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Nour

Le son de mon portable m'a réveillé. J'ai tellement mal à la tête, je pensais qu'en me levant j'allais oublié la petite partie de ma soirée avec Ken, mais c'est pas le cas. Chacun de ses mots sont ancrés dans ma tête. Je fais dévier mon regard du côté droit, et je le vois. Il dort paisiblement, et toute once de stress que je peux voir chaque jour sur son visage et remplacé par un léger sourire et des yeux paisiblement fermés. Je repense à notre micro-discussion, mon cœur étant complètement saoul lui a pardonné. Mon cerveau complétement sobre, me le reproche. Je sais qu'en soi c'est pas une chose très grave, et j'en arrive même à me sentir stupide de lui en vouloir de cette manière pour un message qu'il ne pensait sûrement pas. Je pense qu'au fond, je lui en veut juste parce-que je ne voulais pas trop m'attacher à lui et que je devais trouver une raison de l'éloigner. Mais je me sens totalement déchirée. J'ai peur de tomber dans ses filets comme j'ai pu tomber dans ceux d'un autre. L'amour est un jeu beaucoup trop dangereux, et moi je ne suis qu'un être fragile. 
Mais c'est vrai que lutter c'est pas la meilleure chose. Puis Jack London a dit dans son livre Martin Eden: "Puisque lutter c'est vivre, et que vire c'est souffrir.".

Lutter contre l'amour est une chose impossible, c'est vrai au fond, chaque personne qui s'y est essayé a fini par totalement se briser, se déchirer et par former une carapace que personne n'arrivera à retirer entièrement. Alors on fini tous par vouloir lutter et finalement on se retrouve dans un cercle vicieux. Quel monde de merde. Je réalise qu'au final pour être heureux dans la vie, on aura toujours à faire un "Dilemme Cornélien", pour avoir ça, il faudra abandonner ça... N'a t'on pas le droit d'être juste simplement heureux?

Je le vois papillonner doucement des yeux. Il se lève petit à petit et me regarde avec un air angoissé.

-"Tu te souviens de hier? De ce que je t'ai dis? Je peux m'en aller maintenant si tu veux, je comprendrais" Il me dit ça d'une traite. Je ne savais pas que mon pardon lui importait autant.

-"Oui, je me rappelle de tout, et je ne change pas ma position, j'espère juste que la prochaine fois que tu te défonce, t'évite quand même ce genre de chose. Je voulais m'excuser moi aussi, ma réaction a sûrement été excessive, et faut croire que je t'en voulais pas tant que ça, étant donné que je t'ai tout de suite pardonné." Je rigole légèrement en parlant. Bon, on va déjeuner, et après faudra que j'aille faire ma valise parce-que bon c'est pas comme-ci Lundi on part en Grèce. Après je dis ça, je dis rien." Il rit, l'atmosphère se détend totalement .

-"Moi c'est déjà fait, si tu as besoin d'aide je suis là. Sinon bah je vais passer à la librairie, c'est trop dure de n'avoir rien à lire durant une semaine! Tu veux un livre ou un truc?"

-"Ouais, je te laisse choisir pour moi! J'évaluerai tes goûts de lecteur!" J'ai dis ça d'un ton moqueur, et il l'a remarqué, il lève les yeux au ciel, avec un léger sourire étiré sur les lèvres et il s'approche de moi, afin de m'ébouriffer les cheveux.

Nos yeux entrent en contact, le temps semble figé. Ma respiration se bloque, et mon cœur semble vouloir sortir de ma cage thoracique. J'aurais trouvé ce moment gênant si je ne me sentais pas hypnotisée par son regard. Mes yeux semblent obnubilés et mon regard n'a jamais été emprisonnés de cette manière. Je manque d'air et à bout de souffle, j'arrive enfin à me détacher de ce contact visuel. Je sors rapidement de ma chambre et prépare la table de déjeuner. Je deviens soudainement très stressée et mes mains n'ont jamais été aussi moites. Je le vois descendre et me rejoindre. Son visage a un air joueur, et ça me fais peur. Une pulsion étrange envahit la pièce et une certaine tension s'installe. On est les deux dans le même état, la seule différence se trouve au niveau réactionnel, lui le prend comme un jeu, moi je le prend comme un piège. Mon cœur est un coffre-fort, et il a sût en obtenir la clé, petit à petit, il va réussir à l'ouvrir, et de là, il aura tous les pouvoirs possibles et imaginables sur mon être.

Je me lance dans un jeu dangereux, je n'ai jamais été autant attirée par le feu.

Et si Ken me donnait envie de changer? Vraiment cette fois-ci, et pas juste comme ça. C'est peut-être cliché, mais il fait ressortir les zones dangereuses de mon âme. Avant, jamais il ne me serait venu à l'esprit d'entrer dans un jeu, où mon cœur en est le pion. Mais ça m'excite, ça fait le même effet que les montagnes russes, ou encore la sensation que tu ressens quand t'es à l'arrière d'une moto, et qu'elle roule aussi vite que la lumière. C'est l'adrénaline, et c'est ce qui va me rendre vivante, enfin, après 17 ans d'existence.

Après avoir mangé, Ken est rentré chez-lui. Il m'a laissé en me faisant un câlin, ainsi qu'un baiser sur la joue. Encore une nouvelle chose qui a changé, avant, il m'aurait juste salué de la main.

Il fallait bien un déclique, les choses commencent à être de moins claires dans ma tête mais je me remercie intérieurement d'avoir voulu me disputer avec lui. Sans ça, jamais nous ne nous serions jetés dans la fosse aux lions. J'ai envie de vivre au jour le jour, je suis prête à me lancer dans le vide. Vivre les choses pleinement quitte à être déçue au final. Je m'autorise tout le temps d'une semaine. Si ce camps me fait prendre conscience que mon comportement se révèle être stupide, je m'effacerai encore une fois, mais si ma vie s'avère devenir incroyablement géniale, je continuerai et je verrai bien ce que l'avenir me réserve. 

Cet homme est sujet à mon désir, ses yeux charbonneux, sa voix littéralement charmante, sa culture et sa manière de parler totalement passionnante. Tout chez lui est attirant. Je ne comprend pas pourquoi il est toujours seul. Il doit avoir tellement de filles qui lui tourne autour, tellement de filles qui ne demande que lui, et pourtant, il passe la majorité de son temps avec moi, et je ne vais pas dire que ça me dérange. Il me rend dingue, c'est la seule personne qui a réussit à me toucher en plein cœur, j'étais absolument pas prête, mais c'est ce qui rend la chose encore plus belle. Je crois bien, que j'en suis tombée amoureuse, du moins, je suis pas loin. Moi qui pensais que ce genre de conneries n'existait pas, je me suis bien plantée. Mais je me sens heureuse, et c'est lui qui me fait cet effet. J'en devient dépendante. Ken me rend dépendante, Ken me donne l'effet d'une drogue, bien plus forte que celle de Doums ou même celle de 2Zer.

Martin Eden - KenXNourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant