Chapitre 03

6.3K 368 10
                                    

Je suis camouflée dans le coffre de cette grosse voiture depuis au moins une heure . J'ai comme la sensation que ce coup a été préparé depuis une semaine minimum. Ce n'est pas possible que tout se passe avec autant de précision sans avoir fait un plan à l'avance. Le temps me paraît infini, je n'arrive plus à respirer, cet endroit est très petit. Plus les secondes avancent, plus mon cœur s'accélère. Les hommes m'ont enlevé toutes mes affaires, donc je suis restée sans rien. J'ai  plus mon téléphone, sinon j'aurais pu appeler la police. Cela aurait été beaucoup trop facile.

Les cinq hommes sont dans le voiture, je les entends parler, mais je ne suis pas capable de comprendre ce qu'ils disent. Je n'ose pas faire du bruit, dans l'espoir qu'ils oublient que je suis dans le coffre et qu'ils me laissent mourir dedans.

J'ai eu peur de poser des questions sur le moment,  d'ailleurs je suis heureuse de ne pas l'avoir fait, ça aurait empiré ma situation. En plus, poser des questions ne sert à rien, s'ils auraient voulu me dire la destination, cela serai déjà fait. Je ne comprends ce que j'ai fais pour mériter ça, je dois trouver un moyen de m'échapper, mais je ne sais pas comment, je ne pourrais jamais battre cinq personnes. La seule option est d'attendre.

Ce que je peux en déduire c'est qu'on se dirige vers un lieu très, très loin et sûrement inconnu, où je ne pourrais pas demander de l'aide à personne. Mais où? Pourquoi? J'ai beaucoup de questions sans réponse, de surcroît personne ne veut me donner des explications.

Après un peu plus d'une heure de route, la voiture enfin s'arrête. Ils descendent tous, peut-être qu'il y a quelqu'un dehors qui puisse m'entendre. Je commence à taper dans tous les coins du coffre, en criant le plus fort possible à l'aide.

D'un coup je sens enfin le coffre s'ouvrir, mais c'est les mêmes cinq hommes, ils me tirent très brutalement comme si je suis un animal, sans un minimum de délicatesse. Dès que je suis debout, ils me bandent les yeux. Je suis vraiment en colère contre celui qui a élaboré tout cela. Mais le plus grave est que je ne sais même pas qui est ce personnage. Pourquoi veut -il me faire souffrir?

Les hommes tirent mon faible bras avec force et m'amènent vers un lieu qui m' échappe encore . Je sens une douleur incroyable au bras. J'ai vraiment envie de les frapper pour qu'ils comprennent ma situation.

— Nous allons où? Je suis où? Vous allez payer pour ça! Cris-je avec toute la force qu'il me reste.

Mais à ce stade là, c'est peine perdu, je ne peux rien faire, à part collaborer avec des personnes qui veulent me faire du mal. Quand ça terminera je pourrais oublier le plus vite possible, continuer ma vie le plus normalement possible.

L'homme qui me tiens le bras, s'arrête violemment sans me prévenir ce qui me provoque une petite chute. Je me retrouve par terre, avec une autre douleur au genou . Il l'a fait exprès de me pousser pour que justement je paraisse encore plus ridicule de ce que je le suis déjà.

Je suis obligée de d'être forte, pour leur montrer que je n'ai pas peur. J'essaye de supporter la douleur en évitant de faire des grimaces. Je ne dois surtout pas pleurer, ils me mal traiterons encore plus.

Je vais essayer de cacher mes émotions et ne pas montrer mes faiblesses.De ce fait je me lève sans aucun problème en cachant ma douleur au genou. Je ne vois encore rien à cause de de la bande.

Comme s'ils lisent dans mes pensées, ils prennent l'initiative de m'enlever la bande . Mes yeux n'étant plus habitués à la lumière, prennent plusieurs secondes avant de retrouver la vue normal.

Je suis indignée par ce je vois. Un bureau noir très grand et très moderne, il n'y a pas beaucoup de décorations , les mûrs sont tout simplement blancs. Je me retourne vers la porte lorsque je l'entends se claquer. Le cinq hommes sont tous sortis. Ils m'ont laissée seule dans cet endroit.

— Lisandra.

Je me tourne brusquement agitée, lorsque j'entends cette même voix que j'ai entendu ce matin au travail me faire face. Je vois le même jeune homme, assit dans son fauteuil se retourner vers moi d'un air si calme comme si tout cela est dans la norme. Mais qui est cet homme? Comment a -t il fait pour savoir mon prénom ?

Je le regarde stupéfaite, mon incompréhension ne fait qu'augmenter. Pourquoi personne ne m'explique rien? Je commence vraiment à saturer. Je peux devenir folle à cause de tout ce qui viens de m'arriver.

— Comment tu sais mon prénom? Tu es qui? Pourquoi je suis ici?

Je m'approche un peu plus de son bureau pour pouvoir entendre mieux les réponses que j'espère avoir. Il se lève , et s'approche à nouveau dangereusement de moi. Je ne comprends pas ce qu'il me veut. Il n'y a personne qui puisse me sortir d'ici? Je commence vraiment à psychoter et avoir peur.

Je fais des pas en arrière ne sachant quoi m'attendre de sa part. Il se plie à la hauteur d'un casier et en sort un dossier. Pourquoi un dossier? Il y a  quoi à l'intérieur? Toujours autant des questions, sans réponse. Je décide de continuer à poser des questions dans l'espoir qu'il céderait et finisse par tout me dire. Ce n'est pas possible, tout le monde a perdu la langue. Ce n'est pas compliqué de me répondre. Mon cœur risque de s'arrêter d'un moment à l'autre.

— C'est quoi ce dossier? Tu veux quoi de moi?

Il tiens ce dossier dans ses mains, sans le lâcher. Il me fixe perplexe par toutes mes questions .

— Je n'aime pas les filles curieuse, je n'aime pas les filles impatientes, et je tolère encore moins les gamines qui ont besoin qu'on leur explique tout. Réplique t-il d'un ton dure.

J'espère que ce n'est une blague,que ce n'est qu'un cauchemar , réveillez moi le plutôt possible. Je ne sais vraiment pas ce qu'il lui arrive, ça ne m'intéresse pas . Il se prend pour dieu, alors qu'il en ai loin. Ce n'est pas moi la gamine dans tout cela, bien au contraire, je suis la seule ayant encore un peu de rationalité. Je suis obligée de savoir ce que je fais ici au lieu d'être au travail.

Sans aucune réponse de ma part, il continue à parler croyant que j'ai obéis pour le contenter.

— Tu es ici parce que j'en ai décidé ainsi, tu partiras quand je le voudrais.

Mais pour qui se prend t- il? Je ne l'ai jamais vu de toute ma vie. Il pense quoi avec cet air prétentieuse ? Personne m'oblige à faire quoi que ce soit si j'en ai pas envie, je suis libre de faire ce que je veux. Je ne suis pas sous sa responsabilité. Je suis dans la confusion la plus totale. J'ai vraiment mal à la tête à force de réfléchir. Je ne sais même dans quel ville on est. Je ne sais plus rien. J'ai perdu tous mes repères.

— Et si je ne veux pas? Le provoquais-je inconsciente de mes paroles.

Je ne sais plus ce que je dis, j'ai juste une énorme haine en moi avec une envie de casser quelque chose.

Ne me demandez pourquoi je l'ai provoqué, mais je ne veux absolument pas rester ici, dans ce lieu qui m'est complément indifférent. Je me dirige vers la porte en courant pour l'ouvrir et partir en courant. Fallait bien, que j'essaye au moins quelque chose. Qui ne tente rien, n'a rien.

— Un faux pas et tu es mortes,je te conseille de rester tranquille princesse.

Princesse? Il me donnait vraiment envie de vomir, je ne crois pas à mes yeux, il ne me manque plus que ce surnom. Ce n'est pas ce surnom bidon qui va me calmer, et m'empêcher de partir. Je ne suis pas une princesse et encore moins pas l'être. Je déteste ce surnom. Je ne réplique pas, j' en ai marre de poser des questions.

Il se retourne vers moi, et me balance le dossier à la figure avec tant de violence et de rancœur. Je peux sentir la haine qu'il dégage, le mépris qu'il a envers moi . Je recule pour pouvoir le rattraper avant qu'il tombe au sol. La première chose que je remarque est le titre en haut de celui-ci :

" LISANDRA ESMERALDA".

Mes mains commencent à trembler. Je décide de l'ouvrir.

Blurred [Re écriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant