Au Bonheur des Dames

85 9 57
                                    

Sujet :
En une page et demie maximum, vous décrirez votre arrivée dans un grand magasin le jour des soldes. Votre récit se centrera sur la description des étalages, des produits, des moyens mis en œuvre pour séduire la clientèle. En vous inspirant du texte de Zola*, vous insisterez aussi sur les comportements des clients qui vous entourent. Vous utiliserez la première personne pour guider votre description et n'oublierez pas de réinvestir le vocabulaire du jugement de et l'opinion**.

Rédaction :
De l'autre côté de la rue, se dressait un gigantesque bâtiment blanc et noir, avec de grandes fenêtres, qui laissaient entrapercevoir des échos de la folie qui se déroulait en son sein. Sa façade était couverte de nombreuse annonces, et autres pancartes lumineuses et colorés qui attiraient l'œil. Au pied du bâtiment, bloquant toute la rue, un flot de clients se précipitait vers ce qui semblait être l'attraction du moment : un immense centre commercial. De toute part venaient des consommateurs, sac dans une main, tirant leurs enfant derrières eux. Et ces mêmes clients se regroupaient en une masse noir et obscure qui avançait vers les portes du magasin, emportant avec elle les quelques malchanceux qui ne faisait que passer. Et, malgré tous mes efforts, les gens barrant la route étant trop nombreux, je fus emportée à mon tour, noyée dans la mare des manteaux, le déluge de bonnet et l'inondation de cheveux inconnus qui formait un ensemble multicolore qui se mouvait semblable à un océan déchainé. Combien de personnes sont mortes dans des océans pareils ? Plus loin, un enfant hurlait, pris dans les tourbillons de l'émeute. Et c'est ainsi, que la marée humaine, à coup de violentes vagues et de puissants bruits m'entraina en direction des portes de l'établissement. Et plus l'on se rapprochait du passage, beaucoup trop étroit pour une si grande foule, et plus les clients se resserrait autour de moi, comme décider à ne former qu'une seule masse compacte dont je serais le centre. Et le flot se faisait de plus en plus violent, tandis que les épaules se pressaient les unes contre les autres, que les côtes cédaient sous les coups de coude et que les têtes se cognaient entre elles, saisies par l'ampleur du mouvement.

Et enfin, la lumière revint, trop éclatante, trop brillante, trop éblouissante, trop lumineuse et trop blanche pour des yeux mal habitués, nous accueillant de façon mouvementée dans l'immense sanctuaire.

Une fois la porte passée, je notai la présence d'un escalator à quelques dizaines de mètres de moi, de plusieurs restaurants ayant chacun pour thème un pays différent et, surtout, de plusieurs manèges et attractions où jouaient de nombreux enfants, délaissés par leurs parents qui étaient partis plus tôt, le portefeuille à la main, en leurs sommant de faire attention.

Mon regard se dirigea vers la foule qui gravissait les escalators, et je laissais les manèges derrière moi pour m'intéresser à la source de l'agitation générale. Les soldes. Phénomène incroyable aux conséquences désastreuses sur la race humaine.

De toutes parts les clients se jetaient sur les étals, tels des bêtes affamées en manque de tout. Tout était pris, arraché à l'endroit où il reposait quelques secondes plus tôt et enfoncé sans ménagement avec les autres articles ayant subi le même sort.

Et du besoin de rien naissait le besoin de tout.

NouvellesWhere stories live. Discover now