui savent que ceux qui prennent ce chemins sont soit inconscients, soit très puissants. Je débouche sur une petite place qui porte le nom de nuruhuinë... et je me sens enfin à ma place. Ce n'est pas visible pour les non initiés mais cette place est en fait le plus grands marché noir de la ville. Pourquoi un marché noir? Parce que d'après des critères, très sélectifs, certaines personnes vaudraient mieux que d'autres. Du coup, il y a une discrimination des mára envers les úra. Les mára ne payent pas où presque d'impôts, sont privilégiés pour les écoles primées et les postes importants, tandis que les úra croulent sous les impôts, n'ont pas accès à une éducation convenables et ne peuvent même pas se nourrir correctement! Bienvenue à Alima, la ville où il n'y a ni inégalités sociales ni famines! Du moins c'est ce qu'annoncent les guides touristiques. Maintenant, qu'est ce qu'une mára comme moi fait dans un marché noir? Et bien je viens donner la nourriture que j'ai réussie à voler au self de la cantine de mon école.

Je me dirige vers les enfants groupés contre le mur qui attendent qu'une bourse soit visible pour en "alléger" son propriétaire. En me voyant approcher, ils se mettent sur leur garde, ce que je ne peux pas leur reprocher: tout en moi cri que je ne viens pas du même monde qu'eux, depuis mes mains seulements tachées d'encre jusqu'à mes vêtements propres et de bonne qualités. Ils reculent légèrement en me voyant approcher mais certains d'entre eux me reconnaissent: je viens depuis quelques temps déjà pour leur donner de la nourriture. Une fois cette mise au point faite, ils s'approchent et je sors de mon sac des morceaux de pain, de viande et des légumes. Je les distribue de manière équitable puis repars sous les regards pleins de gratitude des enfants. Je me dirige ensuite vers une ruelle que tout le monde semble éviter. Un enfant qui ne m'as pas encore quitté des yeux coure pour me rattraper et se met devant moi pour m'arrêter.

-Ne vas pas par là, Turco est de mauvaise humeur aujourd'hui.

-Turco? Il ne me fera pas de mal si c'est ce que tu crains. Comment t'appelles - tu?

-M'appelle Milya. Pourquoi il ne te fera pas de mal?

-Parce qu'il y a toujours quelqu'un de plus fort que toi.

Et je m'en vais sur ces paroles énigmatiques.

J'arrive dans la ruelle, elle est dans un état déplorable: autant la place est nettoyée tous les mois pour ne pas déplaire aux yeux des mára, autant cette ruelle n'as sûrement pas était nettoyée depuis quelques années déjà. Un squelette de chien gît contre un mur, du sang (sûrement le résultat d'une bagarre) tâche le bord du trottoir. Des journaux en lambeaux tapissent le sol et une odeurs insoutenable "parfume" le passage.

Je sens deux présences derrière moi. D'après le son de leurs pas, je déduis que ce sont deux hommes plutôt bien musclés mais je ne change pas d'attitude pour qu'ils ne se rendent pas compte que je les ai repérées. Après quelques minutes, je décide de "rencontrer" les personnes qui me suivent. Je m'arrête donc afin qu'ils me rattrapent, puis, une fois cela fait, je me retourne.

-Salut les mecs! Bon, écoutez, j'ai pas vraiment de temps à perdre donc si vous m'ameniez à Turco tout de suite? Il doit m'attendre.

Les deux gorilles (parce que seuls des gorilles pourraient ressembler à ça) se regardèrent et celui qui avait le regard le plus intelligent ouvrit la bouche:

-C'est justement ce pourquoi on est là. Suis - nous.

Le lapin qui poursuivait le chasseur (Abandon)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant