«Pourquoi ais-je pris ce couteau...? Je ne sais même pas m'en servir!» pensais-je en cours d'espagnol.
Ce matin en effet, en préparant mon sac pour la journée, je suis retombée sur la boite contenant mon couteau. Il était très léger, facile à manier et était juste magnifique... Poignée, garde et lame étaient d'un noir parfait. J'en avais été subjuguée. J'ai alors déniché un de mes anciens étuis, noir également, que j'avais attaché à ma ceinture puis je plaçai l'arme à l'intérieur. Ils étaient dissimulés sous mon pull noir, retombant sur mon leggins bleu marine, jusqu'aux fesses.
«Ceci dit je me sens...rassurée?»
La sonnerie retenti, annonçant encore une fois l'heure fatidique, l'épreuve de la cantine. Retour en enfer... mon calvaire de tous les jours dans ce foutu bahut...
«Ouh la... Il m'arrive quoi là? C'est pas le moment, il faut aller manger.»
Je fis comme à mon habitude: plateau, nourriture, table, humiliation, retour au lycée, dans le cagibi. Cependant je n'avais pas senti que l'on me suivait... Et lorsque je me fus faufilée dans la petite pièce cachée, des mains me tombèrent dessus, m'envoyant valser sur le parquet.
-C'est donc là que tu te cachais...
Je tentais de me relever mais un pied s'étant abattu violemment sur mon tibia m'en dissuada dans un cri de douleur.
-Mais c'est qu'elle parle la bougre!
Je me tins la jambe des deux mains ce qui eut pour effet de faire remonter le pull.
-Tu caches quoi, là?
J'attrapais le couteau dans un réflexe, le tirais hors de son étui et le pointais dans la direction du groupe de filles, les mêmes qui me faisaient subir toutes ces atrocités depuis la maternelle, les mêmes qui sont présentent dans mon cauchemar sans fin que mon stupide cerveau ressasse sans cesse. La colère s'empara petit à petit de moi jusqu'à devenir une rage folle. C'en était trop cette fois-ci...
-Je vais vous tuer... JE VAIS VOUS TUER!
-C'est ça... A d'au-...
Elle ne finit pas sa phrase puisque je lui entaillais la gorge avec le couteau. Elle plaça ses mains vernies d'un rose fushia sur sa gorge qui faisait des gargouillis immondes tandis que son sang giclait abondamment. Les autres filles eurent un cri d'effroi.
-Non mais t'es... t'es malade!?
Je me dirigeais vers elles, le regard noir, ma lame dirigée vers le sol en faisant goutter cette magnifique couleur écarlate...
-Ne... n'approche pas sale monstre! hurla la deuxième.
Je me plaçais une main sur l'oreille gauche et penchais un peu la tête.
-Tsssss... parlez moins fort... Vous me donnez mal au crâne...
D'un mouvement éclair, j'ouvris le ventre de cette dernière, laissant ainsi ses organes s'échapper et pendouiller mollement. Je ne bronchais pas. Au contraire, je m'éclatais comme pas possible et un sourire malsain se dessina sur mon visage. Je m'approchais de la deuxième.
-Bien...! Que vais-je donc bien pouvoir faire de toi, maintenant...? Tu aurais une idée...?
Elle tremblait de tout son corps et couinait en boule dans un recoin de la pièce,comme la petite putain qu'elle était. Je m'accroupis devant elle, jouant avec la lame entre mes doigts.
-Ça y est! Je sais... Tu veux bien jouer avec moi, dis...?
J'enfonçais la lame du couteau dans son orbite droit en la remuant. Elle hurlait de douleur et essayait de me repousser vainement. Je la maintenais enplace en la tenant par la gorge de ma main libre alors qu'une odeur âcre parvint à mes narines. Je souris encore plus et lui ressorti la phrase qu'elle et ses deux «amies» m'eurent dite alors que j'étais encore une fois victime de leur «jeu» d'enfants gâtées...
-T'es toute mouillée... Aaaaaaaah! Elle s'est pissé dessus cette conne!
Elle pleurait maintenant, me suppliant de lui laisser la vie sauve, me promettant qu'elle ne m'ennuierait plus jamais... Je m'approchais de son oreille et lui murmurais suavement:
-J'aime trop tes cris d'agonie...
Je lui enfonçais la lame à de multiples reprises, en allant de plus en plus vite, dans son abdomen. Elle succomba à son tour, au bout de quelques secondes. Je me relevais en contemplant avec folie mon chef-d'œuvre.
-J'ai embellis ton visage crasseux et dégouttant...
Un bruit étouffé se fit entendre derrière moi. Je me retournais et vis avec joie que la première, celle que j'avais égorgée, n'était pas encore morte. Les pointes de sa chevelure blonde s'étaient teintées du rouge de son sang tout comme son top à paillettes bleu turquoise et son pantalon fushia. Ses yeux étaient devenus vitreux mais elle continuait de se tenir la gorge alors qu'elle rampait pour s'enfuir. Je me mis à chantonner tandis que je me rapprochais d'elle...
-Enjôleuse fleur, épanouie du mal... Criante de ses couleurs vives...
Je l'empoignais par le col et la fis asseoir sur la chaise, la regardant dans ses yeux verts de vipère en continuant ma sanglante comptine.
-Toute cette pauvre mauvaise herbe à ses pieds...
Je m'écartais pour la laisser contempler ses amies trépassées et fini mon refrain.
-Aaah flétrira et ne sera qu'engrais...
Je la décapitais enfaisant un cercle avec ma lame. Sa tête se décrocha et roula sur deux mètres avant d'être arrêtée par les pieds de l'éventrée. Je déchirai un morceau du top turquoise de la blonde pour essuyer mon couteau, puis je jetais sur son cadavre le tissu souillé et rengainais mon arme dans son étui.
-Tssss... C'est malin... Vous m'avez salie... Mes vêtements sont couverts de votre sang maintenant.
Je sortis une bouteille d'eau de mon sac et en versais un peu sur les tâches. Puis je me lavais les mains et me débarbouillais le visage avec le reste. J'étais à peu près propre mise à part l'odeur du sang. J'abandonnai la bouteille vide, pris mon sac et sorti du lycée.
Je n'avais pas envie de retourner en cours et, au lieu de rentrer chez moi, je gravis la colline jusqu'au petit bois. J'étais comme «attirée» par cet endroit.
Alors que je me perdis entre les arbres, le paysage changea: les chênes, les frênes et bouleaux se changèrent en pins et sapins démesurément grands et sombres. Puis je les aperçu. Il y avait cinq personnes devant moi. Un avec un sweat blanc et un visage cadavérique où un sourire de l'ange était taillé à même les joues et des paupières brûlées, un avec un anorak orange et un masque noir et blanc, un Link assez étrange avec ses yeux noirs aux pupilles rouges, une petite fille en chemise de nuit rose où était cousu le prénom Sally et des cheveux châtains, reposant sur les genoux du Link. Puis... lui. Je pus enfin le discerner correctement: la peau gris pâle, les cheveux châtains, ses vêtements de la dernière fois et son visage... également gris mais normal, mis à part les trous béants, là où devaient normalement se trouver des yeux. Un liquide noir en était sortit et avait coulé le long de ses joues.
J'en conclus qu'il devait s'agir de sang. Un sang septicémique. Il s'approcha alors de moi, un sourire amical et charmeur à mon encontre apposé sur ses lèvres. Puis il m'adressa la parole sans être nullement effrayé par la nouvelle moi.
-Te voilà enfin... Enchanté, mon nom est Eyeless Jack. Bienvenue à la maison.
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Mon nom est désormais The Writer.
Je vous écrirai une histoire où vous serez le personnage principal d'une scène macabre...
Mais n'ayez pas peur, après tout, les mots n'ont qu'un seul pouvoir.
Le pouvoir de tuer.
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The Writer-Origins
HorrorLe journal d'une jeune fille devenue tueuse sous la contrainte, relatant ses origines avant son nouveau nom: The Writer